Une saison enrichissante pour Lapierre
Hockey lundi, 11 juin 2007. 17:23 mercredi, 11 déc. 2024. 04:26
Maxim Lapierre venait de terminer sa première campagne dans la Ligue nationale quand on lui a conseillé d'attendre un peu avant de mettre ses sandales et son maillot de bain dans ses valises. Il n'en aurait pas besoin à Hamilton, où il devait aller poursuivre son apprentissage. Aujourd'hui, il se sent comme un universitaire qui a reçu son diplôme avant tout le monde.
"Ça a été une grosse saison pour moi, autant sur le plan émotionnel qu'au niveau hockey, avoue le jeune homme de 22 ans, quelques jours après avoir soulevé le trophée récompensant les champions de la Ligue américaine. J'ai appris, par exemple, à composer avec une foule adverse en délire et sur la glace, j'ai fait face à des situations que je n'avais jamais vues avant. Tu bâtis beaucoup avec 50 matchs dans la Ligue nationale et une coupe Calder."
Le choix de deuxième ronde du Canadien en 2003, qui était finalement parvenu à faire sa place avec le grand club à la troisième occasion qu'on lui a donnée, n'a pas rechigné quand ses patrons lui ont dit que sa saison n'était pas terminée.
"Je savais que j'avais encore des choses à apprendre et je ne m'en allais pas là-bas à reculons. La saison s'était terminée tôt à Montréal et je n'avais pas fait les séries l'an dernier à Hamilton. Je voulais vivre cette expérience. Disons que ça n'aurait pas pu mieux tourner."
Habitué aux vols nolisés et aux hôtels cinq étoiles des plus belles villes de l'Amérique, Lapierre a pris son petit bonheur et est retourné dans les mineures. Ce n'est toutefois pas son égo démesuré, mais plutôt son nouveau bagage d'expérience, qui l'a embêté quand il a voulu entrer dans le Copps Coliseum.
"C'est certain qu'avec la confiance que j'avais gagnée avec le Canadien, j'ai un peu changé ma façon de jouer, mais je ne suis pas arrivé là-bas en me prenant pour une star, je n'essayais pas d'impressionner personne. Je suis resté le même homme et je n'ai fait qu'amener l'énergie et l'ardeur au travail qui m'avaient permis de monter. C'était aussi ma façon de remercier mes coéquipiers. J'ai joué dans une bonne équipe, avec des bons gars au début de l'année et c'est peut-être ça qui m'a permis d'avoir ma chance. En les retrouvant, j'avais l'impression que je leur devais quelque chose."
Lapierre a commencé à payer sa dette contre les Americans de Rochester, qui sont devenus, après six matchs, les premières victimes des Bulldogs. "Tout au long des séries, on était vus comme les négligés, mais à l'intérieur de la chambre, on savait qu'on avait ce qu'il fallait pour aller loin. Notre style de jeu n'était peut-être pas le plus excitant - on fermait le jeu et on frappait beaucoup - mais on savait qu'on allait être difficiles à battre dans une série de sept matchs."
Les Bulldogs ont ensuite disposé du Moose du Manitoba, encore en six rencontres, mais au début de la troisième ronde, ils semblaient avoir trouvé chaussure à leur pied. Dans le premier match, les Wolves de Chicago se dirigeaient vers une victoire facile avec une avance de deux buts au dernier tiers, mais Hamilton a remonté la pente pour finalement l'emporter en deuxième prolongation.
"Tout le monde nous avait prévenus qu'ils avaient une équipe incroyable. Après le premier match, on a commencé à croire qu'on était peut-être en train de vivre quelque chose de spécial", avoue Lapierre.
Les Bulldogs formaient une équipe à l'image de leur numéro 26 : le talent ne sortait par les oreilles de personne, la plupart des joueurs n'avaient pas trop expérience en séries, mais ils étaient prêts à se faire passer sur le corps pour arriver à leurs fins.
"Dans ma carrière, je n'avais jamais dépassé la deuxième ronde et c'était la même chose pour la plupart de mes coéquipiers. Notre évolution en séries a montré que le travail compense souvent pour le talent. Nous, c'était juste un gros morceau."
Price : dans une classe à part
Le gros morceau, c'était un grand adolescent qui n'avait jamais joué au niveau professionnel. Carey Price, le plus bel espoir du Canadien, a rejoint le club-école après l'élimination de son équipe junior dans la Ligue de l'Ouest et est immédiatement devenu le meilleur joueur de sa nouvelle équipe.
"Je ne le connaissais pas vraiment, mais quand il est arrivé, son talent crevait les yeux. Il est vite devenu notre leader. Pas avec ses paroles, mais par ce qu'il faisait sur la patinoire. Dans le premier match de la finale, on a été dominés 40-25 au chapitre des tirs au but, mais on a semblé en contrôle durant tout le match."
Sans se lancer dans le jeu des comparaisons, Lapierre n'hésite pas à mettre Price dans une classe à part.
"Il couvre beaucoup d'espace dans son filet, il est d'un calme désarmant et sa confiance est contagieuse. Des gardiens de ce calibre, on en voit peut-être un par décennie. Je ne veux pas lui mettre de pression, mais s'il continue comme ça, il va faire partie des grands gardiens de l'histoire."
Lapierre croit d'ailleurs que Price possède tous les outils pour connaître du succès au plus haut niveau aussitôt qu'on lui en donnera la chance.
"Je pense qu'il a prouvé qu'il a tout ce qu'il faut pour jouer dans la LNH dès l'an prochain et je crois en lui, mais la décision ne lui appartient pas. On verra ce que la direction décidera à l'automne, mais je suis certain qu'elle fera ce qui est mieux pour lui."
Si Price a déjà un pied dans la LNH, Lapierre croit que d'autres de ses coéquipiers chez les Bulldogs s'approchent de leur rêve. Selon lui, Jonathan Ferland est le plus près du but.
"Jonathan nous a donné du gros hockey. Il ne parle pas beaucoup, mais il est un exemple à suivre. Ses mises en échec font mal et il est très craint des défenseurs de la Ligue américaine. En plus d'être très bon défensivement, il est capable de la mettre dedans. Il a marqué 25 buts cette saison. Je crois qu'il deviendra un bon power forward dans la Ligue nationale."
Plus de responsabilités
La saison dernière, Maxim Lapierre se sentait un peu petit dans ses patins quand il est arrivé au camp d'entraînement du Canadien. En septembre prochain, il aura son casier dans le vestiaire du Centre Bell et celui qui a l'intention de le déloger devra se lever tôt.
"On ne m'a pas dit clairement que ma place était assurée, mais c'est sûr que je n'arriverai pas au camp en me disant que je n'ai pas de chance. Je me dis que si je fais ce que j'ai à faire, je devrais être là."
"L'an passé, j'ai fait ma place en jouant le rôle d'agitateur. L'an prochain, j'aimerais franchir une autre étape, être encore plus important pour l'équipe, soit en affrontant les meilleurs trios adverses ou en marquant un peu plus de buts."
"Ça a été une grosse saison pour moi, autant sur le plan émotionnel qu'au niveau hockey, avoue le jeune homme de 22 ans, quelques jours après avoir soulevé le trophée récompensant les champions de la Ligue américaine. J'ai appris, par exemple, à composer avec une foule adverse en délire et sur la glace, j'ai fait face à des situations que je n'avais jamais vues avant. Tu bâtis beaucoup avec 50 matchs dans la Ligue nationale et une coupe Calder."
Le choix de deuxième ronde du Canadien en 2003, qui était finalement parvenu à faire sa place avec le grand club à la troisième occasion qu'on lui a donnée, n'a pas rechigné quand ses patrons lui ont dit que sa saison n'était pas terminée.
"Je savais que j'avais encore des choses à apprendre et je ne m'en allais pas là-bas à reculons. La saison s'était terminée tôt à Montréal et je n'avais pas fait les séries l'an dernier à Hamilton. Je voulais vivre cette expérience. Disons que ça n'aurait pas pu mieux tourner."
Habitué aux vols nolisés et aux hôtels cinq étoiles des plus belles villes de l'Amérique, Lapierre a pris son petit bonheur et est retourné dans les mineures. Ce n'est toutefois pas son égo démesuré, mais plutôt son nouveau bagage d'expérience, qui l'a embêté quand il a voulu entrer dans le Copps Coliseum.
"C'est certain qu'avec la confiance que j'avais gagnée avec le Canadien, j'ai un peu changé ma façon de jouer, mais je ne suis pas arrivé là-bas en me prenant pour une star, je n'essayais pas d'impressionner personne. Je suis resté le même homme et je n'ai fait qu'amener l'énergie et l'ardeur au travail qui m'avaient permis de monter. C'était aussi ma façon de remercier mes coéquipiers. J'ai joué dans une bonne équipe, avec des bons gars au début de l'année et c'est peut-être ça qui m'a permis d'avoir ma chance. En les retrouvant, j'avais l'impression que je leur devais quelque chose."
Lapierre a commencé à payer sa dette contre les Americans de Rochester, qui sont devenus, après six matchs, les premières victimes des Bulldogs. "Tout au long des séries, on était vus comme les négligés, mais à l'intérieur de la chambre, on savait qu'on avait ce qu'il fallait pour aller loin. Notre style de jeu n'était peut-être pas le plus excitant - on fermait le jeu et on frappait beaucoup - mais on savait qu'on allait être difficiles à battre dans une série de sept matchs."
Les Bulldogs ont ensuite disposé du Moose du Manitoba, encore en six rencontres, mais au début de la troisième ronde, ils semblaient avoir trouvé chaussure à leur pied. Dans le premier match, les Wolves de Chicago se dirigeaient vers une victoire facile avec une avance de deux buts au dernier tiers, mais Hamilton a remonté la pente pour finalement l'emporter en deuxième prolongation.
"Tout le monde nous avait prévenus qu'ils avaient une équipe incroyable. Après le premier match, on a commencé à croire qu'on était peut-être en train de vivre quelque chose de spécial", avoue Lapierre.
Les Bulldogs formaient une équipe à l'image de leur numéro 26 : le talent ne sortait par les oreilles de personne, la plupart des joueurs n'avaient pas trop expérience en séries, mais ils étaient prêts à se faire passer sur le corps pour arriver à leurs fins.
"Dans ma carrière, je n'avais jamais dépassé la deuxième ronde et c'était la même chose pour la plupart de mes coéquipiers. Notre évolution en séries a montré que le travail compense souvent pour le talent. Nous, c'était juste un gros morceau."
Price : dans une classe à part
Le gros morceau, c'était un grand adolescent qui n'avait jamais joué au niveau professionnel. Carey Price, le plus bel espoir du Canadien, a rejoint le club-école après l'élimination de son équipe junior dans la Ligue de l'Ouest et est immédiatement devenu le meilleur joueur de sa nouvelle équipe.
"Je ne le connaissais pas vraiment, mais quand il est arrivé, son talent crevait les yeux. Il est vite devenu notre leader. Pas avec ses paroles, mais par ce qu'il faisait sur la patinoire. Dans le premier match de la finale, on a été dominés 40-25 au chapitre des tirs au but, mais on a semblé en contrôle durant tout le match."
Sans se lancer dans le jeu des comparaisons, Lapierre n'hésite pas à mettre Price dans une classe à part.
"Il couvre beaucoup d'espace dans son filet, il est d'un calme désarmant et sa confiance est contagieuse. Des gardiens de ce calibre, on en voit peut-être un par décennie. Je ne veux pas lui mettre de pression, mais s'il continue comme ça, il va faire partie des grands gardiens de l'histoire."
Lapierre croit d'ailleurs que Price possède tous les outils pour connaître du succès au plus haut niveau aussitôt qu'on lui en donnera la chance.
"Je pense qu'il a prouvé qu'il a tout ce qu'il faut pour jouer dans la LNH dès l'an prochain et je crois en lui, mais la décision ne lui appartient pas. On verra ce que la direction décidera à l'automne, mais je suis certain qu'elle fera ce qui est mieux pour lui."
Si Price a déjà un pied dans la LNH, Lapierre croit que d'autres de ses coéquipiers chez les Bulldogs s'approchent de leur rêve. Selon lui, Jonathan Ferland est le plus près du but.
"Jonathan nous a donné du gros hockey. Il ne parle pas beaucoup, mais il est un exemple à suivre. Ses mises en échec font mal et il est très craint des défenseurs de la Ligue américaine. En plus d'être très bon défensivement, il est capable de la mettre dedans. Il a marqué 25 buts cette saison. Je crois qu'il deviendra un bon power forward dans la Ligue nationale."
Plus de responsabilités
La saison dernière, Maxim Lapierre se sentait un peu petit dans ses patins quand il est arrivé au camp d'entraînement du Canadien. En septembre prochain, il aura son casier dans le vestiaire du Centre Bell et celui qui a l'intention de le déloger devra se lever tôt.
"On ne m'a pas dit clairement que ma place était assurée, mais c'est sûr que je n'arriverai pas au camp en me disant que je n'ai pas de chance. Je me dis que si je fais ce que j'ai à faire, je devrais être là."
"L'an passé, j'ai fait ma place en jouant le rôle d'agitateur. L'an prochain, j'aimerais franchir une autre étape, être encore plus important pour l'équipe, soit en affrontant les meilleurs trios adverses ou en marquant un peu plus de buts."