OTTAWA (PC) - En lock-out et ayant fait une demande pour obtenir une accréditation syndicale au Québec et en Colombie-Britannique, les joueurs du Canadien et de la LNH ont été invités vendredi à faire la promotion d'une loi anti-briseurs de grève.

L'invitation a été lancée par la député de Saint-Bruno-Saint-Hubert, Carole Lavallée, à la veille de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

Porte-parole du Bloc Québécois en matière de Travail, Mme Lavallée a adressé une lettre à Craig Rivet, le représentant des joueurs du Canadien, et Trevor Linden, le président de l'Association des joueurs de la LNH.

"En cette veille du 1er mai, écrit-elle, vous m'offrez une belle occasion pour mettre en valeur les vertus de la loi anti-briseurs de grève. Ridicule? Incongru? Indécent? Peu importe de quelle façon on traitera votre démarche. J'ai décidé de la prendre au premier degré.

"Le conflit, poursuit-elle, qui vous oppose aux propriétaires de la Ligue nationale de hockey est hors du commun, et il est difficile de considérer les joueurs de hockey que vous représentez comme de simples travailleurs.

"Mais le principe demeure, explique-t-elle. Aucun employeur ne devrait avoir le droit d'utiliser des briseurs de grève lors d'un conflit. Si 90 pour cent des travailleurs peuvent se prévaloir du Code du travail du Québec qui interdit à votre employeur d'engager des travailleurs de remplacement, il n'en est pas ainsi pour huit pour cent de la main d'oeuvre québécoise qui oeuvre dans des organisations sous juridiction fédérale.

"Il y a malheureusement deux catégories de travailleurs au Québec: ceux qui sont protégés en cas de conflit et ceux qui ne le sont pas. Comme vos amis des provinces canadiennes (qui ne bénéficient pas d'une telle protection) pourront le constater, les travailleurs de remplacement sont une source de frustration immense qui engendre trop souvent des gestes d'agressivité et parfois de violence sur les piquets de grève."