TORONTO - Grâce à Angela James et Cammi Granato, les femmes ont finalement leur place au Temple de la renommée du hockey.

Mais cette percée survient au moment où les joueuses de hockey doivent toujours défendre leur sport.

"Ça fait partie du métier parce que nous sommes habituées à nous défendre, a dit Granato lundi. J'ai dû me défendre dès que je me suis retrouvée sur une patinoire, enfant, et que les gens se demandaient: 'Pourquoi joue-t-elle?'

"Nous devons répéter encore et encore. (...) Mais je vous dis que ça aide d'être ici. Que ce comité et le temple nous acceptent nous aide réellement."

Quelques observateurs du monde du hockey se demandaient si ce jour viendait. Mais lundi matin, James et Granato ont accepté leur bague en même temps que l'ancien de la LNH Dino Ciccarelli et un fondateur Jim Devellano.

Feu Daryl (Doc) Seaman, l'un des fondateurs des Flames de Calgary, a également été introduit.

Le Temple de la rénommée a établi différents critères de sélection pour les femmes cette année, pavant la voie pour James et Granato afin qu'elles reçoivent leur plaque aux côtés des meilleurs de ce sport.

Il y a à peine quelques mois, James était consternée lors que le président du Comité international olympique Jacques Rogge a émis ses réserves sur le hockey féminin durant les Jeux de Vancouver. Le Canada et les États-Unis ont dominé leurs adversaires 88-4 pendant les Jeux, ce qui a fait dire à Rogge: "Nous ne pouvons continuer sans amélioration."

"Je ne comprends tout simplement pas pourquoi elles ont à justifier pourquoi elles sont bonnes, a dit James. Elles ont travaillé très fort pour être là où elles sont, elles ont fait de gros sacrifices. Nous devrions juste saluer cela.

"Le hockey féminin en est toujours à ses débuts. Nous devons vraiment comprendre que lorsque les hommes ont commencé, il y avait des pays dominants et d'autres qui ont mis du temps à se mettre en marche - et c'est le cas encore aujourd'hui chez les juniors."

La carrière de Granato a atteint des sommets pendant que James connaissaient une période plus difficile. La Torontoise avait été laissée de côté par l'équipe canadienne losrque le hockey féminin a fait ses débuts aux Jeux olympiques de Nagano en 1998, là où Granato et l'équipe des États-Unis ont remporté l'or avec un gain contre le Canada.

Granato croit d'ailleurs que l'absence de James a joué un rôle important dans la victoire américaine.

"Nous étions sous le choc. C'était un avantage pour les Américaines, mais un malheur pour elle. C'est une injustice qu'elle n'ait jamais pu participer aux Jeux olympiques", a dit Granato.

James a noté lundi qu'elle n'avait jamais compris cette décision. "Jamais, pas du tout."

Sur sa plaque au Temple de la renommée, James est décrite comme une "pionnière du jeu féminin", alors que l'on dit de Granato qu'elle est "une avant-gardiste dans le véritable sens du mot."