Réjean Houle est un homme de très grande foi. Aussitôt reconfirmé dans son poste de directeur général du Canadien, il a exprimé sa confiance de mener à bien le virage entrepris en septembre dernier et de faire à nouveau de l'équipe une puissance dans la Ligue nationale de hockey.

Une tâche qui s'annonce pour le moins ardue. D'abord, le vote de confiance qu'il a obtenu mardi est survenu le jour même de l'annonce de la mise en vente de l'équipe par Molson. L'arrivée de nouveaux propriétaires pourraient signifier un changement d'orientation.

Secundo, Houle devra composer avec la même masse salariale la saison prochaine, soit 35 millions $ US alors que l'argent demeure le nerf de la guerre dans le sport professionnel.

Enfin, le président Pierre Boivin a certes confirmé que Houle demeure son homme pour le début de la prochaine saison mais il n'en demeure pas moins qu'il en sera à la dernière année de son contrat.

Mais le principal intéressé ne se formalise pas de toutes ces incertitudes.

"Rien n'a changé pour moi, a précisé Houle, qui a nié avoir demandé ce vote de confiance à Boivin. Je continue à faire mon travail qui est de servir au mieux les intérêts du Canadien. Et j'ai l'intention de mener à bien le plan de trois ans que nous avons engagé l'automne dernier."

Dans les circonstances, aurait-il souhaité obtenir une prolongation de contrat de façon à avoir une marge de manoeuvre plus grande?

"J'ai encore un an à mon contrat et j'ai toujours respecté mes engagements, a-t-il dit. De toute façon, je n'ai pas besoin de contrat. Ca ne change rien à ma dynamique de travail."

Mais il a finalement admis qu'il était content de ce vote de confiance pour les gens avec lesquels il travaille.

"C'est important pour la synergie."

Besoin d'offensive
Houle concentrera ses efforts au cours des prochaines semaines à renforcer l'offensive déficiente du Canadien. Il soutient également que le succès de l'organisation passe par le recrutement et le développement des joueurs déjà au sein de l'organisation.

"En vue du repêchage d'expansion, notre objectif était de conserver nos deux gardiens et de garder notre noyau de défenseurs, ce qui constitue la force de l'équipe. Nous y sommes parvenus.

"Nos prochaines décisions importantes toucheront notre offensive. Il faut définitivement l'améliorer. Nous avons besoin de plus de buts."

Et il croit pouvoir y parvenir même avec la masse salariale modeste dont il dispose.

"Certaines équipes parviennent à gagner avec une masse salariale semblable à la nôtre. Prenez l'exemple des Devils du New Jersey qui ont gagné la coupe Stanley cette année."

Quant à savoir comment il entend s'y prendre, Houle n'écarte pas le marché des joueurs autonomes ou les échanges.

"Mais nous nous préoccupons également de développer nos jeunes joueurs dans l'organisation, a-t-il ajouté. Nous entendons suivre de plus près leur développement. Cet été, nous leur avons soumis un programme d'entraînement."

Dans l'immédiat, Houle a encore quelques jours pour convaincre Shayne Corson de demeurer à Montréal. L'attaquant peut devenir joueur autonome sans compensation le 1er juillet et les Maple Leafs de Toronto ont manifesté un vif intérêt.

Houle a fixé rendez-vous à Corson et à son agent ce midi et il espère trouver un terrain d'entente.

"On s'entend sur tout, sauf sur les chiffres", a rapporté Houle, mardi.

Une tendance
Quant à la mise en vente de l'équipe, Houle s'est déclaré peu surpris et encore moins inquiet de la situation.

"La nouvelle ne m'a pas surpris. Il y a d'ailleurs eu plusieurs changements de propriétaires ces dernières années dans la LNH. Qu'on pense à Philadelphie, Colorado, Los Angeles, les Islanders.

"Je ne m'inquiète pas des choses sur lesquelles je n'ai aucun contrôle."