Le monde du hockey peut être ingrat. Deux entraîneurs l'ont appris plus tôt cette semaine.

Bruce Boudreau est devenu l'entraîneur à atteindre le plus rapidement le plateau des 200 victoires avec son équipe raflant au passage un titre d'entraîneur de l'année. Sous sa tutelle, les Capitals ont toujours flirté avec le premier rang de leur division. Il était une icône dans son milieu, et même à l'échelle nationale, apparaissant même dans de nombreuses publicités télé. Son apparence de « bon vivant » a gagné le cœur de plusieurs amateurs. Toutefois, comme le propriétaire des Caps l'écrivait dans son blogue, un entraîneur a une durée de vie pratique. Les critiques grandissantes depuis les éliminations trop rapides des séries de fin de saison d'une équipe bourrée de talent, auront été alimentées par plusieurs épisodes à faire froncer les sourcils. Comparé constamment à son homologue des Penguins, Dan Bylsma, alors que des caméras les ont suivis en marge de la Classique hivernale 2011, des questions en ce qui a trait à la préparation de son équipe sont apparues. Le country club à Washington ne performant plus au niveau des attentes a même vu son capitaine, Alexander Ovechkin, traité son entraîneur de « Fat F**k » alors qu'il était relégué au banc des siens en fin de match. Édifiant!!!

C'est vous dire à quel point Dale Hunter a du pain sur la planche. Il doit resserrer les liens entre des joueurs vedettes qui semblent vouloir faire à leur tête. Il doit leur inculquer des habitudes de travail qui feront d'eux non seulement une formation menaçante mais aussi un front commun contre lequel il sera difficile de performer. Hunter aura attendu qu'il se sente prêt à faire le saut dans la LNH, veillant à son club junior à London et a choisi une ville où son chandail flotte au-dessus de la patinoire…

Paul Maurice s'est quant à lui fait remercier pour une deuxième fois par les Hurricanes, et de surcroit par son ami proche Jim Rutherford. Quand je vous dis que ce monde est ingrat. Ce n'est pas sans nous rappeler le congédiement de Guy Carbonneau par son ami Bob Gainey.

En Caroline, Kirk Muller sera apprécié par ses joueurs. Il devient, par le fait même une pièce maîtresse dans le parcours du retour à la respectabilité pour une concession qui compte dans ses rangs des joueurs de la trempe de Eric Staal, Jeff Skinner et Cam Ward. Muller est intense, dévoué et se sentait prêt à devenir le patron derrière le banc lorsqu'il a quitté l'organisation du Canadien pour Milwaukee dans la LAH. Barry Trotz, des Predators de Nashville, nous avouait un peu plus tôt cette saison que Kirk serait bientôt un excellent « coach » dans la LNH. Son tour est venu rapidement, son pari est gagné.

Avec tous ces « Jack-Adams » sans emploi et ses anciens entraîneurs champions de la coupe Stanley qui cognent aux portes des équipes de la LNH dans le but d'un retour éventuel, il sera intéressant de voir si Boudreau et Maurice atterriront à quelque part. Et plus intéressant encore de voir quel directeur général appuiera sur la gâchette le suivant