Il y a 70 ans, Jesse Owens réalisait 6 records
Jeux olympiques mardi, 24 mai 2005. 11:49 jeudi, 12 déc. 2024. 07:34
ANN ARBOR (AFP) - L'athlète Jesse Owens, légende dans l'histoire du sport avec quatre titres lors des jeux Olympiques de 1936 disputés à Berlin sous le régime nazi, réussissait un exploit d'anthologie à Ann Arbor (Michigan) le 25 mai 1935 avec six records du monde en 45 minutes.
Soixante-dix ans après, une simple plaque sur un petit monument de brique au bord de la piste, partagée avec les étudiants de l'Université du Michigan morts au combat, rappelle l'exploit.
Et pourtant quel moment !
Inscrit à l'Université de Colombus (Ohio) grâce à ses dons athlétiques, James Cleveland Owens, un étudiant de 22 ans qui finance ses études en étant pompiste, se rend dans l'Université rivale de Michigan pour une réunion le 25 mai 1935.
Une chute deux semaines avant l'épreuve compromet sa participation. Owens se fait encore soigner quelques minutes avant le début des épreuves et convainc son entraîneur de le laisser participer. Au moins à la première course pour voir...
Miracle
Et comme par miracle, les douleurs disparaissent pour un après-midi historique.
15h15: Owens égale le record du monde du 100 yards (9 sec 4) et finit de convaincre son entraîneur pour les autres épreuves.
15h25: il place un mouchoir à hauteur du record du monde et efface la marque avec un bond à 8,13 m dès le premier essai. Le record tiendra 25 ans.
15h34: il efface la meilleure référence du 220 yards (20.3).
16h00: il termine avec le 220 yards haies (22.6).
Sans être officiel ce jour-là en raison de la différence du système métrique, de nombreux historiens du sport lui attribuent dorénavant les records du monde du 200 m et du 200 m haies au passage de son 220 yards et de son 220 yards haies.
L'année suivante, ce petit-fils d'esclave noir-américain de l'Alabama se présente aux JO de Berlin en nouveau détenteur du record du monde du 100 m (10.2) dans une compétition marquée par la propagande du IIIe Reich.
A lui seul, Owens mettra à mal la prétendue supériorité de la race aryenne, en s'adjugeant quatre victoires en six jours.
Au grand dam d'Adolf Hitler qui quittera d'ailleurs le stade après son succès à la longueur.
Le 100 m, le 200 m, la longueur (devant l'Allemand Lutz Long qui deviendra son ami) et le relais 4x100 tombent dans son escarcelle. Il bat au passage le record du monde du 200 en 20 sec 3.
Il raconta ensuite qu'il avait évité l'élimination en longueur grâce aux conseils de Long et qu'il n'aurait pas dû courir le relais.
Après ses exploits, Jesse Owens effectue, à la demande de sa fédération, une tournée-exhibition en Europe. Exténué, il préfère abréger le voyage avant de se rendre en Suède et rentre aux Etats-Unis où il est reçu en héros. Mais ses dirigeants furieux le suspendent.
Ambassadeur
Jesse (prénom qui correspond à la prononciation américaine des initiales de ses prénoms "JC") Owens décide alors de passer professionnel et d'exploiter son image. Son incursion dans le monde du sport professionnel lui vaut une radiation à vie du sport amateur.
Pour gagner sa vie, il remporte une course contre un cheval à la mi-temps d'un match de football, il joue au basket-ball et fait même un essai -infructueux- au cinéma avec la célèbre Shirley Temple.
Heureusement, son passé de champion conduit le Président Dwight Eisenhower à le nommer ambassadeur itinérant des Etats-Unis pour le Tiers-Monde dans les années 50 avec une bourse annuelle de 75.000 dollars.
Owens meurt d'un cancer des poumons le 31 mars 1980, à l'âge de 66 ans, quelques mois après s'être prononcé contre le boycott américain des JO de Moscou, fustigeant "les erreurs des hommes politiques".
En 1984, sa veuve, à laquelle il a donné trois filles, inaugure à Berlin l'allée Jesse Owens située près du Stade olympique où il s'illustra en 1936.
Soixante-dix ans après, une simple plaque sur un petit monument de brique au bord de la piste, partagée avec les étudiants de l'Université du Michigan morts au combat, rappelle l'exploit.
Et pourtant quel moment !
Inscrit à l'Université de Colombus (Ohio) grâce à ses dons athlétiques, James Cleveland Owens, un étudiant de 22 ans qui finance ses études en étant pompiste, se rend dans l'Université rivale de Michigan pour une réunion le 25 mai 1935.
Une chute deux semaines avant l'épreuve compromet sa participation. Owens se fait encore soigner quelques minutes avant le début des épreuves et convainc son entraîneur de le laisser participer. Au moins à la première course pour voir...
Miracle
Et comme par miracle, les douleurs disparaissent pour un après-midi historique.
15h15: Owens égale le record du monde du 100 yards (9 sec 4) et finit de convaincre son entraîneur pour les autres épreuves.
15h25: il place un mouchoir à hauteur du record du monde et efface la marque avec un bond à 8,13 m dès le premier essai. Le record tiendra 25 ans.
15h34: il efface la meilleure référence du 220 yards (20.3).
16h00: il termine avec le 220 yards haies (22.6).
Sans être officiel ce jour-là en raison de la différence du système métrique, de nombreux historiens du sport lui attribuent dorénavant les records du monde du 200 m et du 200 m haies au passage de son 220 yards et de son 220 yards haies.
L'année suivante, ce petit-fils d'esclave noir-américain de l'Alabama se présente aux JO de Berlin en nouveau détenteur du record du monde du 100 m (10.2) dans une compétition marquée par la propagande du IIIe Reich.
A lui seul, Owens mettra à mal la prétendue supériorité de la race aryenne, en s'adjugeant quatre victoires en six jours.
Au grand dam d'Adolf Hitler qui quittera d'ailleurs le stade après son succès à la longueur.
Le 100 m, le 200 m, la longueur (devant l'Allemand Lutz Long qui deviendra son ami) et le relais 4x100 tombent dans son escarcelle. Il bat au passage le record du monde du 200 en 20 sec 3.
Il raconta ensuite qu'il avait évité l'élimination en longueur grâce aux conseils de Long et qu'il n'aurait pas dû courir le relais.
Après ses exploits, Jesse Owens effectue, à la demande de sa fédération, une tournée-exhibition en Europe. Exténué, il préfère abréger le voyage avant de se rendre en Suède et rentre aux Etats-Unis où il est reçu en héros. Mais ses dirigeants furieux le suspendent.
Ambassadeur
Jesse (prénom qui correspond à la prononciation américaine des initiales de ses prénoms "JC") Owens décide alors de passer professionnel et d'exploiter son image. Son incursion dans le monde du sport professionnel lui vaut une radiation à vie du sport amateur.
Pour gagner sa vie, il remporte une course contre un cheval à la mi-temps d'un match de football, il joue au basket-ball et fait même un essai -infructueux- au cinéma avec la célèbre Shirley Temple.
Heureusement, son passé de champion conduit le Président Dwight Eisenhower à le nommer ambassadeur itinérant des Etats-Unis pour le Tiers-Monde dans les années 50 avec une bourse annuelle de 75.000 dollars.
Owens meurt d'un cancer des poumons le 31 mars 1980, à l'âge de 66 ans, quelques mois après s'être prononcé contre le boycott américain des JO de Moscou, fustigeant "les erreurs des hommes politiques".
En 1984, sa veuve, à laquelle il a donné trois filles, inaugure à Berlin l'allée Jesse Owens située près du Stade olympique où il s'illustra en 1936.