Au premier regard, ce sont l'humour, l'esprit de camaraderie et la soif de compétition de Jeb Brovsky qui sautent aux yeux. Impossible de percevoir que le jeune défenseur de 23 ans de l'Impact a démarré en 2010 une fondation avec des visées internationales.

Cet ambitieux projet a vu le jour lorsqu'il portait les couleurs de l'équipe de soccer des Fighting Irish de la réputée Université Notre Dame. Toutefois, l'idée remonte à plus loin car l'athlète originaire du Colorado a été marqué de près par la violence de l'événement tragique de la tuerie de Columbine.

Les idées de Brovsky ont mûri jusqu'à la Fondation Peace Pandemic qui utilise le soccer pour éliminer les stéréotypes sociaux en plus de créer des liens entre les jeunes.

«J'aimerais que ce projet prenne une envergure internationale. Nous sommes déjà allés en Inde pour notre premier gros camp international et je voudrais aller au Guatemala l'an prochain et en Afrique éventuellement sans oublier l'Europe», a dévoilé Brovsky sans aucune prétention.

Même s'il dispute seulement sa deuxième saison au niveau professionnel, Brovsky saisit l'impact que peuvent avoir les athlètes et il s'inspire des grands rendez-vous sportifs mondiaux pour développer de nouvelles idées.

«Je veux aussi bâtir sur des événements comme les Jeux olympiques alors que les gens pensent avant tout à la compétition sportive en oubliant un peu le message olympique», a indiqué Brovsky.

«Je voudrais que les athlètes jouent un plus grand rôle pour unir les nations. C'est l'un de mes buts et je veux garder l'esprit ouvert en écoutant les suggestions parce que la fondation pourrait prendre différents chemins.»

La viabilité d'une fondation dépend toujours de l'implication et de la contribution de plusieurs personnes. À ce sujet, le numéro 15 de l'Impact peut compter sur une aide précieuse.

«Ils sont plusieurs à me supporter. Je pense aux personnes de Notre Dame comme Bobby Clark (l'entraîneur de soccer) et son fils Tommy, mon agence Libero Sports, des gens de Vancouver et des organisations américaines de soccer», a précisé l'arrière de six pieds un pouce et 163 livres.

Sans surprise, Brovsky rêverait que la MLS joigne son projet qui deviendrait complémentaire aux camps de soccer auxquels les joueurs participent déjà avec leur équipe respective.



Une véritable aubaine pour l'Impact

Doté d'une personnalité amusante, Brovsky utilise cet aspect dans sa fondation pour divertir et intéresser les enfants. Son attitude n'est pas différente au sein d'une équipe même s'il se retrouve parmi les plus jeunes.

«J'aime bien garder l'ambiance détendue. Il y a plusieurs excellents personnages dans notre vestiaire et je me plais à faire des blagues pour les divertir», a confirmé celui qui reçoit l'apport de quelques coéquipiers dont Zarek Valentin pour cette tâche.

Sélectionné par l'Impact lors du repêchage d'expansion en provenance des Whitecaps de Vancouver, Brovsky n'est cependant pas du style à manquer de sérieux au travail.

«Il est arrivé à Montréal avec beaucoup d'humilité et il a bien pris sa place. Il écoute beaucoup les consignes des entraîneurs et des anciens. Aujourd'hui, il est récompensé car il est parmi les plus utilisés. Je suis très content de le voir réussir parce que humainement, c'est un chouette coéquipier», a vanté le défenseur Hassoun Camara.

«Il a été compétitif tous les jours depuis son arrivée et il est prêt à tout pour aider l'équipe peu importe la position. C'est la raison principale de son succès cette année», a souligné l'entraîneur Jesse Marsch.

Si Brovsky veut faire sa marque dans la société, il la fait aussi tranquillement sur le terrain. En raison des nombreuses blessures chez les défenseurs de l'Impact, il a été employé autant du côté droit que gauche et même au centre à une occasion.

«C'est la première saison que je me promène des deux côtés et je commence à être à l'aise; c'est une bonne expérience d'apprentissage», a noté le droitier.

Qui plus est, il a été le cinquième joueur le plus utilisé de l'Impact cette saison derrière Felipe, Davy Arnaud, Donovan Ricketts (échangé à Portland) et Collen Warner.

«Je me suis amélioré surtout au niveau de la connaissance du jeu dans les détails. L'an dernier, j'étais une recrue dans la MLS et je devais me battre pour mon poste. Maintenant, j'ai davantage fait ma place et je suis plus à l'aise», a confié le sympathique athlète.

Brovsky ne perd même pas son sourire quand on lui souligne qu'il est sans doute la plus grande aubaine pour l'Impact cette saison. Même s'il a passé 1687 minutes sur le terrain, il est l'un des joueurs qui touchent le plus bas salaire de l'organisation à 33 750 $.

Ses revenus ne se comparent point à ceux de ses coéquipiers puisque plusieurs touchent plus de 100 000 $ pour la saison 2012.

«Oui, j'espère que je suis une bonne aubaine pour l'Impact», a-t-il avoué en riant.

«Dans cette ligue, c'est parfois difficile de regarder les salaires des autres joueurs, mais je suis content dont les choses se déroulent et je ne joue pas pour l'argent. Je veux solidifier ma place dans l'équipe et dans la MLS avant tout. Ensuite, on verra comment les pièces vont s'assembler et je vais discuter avec les dirigeants durant la saison morte.»

Marsch et ses collègues de la direction sont heureux de l'avoir choisi au repêchage d'expansion. L'entraîneur avoue même qu'il est surpris par certaines de ses contributions.

«Je savais qu'il était talentueux, mais je ne connaissais pas tous les autres aspects qu'il amènerait à l'équipe comme la communication sur le terrain, son côté compétitif et sa façon de contribuer au leadership. C'est un gagnant et on le met sur le terrain car on sait qu'il fera tout pour cet objectif», a décrit Marsch.

Brovsky est loin d'être le joueur le plus flamboyant sur le terrain et son seul point de la saison (une passe) n'attire pas les regards vers lui. Bien sûr, il souhaiterait hausser sa contribution offensive, mais ça dépend parfois des plans des entraîneurs.

«Ce n'est pas qu'il ne peut pas obtenir des points, mais on demande à nos défenseurs extérieurs de surtout balancer notre travail défensif», a spécifié le pilote de l'Impact.

L'Américain est conscient qu'il doit encore peaufiner son jeu et voici les conseils de son entraîneur.

«Ça se situe au niveau de la compréhension des détails pour jouer à son sommet à tous les instants. Dans ses meilleurs moments, il écoute bien, il est alerte défensivement, il gagne ses ballons aériens et il est intelligent dans ses décisions, mais dans ses moments plus difficiles, il réfléchissait trop et perdait sa concentration.»

Avec la présence des Alessandro Nesta, Matteo Ferrari et Nelson Rivas, Brovsky ne pourrait demander mieux pour augmenter son bagage de connaissances.

«Je serais idiot pour de ne pas profiter de leur expérience. C'est une occasion unique à mon âge et je leur pose plusieurs questions. En seulement quelques semaines, j'ai appris beaucoup en attaque et au niveau tactique grâce à Nesta», a remercié celui qui a été nommé joueur humanitaire chez les Whitecaps en 2011.

Lâche pas la patate!

À l'image de son entraîneur et de certains de ses coéquipiers, Brovsky a décidé de plonger afin d'apprendre le français. D'ailleurs, les partisans lui donnent un agréable coup de main via Twitter (@jebbrovsky) en lui envoyant quelques expressions québécoises savoureuses.

«La phrase que j'utilise le plus c'est : "Je ne parle pas français". Mais j'aime bien "Lâche pas la patate" et je dois remercier nos fans», a rigolé Brovsky.

Depuis son acquisition par l'Impact, il a eu la chance de découvrir plusieurs des plaisirs de Montréal dont le mont Royal en compagnie de sa fiancée qu'il épousera en décembre.
En peu de temps, il a rapidement compris quelques particularités de sa nouvelle terre d'accueil.

«Je remarque surtout le côté historique de la ville et la langue française apporte un élément très intéressant. J'aimais la vie extérieure à Vancouver, mais j'adore la passion des gens du Québec. J'entends souvent dire que Montréal déteste Boston et je trouve que ces villes ont des comportements semblables en raison de l'immense passion des habitants.

«Mon cœur est à Montréal, nos spectateurs sont bruyants et fanatiques; j'adore cela!», a-t-il exprimé en guise de conclusion.