Voici cinq observations en provenance du camp d'entraînement du Canadien, qui bat son plein depuis dimanche à Brossard.

1. MICHEL THERRIEN SEMBLE SEREIN ET EN CONTRÔLE DE SES TROUPES - Évidemment, le nouvel entraîneur de l'équipe laisse plusieurs tâches à ses adjoints Clément Jodoin, Jean-Jacques Daigneault et Gerard Gallant, mais c'est lui qui dirige, qui donne les directives et qui apporte les correctifs. Il est en train de se placer pour mieux déléguer.

Les entraînements sont longs. Les joueurs ont plusieurs choses à assimiler et tout se fait de façon graduelle. Therrien établit présentement son système de jeu, une structure simple et efficace basée sur le mouvement. À partir du moment où un joueur lit bien le jeu et reste concentré, je ne pense pas qu'il peut se plaindre d'être perdu tellement les nouvelles notions sont compliquées.

Michel sait très bien qu'il ne peut pas établir, en seulement une semaine, un modèle trop complexe et que c'est progressivement qu'il y arrivera. Je suis persuadé d'une chose : quand les joueurs du Canadien sauteront sur la patinoire pour amorcer leur saison samedi soir, ils vont savoir ce qu'ils ont à faire et le rôle qu'ils ont à jouer.


2. IL Y A UNE PLACE À MONTRÉAL POUR ALEX GALCHENYUK - Maintenant, c'est à lui de la perdre. À partir du moment où la direction du Canadien a décidé de tasser Scott Gomez, on a pratiquement fait une place pour le plus récent choix de première ronde de l'organisation.

Les blessures à Tomas Plekanec et Petteri Nokelainen nous donneront l'opportunité de le voir à l'œuvre dans une situation qui va convenir à son statut de jeune espoir prometteur. Personnellement, je le verrais très bien sur le deuxième trio.

Jusqu'à maintenant au camp, Galchenyuk démontre de la rapidité, un bon contrôle de rondelle et une certaine implication physique. Il ne semble pas nerveux et s'adapte assez bien à toutes sortes de situations. Mais il n'est pas parfait et il ne faut pas oublier qu'il n'a presque pas joué depuis un an.

La patience sera donc de mise, mais j'ai aimé entendre Michel Therrien comparer la situation de Galchenyuk à celle de Jordan Staal, qui a eu sa chance à un jeune âge chez les Penguins de Pittsburgh. S'il est pour perdre son temps en haut, c'est non. S'il est dans une situation pour progresser, c'est oui.


3. PAS DE SOUCI DEVANT LE FILET - Étant donné qu'on est à établir un système, il y a une période d'environ 40 à 50 minutes où les gardiens ne sont pas vraiment mis à contribution. On les utilise donc avant l'entraînement. J'arrive toujours très tôt au Complexe Bell et Carey Price et Peter Budaj sont toujours sur la glace.

Ils ont des lancers, des situations où l'entraîneur demande aux joueurs de jouer près du filet. On tente de les habituer le plus possible à une situation de match et d'après ce que je peux observer, ils progressent avec le reste de l'équipe au quotidien.

Le partage des tâches une fois la saison amorcée dépendra du niveau de fatigue ressentie par Price, mais j'ai l'impression que si l'équipe est compétitive dès le début, que le numéro un connaît du succès et que ça commence à sentir les séries... Bref, il y a des impondérables, mais si tout tombe en place, j'imagine mal Price dire à Michel Therrien, après quatre matchs, qu'il est fatigué et voudrait un congé.

J'ai côtoyé Price pendant la Tournée des joueurs et j'ai constaté qu'il avait tout un caractère. Et Michel m'a toujours dit que quand un joueur veut, tu ne l'empêches pas de jouer.


4. DES BULLDOGS SANS GRAND MORDANT - Brendan Gallagher est toujours rapide. C'est un bon petit joueur, mais le CH compte présentement sur Brian Gionta, qui lui ressemble beaucoup. Gabriel Dumont dérange, mais c'est un joueur de quatrième trio. Mike Commodore, c'est Mike Commodore. C'est un vétéran de bonne compagnie, mais il n'a pas la mobilité ni la rapidité pour aider le Canadien.

Je pense que celui qui doit faire réfléchir le plus la direction, c'est le défenseur Jarred Tinordi. Je le verrais très bien commencer la saison comme sixième défenseur à Montréal, sauf que je pense qu'on va le laisser finir la saison à Hamilton en espérant le voir graduer avec le grand club en septembre prochain.


5. ON NE PEUT PAS SE PASSER DE P.K. SUBBAN SANS QUE ÇA PARAISSE - Mais pendant son absence, tout le monde a la chance d'en faire un peu plus. Si jamais Subban est absent au début de la saison, Therrien devra temporairement changer le rôle de Josh Gorges et de Francis Bouillon et en donner plus à Raphael Diaz.

Diaz, justement, doit être celui qui prie le plus pour que Subban retarde son retour sur la glace. C'est ce facteur qui fera en sorte s'il sera ou non en uniforme samedi contre les Maple Leafs.

*Propos recueillis par Nicolas Landry.