TORONTO - Le passé, le présent et l'avenir du tennis féminin étaient à l'oeuvre, lundi soir, à l'occasion d'un fort distrayant match amical disputé en marge de la Coupe Rogers.

Les anciennes joueuses Martina Navratilova et Monica Seles ont foulé le court du Rexall Centre, aux côtés de la championne du tournoi en 2001, Serena Williams, et la vedette canadienne montante Aleksandra Wozniak.

Navratilova et Williams l'ont emporté 6-3 contre Seles et Wozniak à l'occasion de la rencontre d'un seul set, devant une foule enthousiaste.

Le match coïncidait avec l'intronisation de Seles au Panthéon de la Coupe Rogers, un honneur mérité pour la seule femme au cours du dernier siècle à avoir remporté quatre titres d'affilée en sol canadien. Après que le quatuor eut posé pour les photos d'après-match, Seles a été honorée sur le court, où elle a refoulé les larmes pendant qu'elle regardait une vidéo-hommage relatant ses succès au Canada.

Elle a ensuite posé pour d'autres photos devant sa plaque du Panthéon.

"J'adore jouer ici, alors ça occupe une place spéciale dans mon coeur", a indiqué Seles.

Avant le match, les quatre joueuses ont rencontré les médias pour discuter d'un bon nombre de sujets - y compris le livre de Williams, intitulé "On The Line", qui sera en librairie le 1er septembre.

C'est cependant Navratilova qui en avait le plus à dire. Elle a commencé par critiquer les gens qui se plaignent qu'il n'y a pas de stabilité au no 1 rang mondial au tennis féminin, soulignant qu'on avait vécu la même situation à un certain moment chez les hommes.

"Je trouve qu'il y a deux poids deux mesures, a dit Navratilova. Quand Chris (Evert) et moi dominaient, les gens disaient, 'Oh, c'est toujours Chris et Martina en finale, nous savons toujours qui sera là... avec les hommes, il y a tellement de profondeur, on ne sait jamais qui va gagner.'

"Maintenant, on a (Rafael) Nadal et (Roger) Federer qui gagnent tout depuis cinq ans et ça change constamment chez les femmes, avec différentes no 1. Maintenant les gens disent, 'Eh bien avec les hommes, tu as Federer-Nadal, ils sont formidables, mais avec les femmes, personne ne domine.' Je trouve ça vraiment agaçant."

Wozniak, la Canadienne la mieux classée et la seule du pays encore en lice dans le tableau de simple après les matchs de lundi, a répété qu'elle ne ressentira pas de pression additionnelle cette semaine parce qu'elle joue devant les siens à la Coupe Rogers.

"Je suis fière d'être Canadienne et au moment propice, je peux gagner ici chez nous, a dit la Blainvilloise. Je suis excité à l'idée de jouer ici."