La table est mise pour le choc ultime Canada-États-Unis
Hockey mercredi, 19 févr. 2014. 08:56 mercredi, 11 déc. 2024. 09:35Un autre chapitre d'une rivalité des plus féroces et riches en histoire s’écrira jeudi lorsque l’équipe féminine de hockey du Canada se mesurera à celle des États-Unis dans une bagarre à finir pour l’obtention de la médaille d’or olympique, au Palais de glace Bolshoï de Sotchi.
La capitaine Caroline Ouellette et ses coéquipières auront la ferme intention de conserver leur place sur la plus haute marche du podium, position qu’elles ont occupé lors des trois dernières éditions des Jeux d’hiver, la première conquête remontant à ceux de Salt Lake City, en 2002.
Un énorme poids s’est dégagé des épaules des représentantes de l’unifolié lorsqu’elles ont renversé leurs éternelles rivales au dernier tiers pour l’emporter 3-2 en phase préliminaire du tournoi, mercredi dernier. En plus de faciliter leur parcours vers le match ultime, les Canadiennes ont signalé qu’elles sont de retour en évitant d’essuyer un cinquième revers consécutif contre les Américaines, ayant perdu leurs quatre dernières durant leur préparation olympique.
Les Américaines plus convaincantes en demi-finale
En match de demi-finale, le Canada a trimé dur lors des 40 dernières minutes contre la Suisse afin de remplir sa part du mandat. Quelques heures auparavant, les États-Unis avaient fait la pluie et le beau temps dans leur affrontement la Suède, l’emportant décisivement au compte de 6-1.
Si elles désirent défendre leur titre de championnes olympiques avec succès, les joueuses dirigées par Kevin Dineen devront appliquer un échec-avant exemplaire, et surtout, faire montre d’un jeu de transition rapide et d’exempt d’hésitation, croit Danièle Sauvageau.
« On sait que l’alignement canadien a un noyau assez jeune à la défensive et que celle-ci a mal paru à quelques occasions contre la Suisse. La bonne nouvelle, c’est que Meaghan Mikkelson pourait réintégrer la formation à temps pour la finale, a-t-elle affirmé. Elle est une présence stabilisante grâce à sa robustesse devant le filet et sa capacité à effectuer de bonnes sorties de zone sous pression. Mikkelson lit aussi très bien l’échec-avant que préconise l’équipe américaine. Ces qualités font en sorte qu’elle est une pièce importante, tout comme Catherine Ward, qui dispute un bon tournoi. »
Afin d’espérer l’emporter, le Canada souhaite assurément compter sur un meilleur apport de l’unité composée de Ouelette, Brianne Jenner et Haley Irwin, qui s’est fait plutôt discrète depuis le début de la quinzaine. Leur contribution conférerait une meilleure profondeur à l’attaque canadienne.
« Le jeu de puissance se doit aussi de bien fonctionner. Contre les Suissesses, le Canada a eu maintes chances qui auraient normalement mené à des tirs de qualité avec une joueuse en plus, mais la lenteur dans certaines décisions a fait en sorte qu’on n’a pu en tirer profit », poursuit-elle.
Du côté américain, mis à part le faux-pas commis au troisième vingt dans le premier choc Canada-États-Unis alors qu’elles avaient les devants 1-0 après deux engagements, la régularité a fait foi de tout.
« La constance des Américains jusqu’à présent a été remarquable. Elles parviennent à bien jouer en unités de cinq et se déplacent très bien d’une zone à l’autre. Leur utilisation de l’espace sur la patinoire a également été une de leurs forces tout au long du tournoi. »
L'avantage au Canada entre les poteaux
C’est devant le filet que pourrait se décider cette guerre de tranchées. Lundi, Shannon Szabados a hérité du départ ─ une décision qui a d'ailleurs fait sourciller Danièle Sauvageau ─, et ce sera à nouveau elle qui sera en poste jeudi lors de la grande finale.
« Ce choix m’est apparu plutôt surprenant, mais Szabados s’est bien tirée d’affaire. Je demeure toutefois persuadée que Charline Labonté méritait d’affronter les États-Unis, car en évaluant la situation, on constate qu’elle a souvent démontré par le passé sa capacité à maîtriser les attaquantes américaines. »
L’ancienne entraîneure chef d’Équipe Canada admet toutefois qu’il s’agissait d’une décision délicate, puisque la décision de faire confiance à la plus jeune des deux portières contre la Suisse a fait en sorte que Labonté aurait été contrainte à l’inactivité pour une période de sept jours la journée de la finale.
« Ce n’est certainement pas optimal. C’est difficile pour une gardienne d’être envoyée dans la mêlée après une telle période sans voir d’action. Cet aspect a pu aisément jouer contre elle dans le processus de décisions des instructeurs, mais au final, le Canada sera en voiture entre les poteaux d’une façon comme de l’autre », conclut-elle.