Suivez les Jeux olympiques sur RDS et RDS Direct

PÉKIN, Chine - Un cas de dopage au sein de l'équipe du Comité olympique russe (ROC) pourrait expliquer la décision du CIO de ne pas avoir encore procédé à la remise de médailles deux jours après la compétition de patinage artistique par équipes aux Jeux olympiques de Pékin.

La cérémonie de remise de l'or au ROC, de l'argent aux États-Unis et du bronze au Japon n'a pas eu lieu comme prévu mardi. Le Canada avait pris le quatrième rang.

Le CIO avait justifié sa décision par ce qu'elle qualifiait de « problèmes juridiques », sans fournir plus d'explications. On sait toutefois que le comité olympique devait notamment consulter l'Union internationale de patinage. Le porte-parole Mark Adams a aussi admis que « des athlètes médaillés étaient impliqués ».

Puis, voilà que le journal russe RBC rapporte que la jeune patineuse vedette Kamila Valieva, 15 ans, aurait reçu un résultat positif à un test de dopage lors d'une compétition tenue avant les Jeux.

Valieva aurait reçu un résultat positif à la trimétazidine, un médicament interdit servant à traiter des problèmes cardiaques. L'échantillon fautif aurait été dépisté tout juste avant la victoire de la patineuse au championnat européen tenu le mois dernier en Estonie. Un triomphe qui avait solidifié sa position de leader de la délégation féminine russe en patinage artistique.

Ce cas de dopage pourrait coûter la médaille d'or à l'équipe du ROC et priver la jeune athlète d'une chance de remporter une médaille lors de la compétition individuelle qui doit débuter mardi. Elle est grandement favorite pour s'imposer chez les dames.

Elle s'est entraînée jeudi pour la première fois depuis la fin de la compétition par équipe. Son entraîneuse Eteri Tutberidze continuait de superviser la préparation de ses deux autres protégées Anna Shcherbakova et Alexandra Trusova, qui deviendraient les nouvelles favorites si Valieva devait se retirer.

On ne sait pas encore si Russie a l'intention de porter la cause de Valieva en appel, mais sa présence à l'entraînement semble indiquer que la fédération entend contester le verdict de dopage.

La trimétazidine est un agent métabolique qui aide à prévenir l'angine de poitrine et permet de traiter le vertige, selon l'Agence européenne des médicaments. Cette substance est interdite par l'Agence mondiale antidopage parce qu'elle peut améliorer l'endurance et qu'elle optimise la circulation sanguine.

Il n'a pas encore été précisé si Valieva dispose d'une exemption pour une raison médicale afin de pouvoir consommer ce médicament. On ne connaît pas non plus son historique médical en matière de santé cardiaque.

Le CIO et l'Agence internationale de contrôle, responsable des tests antidopage aux JO, ont tous deux refusé de commenter l'affaire. Il s'agit d'une situation délicate pour ces organisations puisque selon les règles du Code mondial antidopage, les athlètes mineurs disposent d'une protection empêchant de les identifier.

Les journalistes ont interrogé le Kremlin dans la foulée des spéculations selon lesquelles les médailles d'or remportées par les six patineurs russes pourraient être en danger.

« Attendons, par souci de compréhension, des explications soit de nos responsables sportifs, soit du CIO », avait déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Si un athlète et une équipe étaient disqualifiés ou si leurs résultats étaient annulés, un appel suivrait probablement, ce qui pourrait retarder davantage la remise des médailles.

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a ouvert un bureau à Pékin pour entendre les affaires urgentes pendant les Jeux d'hiver.