Une grande rivalité à RDS
Hockey lundi, 1 avr. 2013. 15:28 vendredi, 13 déc. 2024. 19:07« L’or, c’est ce à quoi tout le monde s’attend, c’est ce à quoi nous nous attendons. Nous ne voulons rien de moins. »
La gardienne de but Charline Labonté ne peut être plus précise quant à l’objectif de l’équipe canadienne féminine de hockey qui se lancera à la défense de son titre mondial, mardi, à Ottawa. Leur première rencontre du tournoi, face aux États-Unis, sera présentée sur les ondes de RDS dès 19 h 30.
En 2012, les Canadiennes ont défait les Américaines sur leurs terres, à Burlington au Vermont, pour mettre la main sur un 10e championnat en 14 occasions. Leurs grandes rivales ne seront cependant pas des proies faciles, ayant remporté les honneurs en 2008, 2009 et 2011.
En plus de Charline Labonté, la Belle Province sera représentée par les défenseuses Lauriane Rougeau et Catherine Ward ainsi que les attaquantes Caroline Ouellette, Marie-Philip Poulin et Sarah Vaillancourt. Les Québécoises d’adoption et attaquantes Meghan Agosta-Marciano et Haley Irwin seront aussi de la partie.
Il s’agit de la sixième fois que le tournoi est organisé en sol canadien. Les joueuses du pays ont triomphé en 1990 à Ottawa, en 1997 à Kitchener, en 2000 à Mississauga, en 2004 à Halifax et en 2007 à Winnipeg.
N’allez toutefois pas croire que la pression de gagner étouffera les Canadiennes. « Jouer à la maison, c’est plus une opportunité qu’une pression supplémentaire », assure Labonté, qui garde de bons souvenirs de la rencontre préparatoire que Canadiennes et Américaines avaient disputée à Ottawa le 1er janvier 2010.
« L’expérience que nous avions vécue ici en 2010 avait été assez incroyable. Nous avions même battu un record d’assistance », se remémore la gardienne de but, au sujet de leur victoire de 3-2 acquise devant 16 347 spectateurs à la Place Banque Scotia.
D’entrée de jeu, les championnes mondiales et olympiques en titre se mesureront aux Américaines, mardi. Elles joueront par la suite contre les Suisses, surprenantes médaillées de bronze au mondial de 2012, mercredi, et les Finlandaises, quatrièmes à Burlington, vendredi.
Les deux meilleures nations du groupe A au terme de la ronde préliminaire obtiendront un laissez-passer pour les demi-finales. Les pays classés troisième et quatrième croiseront le fer en quart de finale avec les deux premières équipes du groupe B, formé des Allemandes, des Russes, des Suédoises et des Tchèques.
Labonté et le ménage à trois
Il sera intéressant de surveiller comment l’entraîneur Dan Church et ses assistantes Danielle Goyette et Lisa Haley utiliseront leurs trois gardiennes. Shannon Szabados, de l’Alberta, a disputé la plupart des parties importantes ces dernières années, mais Labonté, de Boisbriand, de même que Geneviève Lacasse, de l’Ontario, aimeraient également voir de l’action.
Lacasse a d’ailleurs mené les Blades de Boston à l’obtention de la Coupe Clarkson en effectuant 40 arrêts dans un gain de 5-2 face à Labonté et aux Stars de Montréal il y a un peu plus d’une semaine en finale de la Ligue canadienne féminine de hockey.
« C’est un sujet encore un peu sensible, mais nous avons eu une belle saison, surtout la deuxième moitié, commente la Québécoise à propos de cette défaite. À la Coupe Clarkson, nos trois premiers matchs (trois victoires par blanchissage) avaient été magiques, probablement nos trois meilleurs de la saison. »
« Nous avons peut-être juste manqué un petit peu de jus en finale. Avec quatre matchs en quatre jours, toutes les filles étaient fatiguées », avance Labonté, réaliste dans ses attentes quant à son utilisation dans la capitale nationale.
« J’aimerais jouer tous les matchs, mais la réalité c’est que nous sommes trois et qu’aucune fille ne les jouera tous. Moi, je veux simplement bien me préparer et travailler fort dans les entraînements. »
« Nous bataillons pour le même poste, mais en même temps, nous travaillons bien ensemble. Nous nous poussons pour devenir meilleures. Quand une a le go pour jouer, les deux autres sont derrière elle. »
Ward, pas encore une vétéran
Pour contrer les rapides attaquantes américaines, Church pourra faire appel à sept défenseuses, dont Catherine Ward et Lauriane Rougeau.
Malgré ses 26 ans, Ward en est déjà à sa cinquième saison avec l’équipe nationale et s’impose comme l’une des meilleures hockeyeuses au monde à la ligne bleue.
« Je me sens encore jeune et il y a plusieurs vétérans au-dessus de moi qui montrent l’exemple », assure la Montréalaise, qui ne semble pas encore prête à faire partie du « club des anciennes ».
Trois arrières recrues de la formation canadienne 2012 sont de retour cette année et l’arrière vedette des Stars de Montréal tentera encore de les guider, mais à sa façon.
« J’essaie de les mettre le plus à l’aise possible, de partager mon expérience. Quand j’étais une recrue, il y a des filles qui m’ont aidée comme ça et ç’a fait une grande différence. »
« L’an passé, les jeunes ont appris beaucoup et, même si nous sommes jeunes, nous sommes quand même solides. Les filles ont joué au niveau international avant de se retrouver avec l’équipe senior », rappelle Ward en faisant référence aux programmes des moins de 22 ans et des moins de 18 ans.
Rougeau, une fille d’équipe
Rougeau était l’une de ces trois recrues au Vermont et avait contribué à l’obtention de la médaille d’or.
« C’est évidemment un privilège et un honneur de représenter le Canada. J’essaie toujours de vivre l’expérience au maximum », commente l’athlète de Beaconsfield, qui vient de terminer sa carrière universitaire au sein des Big Red de Cornell, dans la NCAA.
« Je vais accepter le rôle que les entraîneurs vont me donner. Je suis une fille d’équipe, peu importe celui que l’on me donnera, ce sera correct », ajoute la capitaine des Big Red, qu’elle a menées à un quatrième championnat de la Ivy League de suite le mois dernier.
Rougeau, 22 ans, et ses coéquipières ont toutefois été défaites 4-3 par les hockeyeuses de l’Université Mercyhurst en quart de finale de la NCAA.
« J’ai connu une bonne saison et notre équipe a bien fait, même si nous n’avons pas réussi à aller au Frozen Four. C’était la première fois que je n’y allais pas. C’est décevant, mais si nous regardons la saison au complet, c’est bien. »
Ouellette adjointe à Wickenheiser
Pour un sixième mondial de suite, Hayley Wickenheiser sera la capitaine canadienne. Caroline Ouellette, de Rosemont, et Jayna Hefford, de l’Ontario, seront ses adjointes. Wickenheiser et Hefford en seront à une 12e participation au Championnat du monde, tandis que Ouellette en sera à sa 11e expérience.
Auteure du but gagnant en prolongation en finale du dernier mondial, Ouellette sera accompagnée par trois autres membres des Stars de Montréal chez les attaquantes, soit Sarah Vaillancourt, de Sherbrooke, Meghan Agosta-Marciano, de Boisbriand, et Haley Irwin, de Saint-Eustache.
Après s’être inclinée en finale de la NCAA avec les Terriers de l’Université de Boston, Marie-Philip Poulin, de Beauceville, cherchera pour sa part assurément à conclure sa saison 2012-2013 sur une bonne note.