Que le comité de direction de l'AJLNH soit bousculé par des joueurs furieux de constater qu'ils risquent de tout perdre dans les présentes négociations ne devrait pas servir de prétextes à Trevor Linden et son groupe de ralentir les discussions.

Après tout, les joueurs se retrouvent dans un cul-de-sac.

C'est la raison pour laquelle les négociations doivent s'accentuer au cours des prochains jours. Les joueurs et les propriétaires ont causé des dommages sérieux à l'industrie du hockey, des dommages qu'on aura un mal fou à réparer à la reprise des activités.

Par conséquent, même si certains joueurs crient leur insatisfaction à leur comité, il est trop tard. C'est en décembre qu'ils auraient dû manifester leur impatience et surtout leur dégoût alors que Bob Goodenow s'apprêtait à commettre une gaffe monumentale, celle de réduire les salaires de ses membres de 24%.

Comme leur leader, les joueurs influents du circuit ont cru que les propriétaires baisseraient les bras et qu'ils capituleraient. Or, ce sont les joueurs qui devront maintenant capituler. Plus les jours passent, plus les revenus potentiels de la ligue fondent. La plus grave erreur que pourraient commettre les joueurs, ce serait de faire tout en leur pouvoir pour accorder encore plus de temps à Goodenow pour trouver une solution de rechange.

N'est-ce pas David Stern, le commissaire de la NBA, qui a dit de Goodenow : " C'est la pire stratégie développée par une association de joueurs. "

Jusqu'ici, Goodenow a été dans l'erreur sur tous les fronts.

Le dossier ESPN

Il ne fait aucun doute que le dossier du réseau américain ESPN ajoute une tonne de pressions sur l'Association des joueurs de la Ligue nationale qui, en principe, reconnaît que la prochaine convention de travail sera bâtie à partir d'un plafond salarial.

Le hockey qui, il y a cinq ans, portait le menton bien haut après avoir signé une entente de $600 millions avec ABC et ESPN, se retrouve devant rien. Cela veut donc dire moins de revenus, donc, un plafond salarial qui s'amenuise avec les résultats financiers.

N'allons pas croire toutefois que le dossier ESPN est bien fermé. Les dirigeants de cette société sont des administrateurs rusés et aussi audacieux. On ne dépense pas $9 milliards sur une période de six ou sept ans, la somme qu'ils ont payée pour les droits de la NFL, sans courir des risques énormes même si le football américain fait bande à part au niveau des heures d'écoute.

Dans le cas du hockey, ils regardent dans la cour du voisin, s'aperçoivent que NBC ne verse aucune somme d'argent pour les droits du hockey. Pourquoi ESPN n'aurait-il pas droit à une entente similaire?

A ce compte-là, pourquoi les réseaux canadiens - les vaches à lait du hockey professionnel - n'auraient-ils pas droit aux privilèges consentis à NBC?

Mario à Portland?

Évidemment, les bailleurs de fonds qui cherchent à acheter les actions des Penguins de Pittsburgh jouent la carte de la diplomatie : pas question de quitter Pittsburgh, disent-ils. Ils poursuivent en soulignant qu'ils vont investir de nouveaux capitaux et qu'ils vont relancer la concessions.

Mais, à une condition : que Mario soit là.

Je me pose une question cependant : le groupe de l'ouest américain qui veut se porter acquéreur de cette concession est-il plus intéressé à Mario ou encore à la perspective d'obtenir un permis d'exploitation de casinos en Pennsylvanie?

Mario et ses actionnaires ont fait une demande officielle au gouvernement pour un permis d'exploitation. S'ils l'obtiennent, ils autofinanceront leur entreprise par le biais des gains sur les paris et aussi par le biais des profits réalisés par les casinos.

On peut s'imaginer que le grand Mario va prendre bien son temps, va attendre la décision du gouvernement de la Pennsylvanie avant de prendre une décision relativement à la concession des Penguins. S'il n'obtient pas le permis, il vendra son équipe. Et comme aucun permis d'exploitation ne sera attaché à la vente de l'équipe, on peut être assuré que les Penguins déménageront à Portland malgré les belles paroles des futurs acheteurs.