Montréal – Pour la première fois depuis belle lurette, l’équipe canadienne féminine de hockey, qui a vaincu la formation américaine 3-2 à la Coupe des quatre nations mercredi soir, à Kamloops, ne compte aucune gardienne de but québécoise dans ses rangs.

L’Ontarienne Geneviève Lacasse, qui a repoussé 30 rondelles dans le triomphe contre les Américaines, l’Albertaine Emerance Maschmeyer, victorieuse des Suédoises 2-0 mardi, et Erica Howe, aussi de l’Ontario, défendent les buts des représentantes du pays en Colombie-Britannique.

Pour Charline Labonté, qui se concentre actuellement à terminer sa maîtrise en psychologie du sport à l’Université McGill, la situation est évidemment quelque peu spéciale. « Ces 10 ou 15 dernières années, il y avait toujours Kim (St-Pierre) ou moi », se remémore-t-elle.

« J’ai regardé le match hier (mercredi) soir à la télévision et ça faisait bizarre d’entendre des noms que je ne connaissais pas. Par contre, j’ai trouvé que les jeunes ont vraiment bien joué. Geneviève, c’est sa chance d’être la première gardienne dans un tournoi et je trouve qu’elle a bien fait. »

Lacasse s’est notamment distinguée en troisième période mercredi soir, effectuant 16 arrêts pendant que ses coéquipières ontariennes Haley Irwin et Rebecca Johnston transformaient un déficit de 2-1 en un gain de 3-2 dans les cinq dernières minutes du temps réglementaire.

Johnston avait aussi marqué au milieu du premier engagement, tandis que la jeune sensation ontarienne Jamie Lee Rattray a obtenu deux passes.

De bonnes gardiennes

En l’absence de l’Albertaine Shannon Szabados, qui joue pour les Cottonmouths de Columbus dans une ligue professionnelle masculine du sud des États-Unis, la Southern Professional Hockey League, Lacasse est présentement la vétéran devant le filet des Canadiennes.

Si Szabados et Labonté devaient laisser leur place aux plus jeunes, la Québécoise n’est pas du tout inquiète que Lacasse et ses acolytes feront le travail. « Elles ont du talent. Je ne pense pas que nous soyons dans le trouble du côté des gardiennes. »

Au sein de la délégation nationale senior depuis 2011, Lacasse a aidé les Blades de Boston à remporter leur première Coupe Clarkson en 2013. La saison dernière, dans la NCAA, Maschmeyer a été parmi les 10 finalistes au prix Patty Kazmaier remis à la meilleure joueuse du circuit sous les couleurs du Crimson de l’Université Harvard et Howe a mené les Golden Knights de l’Université Clarkson au championnat.

Labonté croit par ailleurs que le moment est plus qu’approprié pour évaluer les recrues en vue d’un éventuel changement de la garde. « C’est important que nos jeunes puissent prendre de l’expérience tôt dans le cycle olympique. »

« Il y aura une grosse transition au niveau du leadership. Les chances que Caroline (Ouellette), (Jayna) Hefford et (Hayley) Wickenheiser reviennent dans quatre ans sont assez minces. Les jeunes devront prendre l’équipe en main. »

La retraite...

Pour l’instant, l’Ontarienne Tessa Bonhomme est la seule à avoir annoncé officiellement sa retraite, mais d’autres pourraient le faire dans les prochains mois.

« Nous sommes quelques-unes à regarder où nous en sommes rendues. Nous sommes plusieurs à prendre une saison de congé pour avoir le temps de respirer et essayer de voir vers où nous voulons aller », confirme Labonté.

La gardienne de Boisbriand, bachelière en éducation physique de McGill, n’a de son côté pas encore pris de décision. Elle préfère se consacrer à sa maîtrise. « C’est vraiment important. Je me concentre là-dessus cette année. Je terminerai en décembre. »

« Faire ma maîtrise, ça m’aide beaucoup parce que je n’ai pas d’expérience de travail. J’aurai un solide bagage de connaissances quand viendra le temps de (me trouver un emploi). »

« Il y a beaucoup de dépressions lors du passage d’athlète de haut niveau à la vie normale. Tu perds une partie de ton identité. C’est pour cela que j’étudie en psychologie du sport, que je me prépare, mais c’est sûr que c’est très épeurant. »

L’athlète de 32 ans est consciente qu’elle ne pourra repousser sa réflexion encore bien longtemps. « J’aurai des décisions à prendre ces prochains mois. Je continue à m’entraîner et à jouer avec les Stars. Nous avons une équipe en phase de transition, alors disons que je reçois beaucoup de rondelles. Ça me garde en forme. »

Déjà, une chose semble claire. « Il n’y a pas de chance que je sois aux Olympiques dans quatre ans, mais je dois regarder où je m’en vais. »

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