MONCTON (PC) - Comme l'empereur César, le roi Patrick pourra dire: "Veni. Vidi. Vici."

"Je suis venu. J'ai vu. J'ai vaincu." C'est ce qu'a fait Patrick Roy à la tête des Remparts de Québec à Moncton pour conquérir la coupe Memorial.

Roy avait beau avoir le triomphe modeste et rendre crédit à ses joueurs, il en a mené large et a eu son gros mot à dire à la fois dans la victoire... et dans la promotion de l'événement.

"Le rôle de l'entraîneur est d'endosser ses joueurs", s'est contenté de dire Roy après la victoire finale tandis qu'Alexander Radulov, nommé le joueur le plus utile à son équipe dans le tournoi après avoir été désigné meilleur joueur au pays la veille, tentait d'expliquer dans son anglais rudimentaire que Roy avait appris à ses joueurs à gagner.

Sans rien enlever à Radulov, un habitué aux honneurs qu'il a décrit comme "un des meilleurs juniors européens au pays", Roy était plus porté à vanter son gardien Cédrick Desjardins, qu'il semble avoir pris sous son aile et qu'il a trouvé "remarquable".

"Cédrick a acquis énormément de maturité, a-t-il dit de son gardien de 20 ans. Il m'a expliqué autre jour que la défaite en finale de la coupe Memorial l'an dernier (4-0 contre London avec Rimouski) lui avait fait très mal et qu'il était prêt à jouer un gros match pour se reprendre." Desjardins a repoussé 46 rondelles, contre 19 pour Josh Tordjman.

Roy a convoqué son gardien au banc après les deux buts rapides de Keith Yandle, qui faisaient 4-2 en début de troisième période: "Je lui ai juste dit: focus. De ne penser à rien d'autre qu'un arrêt à la fois."

"Ce n'est pas que je voulais me reprendre. Je voulais me prouver que je pouvais le faire", a précisé Desjardins, qui a vanté le travail de ses défenseurs pour dégager les retours de lancer. Il a aussi apprécié que "même quand les choses allaient moins bien pour moi cette saison, il (Roy) m'a toujours encouragé." Desjardins n'inspirait pas confiance à tout le monde mais il était l'homme de Roy et celui-ci a vu juste.

Quant à Radulov, fou de joie et très démonstratif, il a expliqué qu'il a tout donné "puisque c'était mon dernier match de la saison et mon dernier junior." Il a été un choix de première ronde des Predators de Nashville en 2004.

Mathieu Melanson, qui a connu un très bon tournoi (3-3-6), avait une raison particulière d'apprécier ce championnat: "J'ai gagné à mon dernier match junior, chez nous en plus", a rappelé l'Acadien qui est le fils de Roland Melanson, l'entraîneur des gardiens du Canadien. Cette bonne performance individuelle et ce championnat ne pourront que servir la cause de ce solide attaquant à la recherche d'un contrat professionnel, mais il ne voulait pas penser à ça dimanche, disant vouloir savourer pleinement la victoire.

Une sixième coupe pour Roy

Roy a ajouté la coupe Memorial comme entraîneur à ses quatre conquêtes de la coupe Stanley et au championnat de la Ligue américaine (coupe Calder) qu'il avait remporté à Sherbrooke.

"C'était notre ambition et notre rêve de faire revivre la belle époque des Remparts, a-t-il déclaré. Quand je suis arrivé ici, j'ai réalisé à quel point la coupe Memorial m'avait manqué comme joueur.

"C'est sûr que si quelqu'un m'avait prédit qu'on gagnerait la coupe Memorial (dès) cette année en début de saison j'aurais été très surpris. Mais nos jeunes joueurs ont bien fait, comme (Angelo) Esposito à 16 ans, et quand on a réalisé que c'était possible on a fait les transactions pour aller chercher (Nicolas) Robillard et (Brent) Aubin."

Défaite amère

Cette défaite à domicile a été amère pour les Wildcats.

"On a fait des erreurs sur les deux premiers buts et ce fut difficile de rentrer au vestiaire en déficit de 2-0 après une aussi bonne première période, a raconté l'entraîneur Ted Nolan. A 4-2, je pensais qu'on était sur notre air d'aller mais ils ont marqué un gros but en avantage numérique.

"C'est décevant de voir une si bonne saison se terminer ainsi."

Tous ses joueurs pensaient comme lui!