C'était plutôt Bob Goodenow que Gary Bettman aurait dû accueillir, hier, dans son somptueux bureau de la Ligue nationale à New York et non pas des avocats en mal de publicité, des observateurs de l'Association des joueurs, des agents, ainsi que Todd Bertuzzi et Steve Moore.


Que Bertuzzi veuille obtenir l'absolution de Bettman, c'est une chose, mais le moment ne s'y prête pas du tout. Dans un premier temps, Bettman et Goodenow s'offrent une autre semaine à ruminer leur stratégie qui, jusqu'à maintenant, a conduit le hockey dans un cul-de-sac. Pourquoi cette autre trêve de quelques jours? Dans un deuxième temps, que Bertuzzi soit pardonné pour la terrible attaque menée contre Steve Moore cela ne changera rien à la situation actuelle.

À moins évidemment que le Country Club de l'Ouest, qui s'est arrêté à Prague, hier soir, ouvre toutes grandes les portes au joueur des Canucks de Vancouver, ce qui serait une erreur de la part de Bob Nicholson et son groupe, d'autant plus que les Européens ont déjà fait savoir que Bertuzzi n'était pas nécessairement le bienvenu au championnat du monde.

Autre point. Pourquoi Bettman devrait-il prendre une décision immédiate dans le cas de Bertuzzi quand il ne sait pas encore si Steve Moore pourra jouer de nouveau.


On pourrait aussi questionner la position de Goodenow et de l'Association des joueurs. Bertuzzi a nettement obtenu la faveur de l'AJLNH alors que Moore se demande sérieusement ce que le syndicat a vraiment fait pour lui. La réponse est rien du tout.

Pour l'instant, il y a des choses passablement plus importantes que le dossier Todd Bertuzzi. Il y a une ligue qui est à la dérive et deux négociateurs qui, depuis trois ans, ne font rien pour corriger l'état lamentable dans lequel se retrouve le monde du hockey.

Forsberg : pas évident!

Peter Forsberg, c'est connu maintenant, a décidé de poursuivre sa carrière dans la Ligue nationale et, aux dires de son agent, Don Baizley, il est prêt à accepter une diminution de salaire pour demeurer à Denver.

Alors, allons-y d'un petit calcul.

Forsberg, à sa dernière saison, touchait un salaire de $11 millions. Si on retranche 24% de son salaire, comme l'indiquait la proposition du 9 décembre 2004 de l'Association des joueurs, son salaire s'établirait donc à $8,360,000. Dans le cas de ses employeurs, notamment Pierre Lacroix et l'Avalanche du Colorado, ils ont déjà plus de $30 millions à garantir en salaire… pour 11 joueurs seulement.

Ce n'est donc pas évident…

Forsberg, considéré pendant plusieurs saisons, comme le joueur le plus complet de la ligue, un joueur polyvalent, deviendra joueur autonome sans restriction dès que les joueurs et les proprios auront trouvé un plan d'entente. Lacroix qui est l'un des directeurs généraux les plus rusés de la ligue, en tous les cas, parmi les trois plus rusés, aura à faire des pirouettes pour retenir le Suédois à Denver.

Entre-temps, vous pouvez être assuré que les Leafs de Toronto qui perdront assurément des joueurs comme Gary Roberts, Joe Nieuwendyk et Brian Leetch déposeront sûrement une offre intéressante. A la liste, se joindront les Red Wings et évidemment les Rangers.

Allison tend la perche

Qui veut prendre une chance?

Jason Allison, absent de la compétition depuis près de deux ans, se dit en meilleure forme que jamais et accepterait une offre basée sur ses performances sur la patinoire, offre également liée à un salaire de base. Allison, en parfaite condition, est un des joueurs de centre les plus dangereux de la Ligue nationale. Les Bruins l'avaient expédié à Los Angeles parce qu'ils ne voulaient pas lui verser un salaire de $7 millions par saison.

Allison va sûrement attirer l'attention des équipes bien nanties.

Un coup de chapeau

Un p'tit coup de chapeau à tous ceux et celles qui ont participé au sondage Vision 2006, sondage effectué par RDS en collaboration avec le Journal. Un succès sur toute la ligne, un succès qui dénote que les gens ont encore à cœur le hockey professionnel. Maintenant, à Gary Bettman de les écouter avec leurs suggestions.