PÉKIN, Chine - La planchiste japonaise Rina Yoshika a été évacuée par ambulance après une lourde chute à l'entraînement aux Jeux olympiques de Pékin jeudi et ne pourra donc pas prendre part aux épreuves de big air (grand saut) et de slopestyle, a annoncé un représentant de l'équipe japonaise. 

Yoshika a chuté à l'atterrissage d'un saut sur la piste de slopestyle du Genting Snow Park de Zhangjiakou. 

Selon le comité olympique japonais, la sportive de 22 ans souffre d'une blessure à la colonne vertébrale, mais cela n'entrainera pas de paralysie.

Elle ne participera donc pas aux épreuves de slopestyle ou de big air (grand saut) des Jeux comme initialement prévu et rentrera au Japon une fois qu'elle aura reçu les soins médicaux appropriés, a-t-il été ajouté.  

Les Jeux olympiques de Pékin, qui démarrent officiellement vendredi, se déroulent dans l'une des régions les plus arides de Chine et dépendent quasiment entièrement de la neige artificielle. 

La planchiste américaine Jamie Anderson, double championne olympique, a avoué qu'elle avait eu peur en s'entraînant sur le parcours de slopestyle, expliquant que la surface était extrêmement dure. 

« Je crois que la majorité de la surface est artificielle, donc ce n'est pas l'idéal », a déclaré Anderson, ajoutant: « Il ne faudrait surtout pas chuter dessus ».

La compétition féminine de slopestyle débute samedi par les qualifications. 

L'enfer de l'isolement

Ses pleurs ont fait réagir les réseaux sociaux et les instances sportives: la Belge Kim Meylemans, placée à l'isolement après un test positif à la COVID-19 à son arrivée à Pékin, estime avoir vécu « l'enfer » en raison du protocole sanitaire drastique des JO 2022.

Meylemans qui doit participer à l'épreuve féminine de skeleton, a fini par intégrer dans la nuit de mercredi à jeudi le village olympique de Yanqing, l'un des trois sites de compétition des JO dont le coup d'envoi sera donné vendredi.

« À 23 h 25 hier soir, on a frappé à ma porte, on m'a escortée jusqu'au Village olympique, je suis encore à l'isolement, mais au moins je suis au Village olympique et je suis en position de mieux m'entraîner », a-t-elle déclaré.

La veille, elle avait fait part de son désarroi sur son compte Instagram où en pleurs, elle avait expliqué qu'elle « devait rester sept jours dans cet (hôtel quarantaine), sans aucun contact extérieur, sans avoir la certitude de pouvoir aller au Village olympique ».

« C'est très dur pour moi, je ne suis pas sûre que je puisse gérer les 14 jours des JO en étant à l'isolement », expliquait-elle alors.

Meylemans, qui avait contracté la COVID-19 début janvier, a expliqué dans un autre message intitulé « l'enfer » avoir réalisé douze tests PCR, tous négatifs, avant son départ pour la Chine. Mais elle a été déclarée positive à son arrivée à Pékin et placée à l'isolement pendant trois jours.

Malgré trois tests négatifs consécutifs, elle est restée à l'isolement, ce qui l'a incitée à publier sa vidéo visionnée près de 20 000 fois.

Le protocole sanitaire des JO 2022 prévoit qu'en cas de test positif à l'arrivée, un sportif sera transporté dans un hôtel pour isolement et pourra le quitter après deux tests PCR négatifs, séparés d'au moins 24 heures.

Rob Koehler, directeur de Global Athlete, une association qui défend les droits des sportifs, s'est alors ému de son sort: « Elle n'aurait jamais dû vivre ça, le CIO néglige les droits des sportifs ».

Le comité olympique belge (COIB) a lui aussi regretté le traitement de sa représentante, dont la compétition débute le 11 février.

« Nous comprenons que les mesures COVID soient nécessaires pour préserver la sécurité et la santé des participants aux Jeux olympiques, mais nous pensons que dans cette approche, l'athlète doit rester central », a indiqué le COIB.

Sans commenter ce cas précis, le président du Comité international olympique Thomas Bach a reconnu dans la soirée « la situation extrêmement difficile mentalement » des sportifs arrivés en Chine après avoir franchi qualifications et péripéties logistiques, mais qui restent sous la menace d'une contamination susceptible de « détruire, ou au moins compromettre (leur) rêve olympique ». 

Romance

Séparé par les circuits de Coupe du monde une grande partie de l'hiver, le couple star du ski alpin, l'Américaine Mikaela Shiffrin et le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde, se faisait une joie de se retrouver sur le même site pendant deux semaines.

« Tout le monde nous dit "C'est super vous devez passer du temps ensemble", mais c'est plus compliqué que cela car nous devons rester prudents avec les restrictions liées à la COVID. On peut se voir, mais on ne peut pas se toucher ou se retrouver trop souvent », a expliqué Kilde qui se réjouit de retrouver sa compagne pour diner dans le restaurant du Village olympique.

« Elle m'envoie des vidéos tous les jours, je lui en envoie aussi ». Kilde espère tout de même quelque chose d'un « peu spécial » pour la Saint-Valentin le 14 février.

Du tofu et tout ce qu'il faut

En plus des problématiques liées à la situation sanitaire et la « boucle fermée », la planchiste française Chloé Trespeuch avait un autre souci en tête en arrivant en Chine: la nourriture. Végétarienne, elle a été rassurée par ses premiers jours au Village olympique de Zhangjiakou.

« C'est forcément toujours un peu une inquiétude d'avoir vraiment tout ce qu'il me faut. D'autant qu'on est là longtemps et qu'on sait à quel point la nourriture est importante pour la récupération et la performance », a-t-elle expliqué jeudi en conférence de presse.

« C'est bien adapté. Il y a du tofu, des œufs… Tout ce qu'il faut », a-t-elle ajouté, même si elle avait amené avec elle des petits compléments de France.

La Norvège frappée par la COVID

Le Norvégien Jarl Magnus Riiber, grand favori des épreuves de combiné nordique des Jeux olympiques 2022, a été testé positif à la COVID-19 à Pékin, tandis qu'une autre grande chance de médaille norvégienne, le biathlète Johannes Boe, est lui considéré comme cas contact, a annoncé le comité olympique norvégien jeudi.

« Le spécialiste de combiné nordique Jarl Magnus Riiber a été testé positif à la COVID-19. Le test de contrôle est aussi ressorti positif », a expliqué la délégation norvégienne dans un communiqué.

Le responsable du combiné nordique norvégien Ivar Stuan a précisé que Riiber « se sent en parfaite santé ».

Riiber, 24 ans, est actuellement à l'isolement dans une chambre d'hôtel à Zhangjiakou, le site à environ 180 kilomètres au nord-ouest de Pékin qui accueille les épreuves de combiné nordique, sport qui associe saut à ski et ski de fond.

La première épreuve de combiné nordique est programmée le 9 février. Pour pouvoir y participer, Riiber doit, comme tout sportif positif à la COVID-19 présent à Pékin, rester isolé jusqu'à ce qu'il produise deux tests PCR négatifs, séparés d'au moins 24 heures.

Riiber avait été défini comme cas contact après que l'Estonien Kristjan Ilves, qui a voyagé avec la délégation norvégienne, eut lui aussi été testé positif à la COVID mercredi.

Le Norvégien, double champion du monde sur tremplin normal (2019 et 2021) et vice-champion olympique 2018 par équipes, est intouchable depuis deux ans et demi en Coupe du monde.

Selon le comité olympique norvégien, six sportifs sont considérés comme cas contacts: Johannes Thingnes Boe (biathlon), Ingrid Landmark Tandrevold (biathlon), Mons Roeiseland (snowboard), Johanne Killi (ski freestyle), Anna Odine Stroem (saut à ski) et Joergen Graabak (combiné nordique).

Boe est le leader de l'équipe de Norvège de biathlon, référence mondiale de la discipline. Il a remporté les trois dernières éditions de la Coupe du monde et affiche à son palmarès douze titres mondiaux et trois médailles olympiques, dont une en or (Individuel, 2018).

Comme il est cas contact, il est placé à l'isolement dans une chambre individuelle, mais peut continuer à s'entraîner, seul, et participer aux compétitions. Toutefois, le cas d'une participation à un relais, la première épreuve des JO 2022 étant un relais mixte samedi, au cours de laquelle il y a un contact physique lors du changement de relayeur, n'est pas précisé.

« Pour le moment, il est en quarantaine, peut s'entraîner et concourir. La composition du relais est la même et tout le monde se prépare normalement. C'est juste un peu plus ennuyeux socialement, car il doit être dans une chambre d'hôtel la plupart du temps », a expliqué son frère Tarjei Boe, en conférence de presse.

Sa compatriote Ingrid Landmark Tandrevold, triple championne du monde de relais, se trouve dans la même situation, mais n'est pas alignée pour le relais mixte.

L'équipe de Norvège de ski de fond a également été confrontée à des cas de COVID lors de sa préparation: Simen Krüger, champion olympique 2018 de skiathlon, ne pourra pas participer au skiathlon des JO 2022 dimanche après avoir été testé positif à la COVID-19.

Avec Chen, sans Hanyu

Nathan Chen patinera le programme court hommes de l'épreuve par équipes de patinage artistique pour les États-Unis vendredi, mais pas le double champion olympique en titre Yuzuru Hanyu pour le Japon, selon les premières compositions d'équipe dévoilées jeudi soir.

Chen, triple champion du monde en titre et prétendant à l'or olympique en individuel, trouvera face à lui le Japonais Shoma Uno, vice-champion olympique sortant et vice-champion du Japon fin décembre.

En quête d'un troisième sacre olympique consécutif, un exploit pas réalisé depuis près d'un siècle, Hanyu, qui s'est blessé à la cheville droite l'automne dernier, n'a participé qu'à une compétition – les Championnats du Japon qu'il a remportés – jusque-là cette saison.

Sont aussi programmés dès vendredi la danse rythmique et le programme court couples de l'épreuve par équipes. La Russie, grande favorite pour l'or, aligne tant en danse sur glace qu'en couples les champions du monde et d'Europe en titre, respectivement Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov, et Anastasia Mishina et Aleksandr Galliamov.

Les programmes court femmes et libre hommes sont programmés dimanche. Et le programme libre couples et dames, et la danse libre lundi.

Les sélections, arrêtées à l'approche de chaque journée de compétition, peuvent être modifiées pour les programmes libres, dans la limite de deux changements maximum par équipe. Ce qui signifie qu'il se peut, par exemple, que Hanyu soit retenu pour le libre, et Chen non.

L'épreuve par équipes, disputée pour la troisième fois aux JO, est la première épreuve de patinage artistique au programme de la quinzaine pékinoise. Elle se déroule sur trois jours et oppose dix équipes nationales. Toutes patinent quatre programmes courts, dans les catégories hommes, femmes, couples et danse sur glace, mais seulement les cinq meilleures se qualifient pour les programmes libres.

Six cas de COVID chez les Allemands

Six personnes dans la délégation allemande pour les Jeux olympiques 2022 ont été testées positive à la COVID-19 à leur arrivée jeudi à Pékin, a annoncé le Comité olympique allemand (DOSB) sans préciser si parmi eux figuraient des athlètes.

Toutes les personnes infectées sont asymptomatiques et ont été séparées du reste de la délégation, a-t-il ajouté, précisant qu'elles devaient subir de nouveaux tests PCR pour confirmer leur contamination.

Les 78 autres membres de la délégation allemande qui voyageaient jeudi sont tous négatifs, selon la même source.

Le Comité olympique allemand s'est contenté de dire que les cas concernaient trois disciplines sportives mais il n'a précisé ni de quel sport il s'agissait, ni si des athlètes ou des entraîneurs étaient touchés.

Mercredi, le patineur artistique allemand Nolan Seegert avait été testé positif, étant le premier sportif contaminé dans la délégation allemande pour ces Jeux Olympiques dont la cérémonie d'ouverture se déroulera vendredi.

La délégation allemande pour ces JO compte 403 membres, dont 149 athlètes.

Séisme

D'après le Service sismologique national, une légère secousse de magnitude 2,7 a été ressentie jeudi à 1 h 55 à Pékin, avec son épicentre dans le district de Chaoyang, dans l'est de la capitale.

La profondeur a été estimée à 21 km. Pékin avait été frappé en 1976 par un très fort tremblement de terre, qui avait dévasté la ville de Tangshan, à environ 200 km à l'est de la capitale. Le bilan officiel avait fait état d'environ 250 000 morts, ce qui en ferait un des séismes les plus meurtriers de l'histoire de l'humanité. Certains experts estiment que le bilan total pourrait avoir été trois fois plus élevé.