MONTRÉAL (PC) - Le cas de Valeri Bure peut être comparé à celui de Sergei Zholtok. Le meilleur marqueur des Flames en 1999-2000, avec 35 buts, n'en avait que trois depuis le début de la saison avant d'effectuer un retour au jeu contre son ancienne équipe au Centre Molson. Il avait été laissé de côté lors des deux matchs précédents, qui se sont soldés par deux rares victoires des Flames.

Les trois premiers buts de Bure cette saison ont été marqués en avantage numérique et il n'en avait pas réussi un seul à forces égales en 46 matchs.

Comment expliquer une aussi longue léthargie? Que la rondelle ne parvienne pas à entrer dans le filet?

"Demandez-le à la rondelle", répond Bure avec le sourire qui l'a amené à devoir se justifier devant les journalistes de Calgary.

Que s'est-il passé?

"Il ne s'est rien passé", répond Bure, qui n'a fait que répéter que sa profonde létahrgie était due à "une combinaison de plusieurs facteurs". Il ne veut même pas blâmer l'entraîneur Don Hay, qui préférerait que ses joueurs lancent la rondelle au fond du territoire adversaire plutôt que de faire trop de jeux avec, ce qui convient moins à son style.

"J'ai déjà eu des léthargies et je m'en suis sorti", a dit Bure.

Ces léthargies remontaient à son séjour avec le Canadien, qui l'a échangé avec un choix de quatrième ronde en retour de Jonas Hoglund et Zarley Zalapski. Mais comme plusieurs autres qui quittent Montréal, il s'est mis à produire dans sa nouvelle équipe: cinq buts en 16 matchs pour compléter la saison 1997-98, 26 en 1998-99, et 35 la saison dernière.

Échange

Une rumeur a voulu que Bure ait réclamé un échange, ce que celui-ci, qui vient de s'acheter une maison à Calgary, a nié, tout en admettant qu'il n'était pas plaisant de jouer dans un contexte d'équipe perdante.

"Ce que j'ai dit, a précisé Valeri à un journaliste de Calgary, c'est que je sais que je peux être échangé. En tout temps. Si Wayne Gretzky et Pavel Bure ont été échangés, on peut le faire avec moi."

Bure, qui est établi en Californie, n'a jamais nié qu'il souhaite jouer un jour avec Pavel, présentement en Floride: "Qui n'aimerait pas avoir la chance de jouer avec son frère? C'était notre rêve quand on était enfants. Si ça peut arriver un jour, ça serait merveilleux. Ça ne changera jamais. Mais ça ne veut pas dire que je vais être dans le prochain avion pour la Floride."

Entre-temps, il doit expliquer pourquoi il garde le sourire: "Des gens estiment que je n'ai pas la réaction que je devrais avoir. Voulez-vous que je brise vos micros ou que je parle vulgairement? Ce n'est pas moi", a-t-il répété mercredi, tout en avouant qu'il n'a pas aimé avoir été laissé de côté.

"En autant que je sois bien avec moi-même, que je puisse me dire après un match que j'ai fait tous les efforts voulus, alors ça va aller."

Mais fait-il vraiment tous les efforts tout le temps?