MONTREAL (PC) - Les jours d'Eric Weinrich à Montréal sont bel et bien comptés. En refusant une offre de trois ans évaluée à 7,5 millions$ US, le vétéran défenseur vient de forcer la main du directeur général du Canadien.

André Savard devra désormais transiger d'ici la date limite des échanges du 13 mars prochain s'il espère obtenir un joueur ou un choix au repêchage en retour de Weinrich. Celui-ci deviendra joueur autonome sans restriction le 1er juillet prochain.

Savard devrait facilement trouver preneur. Plusieurs équipes - St.Louis, Detroit, New Jersey, Philadelphie, Toronto, Ottawa - sont à la recherche d'un défenseur d'expérience pouvant ajouter de la profondeur à une brigade défensive déjà solide.

"Je pense avoir démontré bien des choses depuis mon arrivée à Montréal, a déclaré Weinrich après l'entraînement de vendredi. En raison des blessures qui ont frappé l'équipe depuis plus de deux ans, j'ai été en mesure de remplir plusieurs rôles et d'assumer différentes responsabilités. Avant de venir ici, je n'étais jamais opposé au meilleur trio de l'adversaire, j'écoulais rarement les pénalités, et je faisais seulement partie de la deuxième unité du jeu de puissance. A Montréal, je joue près de 25 minutes par match. Je pense avoir démontré que je suis efficace dans toutes les situations même si on ne va jamais me confondre pour Raymond Bourque ou Rob Blake."

La coupe Stanley

Weinrich, 34 ans, ne croit pas recevoir une offre plus généreuse sur le marché des joueurs autonomes. Il veut toutefois terminer sa carrière dans une équipe capable de remporter la coupe Stanley, ce que le Canadien, pense-t-il, ne pourra réaliser avant quelques années.

"La proposition du Canadien était très bien, a-t-il dit. Le salaire était correct et on m'assurait de jouer jusqu'à l'âge de 37 ans. C'est sept ans de plus que j'ai jamais espéré.

"Ma famille se plaît à Montréal, a-t-il ajouté. Mes deux enfants vont à l'école ici. Mais cette décision ne se limite pas à l'argent. C'est d'abord une question de vie, de famille et de hockey. Je veux conserver toutes mes options alors que je pourrai choisir mon équipe pour la première fois de ma carrière."

Weinrich croit que les choses vont changer à Montréal avec la vente de l'équipe.

"Le nouveau propriétaire (George Gillett) semble sincère lorsqu'il dit vouloir améliorer le club. Mais on ne peut transformer une équipe du jour au lendemain. Les dernières années ont démontré que le marché des joueurs autonomes n'est pas la solution. Les Rangers de New York en font la preuve depuis deux ans. Par contre, il faut du temps pour rebâtir une équipe à travers le repêchage. Il s'agit d'un long processus."

Weinrich dit être conscient que le gazon n'est pas toujours plus vert ailleurs.

"C'est une chose à laquelle je réfléchis depuis longtemps, dit-il. Bien des joueurs ont éprouvé des difficultés après avoir conclu des ententes très lucratives. Mais je m'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir essayé."