Une science inexacte, vraiment?
Hockey jeudi, 24 juin 2010. 12:13 vendredi, 13 déc. 2024. 20:47
LOS ANGELES - On dit souvent du repêchage dans le sport que c'est une "science inexacte" parce qu'on ne peut pas prédire avec exactitude quel cheminement, tant sur les plans sportif que de la maturité, connaîtra le jeune adulte qu'on choisit.
Mais l'exercice n'est pas tant aléatoire qu'on le laisse croire, quand on y regarde de près. Les équipes qui accordent une grande importance au recrutement et qui font bien leurs devoirs s'offrent une longueur d'avance sur les autres. Le recruteur à l'oeil affuté peut tracer un portrait fidèle d'espoirs de 17-18 ans qu'il voit à l'oeuvre plusieurs fois au cours d'une saison.
Reculons de quelques années et prenons, à titre d'exemple, le repêchage de 2005 à Ottawa. Rappelez-vous, c'était l'année de Sidney Crosby. Sa sélection comme numéro un ne faisait aucun doute. À la suite de l'année du lock-out, la LNH avait même organisé une loterie afin de permettre à toutes les équipes d'avoir une chance égale de le réclamer. Les Penguins de Pittsburgh ont remporté le gros lot.
Il y a cinq ans donc, trois des sept premiers espoirs projetés par la firme de recrutement indépendante Red Line Report (RLR) sont maintenant fort bien connus des partisans du Canadien.
Tous trois ont porté les couleurs de l'équipe, et deux les portent encore: Benoît Pouliot, qu'on classait troisième derrière Crosby et Gilbert Brule, et le gardien Carey Price, 10e. L'autre? Eh bien nul autre que Guillaume Latendresse que RLR plaçait au septième rang.
Le Franco-Ontarien Pouliot a été le quatrième espoir réclamé par le Wild du Minnesota, tout juste devant Price par le Canadien, qui avait pu patienter jusqu'au 45e échelon pour appeler Latendresse.
Pour bien les connaître maintenant, les partisans du Tricolore trouveront intéressantes les descriptions abrégées tirées du RLR qu'on faisait des trois joueurs.
Benoit Pouliot : Arrivé de nulle part, il s'est propulsé parmi les meilleurs de sa cuvée. Grand et mince, il possède un coup de patin fluide et un style gracieux. Ça vaut le coût d'entrée uniquement que de le regarder aller sur la patinoire. Doté peut-être des meilleures aptitudes à l'attaque, à l'exception de Crosby. Fin marqueur et bon passeur, il est créatif. Il utilise davantage sa taille et préconise un style très combatif par moments. Possède une belle force de caractère. Doit polir son jeu en général, mais il possède un potentiel illimité. On le compare à Mats Sundin.
Carey Price : Détendu, imposant et en contrôle. Est très agile, mais n'a pas besoin de le démontrer parce que son positionnement est tellement efficace. Couvre parfaitement ses angles et s'avance bien pour défier les tirs. Fait une bonne lecture du jeu et sa taille lui permet de bien suivre la rondelle au travers de la circulation dense. Son approche psychologique est ahurissante. Manie la rondelle mieux que n'importe quel gardien junior qu'on a vu à l'oeuvre dans la Ligue de l'Ouest. A offert un rendement constant cette saison. Mais il a éprouvé des problèmes lors du Championnat mondial des moins de 18 ans. Belle personnalité à l'extérieur de la glace, il montre déjà une grande maturité. On le compare à Olaf Kolzig.
Guillaume Latendresse : Un véritable cheval monté sur de puissantes jambes. Dominant physiquement, il peut se planter devant le but adverse sans être incommodé par les défenseurs qui sont incapables de le déplacer. Applique de percutantes mises en échec et il est tellement fort qu'il fait mal à ses rivaux sans le vouloir. C'est impossible de lui enlever la rondelle. Possède des mains agiles et une belle touche autour du filet. A une bonne vision du jeu et peut faire de belles passes. Peut dégainer vite et fort. Sa principale lacune est son coup de patins. Mais on peut lui pardonner en raison de ses atouts physiques, surtout s'il déploie de l'intensité sur une base constante. On le compare à Tim Kerr.
Comme on le constate, on était très près de la réalité dans l'analyse du potentiel de ces trois cas. Évidemment, il y a toujours un facteur de risque. L'attitude du jeune, sa force de caractère, sa volonté à s'améliorer et sa capacité à surmonter l'adversité sont plus difficilement mesurables.
Revenons en 2005. Les recruteurs, particulièrement les gens du RLR, voyaient l'attaquant américain Jack Skille gros. Les Blackhawks de Chicago l'ont choisi au septième échelon et, cinq ans plus tard, Skille évolue encore dans la Ligue américaine.
On ne peut pas dire que pour chaque Anze Kopitar, que les Kings de Los Angeles ont pu ravir en 11e position, il y a un Jack Skille. Mais les erreurs de jugement demeurent fréquentes. Red Line Report classait le gardien Jean-Philippe Levasseur tout juste devant Price, au neuvième rang. Or, Levasseur a été choisi au septième tour, 197e au total, par les Ducks de Anaheim et il roule sa bosse dans les rangs mineurs depuis ce temps. Imaginez un instant si le Canadien avait opté pour le Québécois, au lieu de Price...
Une des meilleures prises de 2005, sinon la meilleure, a été celle de Kristopher Letang au troisième tour (62e au total) par les Penguins. Le défenseur québécois partirait très tôt, possiblement dans les 10 premiers, si on tenait de nouveau la séance, cinq ans plus tard.
Mais l'exercice n'est pas tant aléatoire qu'on le laisse croire, quand on y regarde de près. Les équipes qui accordent une grande importance au recrutement et qui font bien leurs devoirs s'offrent une longueur d'avance sur les autres. Le recruteur à l'oeil affuté peut tracer un portrait fidèle d'espoirs de 17-18 ans qu'il voit à l'oeuvre plusieurs fois au cours d'une saison.
Reculons de quelques années et prenons, à titre d'exemple, le repêchage de 2005 à Ottawa. Rappelez-vous, c'était l'année de Sidney Crosby. Sa sélection comme numéro un ne faisait aucun doute. À la suite de l'année du lock-out, la LNH avait même organisé une loterie afin de permettre à toutes les équipes d'avoir une chance égale de le réclamer. Les Penguins de Pittsburgh ont remporté le gros lot.
Il y a cinq ans donc, trois des sept premiers espoirs projetés par la firme de recrutement indépendante Red Line Report (RLR) sont maintenant fort bien connus des partisans du Canadien.
Tous trois ont porté les couleurs de l'équipe, et deux les portent encore: Benoît Pouliot, qu'on classait troisième derrière Crosby et Gilbert Brule, et le gardien Carey Price, 10e. L'autre? Eh bien nul autre que Guillaume Latendresse que RLR plaçait au septième rang.
Le Franco-Ontarien Pouliot a été le quatrième espoir réclamé par le Wild du Minnesota, tout juste devant Price par le Canadien, qui avait pu patienter jusqu'au 45e échelon pour appeler Latendresse.
Pour bien les connaître maintenant, les partisans du Tricolore trouveront intéressantes les descriptions abrégées tirées du RLR qu'on faisait des trois joueurs.
Benoit Pouliot : Arrivé de nulle part, il s'est propulsé parmi les meilleurs de sa cuvée. Grand et mince, il possède un coup de patin fluide et un style gracieux. Ça vaut le coût d'entrée uniquement que de le regarder aller sur la patinoire. Doté peut-être des meilleures aptitudes à l'attaque, à l'exception de Crosby. Fin marqueur et bon passeur, il est créatif. Il utilise davantage sa taille et préconise un style très combatif par moments. Possède une belle force de caractère. Doit polir son jeu en général, mais il possède un potentiel illimité. On le compare à Mats Sundin.
Carey Price : Détendu, imposant et en contrôle. Est très agile, mais n'a pas besoin de le démontrer parce que son positionnement est tellement efficace. Couvre parfaitement ses angles et s'avance bien pour défier les tirs. Fait une bonne lecture du jeu et sa taille lui permet de bien suivre la rondelle au travers de la circulation dense. Son approche psychologique est ahurissante. Manie la rondelle mieux que n'importe quel gardien junior qu'on a vu à l'oeuvre dans la Ligue de l'Ouest. A offert un rendement constant cette saison. Mais il a éprouvé des problèmes lors du Championnat mondial des moins de 18 ans. Belle personnalité à l'extérieur de la glace, il montre déjà une grande maturité. On le compare à Olaf Kolzig.
Guillaume Latendresse : Un véritable cheval monté sur de puissantes jambes. Dominant physiquement, il peut se planter devant le but adverse sans être incommodé par les défenseurs qui sont incapables de le déplacer. Applique de percutantes mises en échec et il est tellement fort qu'il fait mal à ses rivaux sans le vouloir. C'est impossible de lui enlever la rondelle. Possède des mains agiles et une belle touche autour du filet. A une bonne vision du jeu et peut faire de belles passes. Peut dégainer vite et fort. Sa principale lacune est son coup de patins. Mais on peut lui pardonner en raison de ses atouts physiques, surtout s'il déploie de l'intensité sur une base constante. On le compare à Tim Kerr.
Comme on le constate, on était très près de la réalité dans l'analyse du potentiel de ces trois cas. Évidemment, il y a toujours un facteur de risque. L'attitude du jeune, sa force de caractère, sa volonté à s'améliorer et sa capacité à surmonter l'adversité sont plus difficilement mesurables.
Revenons en 2005. Les recruteurs, particulièrement les gens du RLR, voyaient l'attaquant américain Jack Skille gros. Les Blackhawks de Chicago l'ont choisi au septième échelon et, cinq ans plus tard, Skille évolue encore dans la Ligue américaine.
On ne peut pas dire que pour chaque Anze Kopitar, que les Kings de Los Angeles ont pu ravir en 11e position, il y a un Jack Skille. Mais les erreurs de jugement demeurent fréquentes. Red Line Report classait le gardien Jean-Philippe Levasseur tout juste devant Price, au neuvième rang. Or, Levasseur a été choisi au septième tour, 197e au total, par les Ducks de Anaheim et il roule sa bosse dans les rangs mineurs depuis ce temps. Imaginez un instant si le Canadien avait opté pour le Québécois, au lieu de Price...
Une des meilleures prises de 2005, sinon la meilleure, a été celle de Kristopher Letang au troisième tour (62e au total) par les Penguins. Le défenseur québécois partirait très tôt, possiblement dans les 10 premiers, si on tenait de nouveau la séance, cinq ans plus tard.