Suivez les Jeux olympiques sur RDS et RDS Direct

PÉKIN, Chine - Kamila Valieva a pris sa dernière pose, puis a salué la foule d'une main. La déception était évidente sur son visage.

Lors de l'un des moments les plus attendus des Jeux olympiques de Pékin, une athlète du Comité olympique russe (ROC) a accédé à la plus haute marche du podium à l'épreuve féminine de patinage artistique, jeudi. Mais coup de théâtre, il ne s'agissait pas de Valieva.

Détentrice d'une avance de presque deux points après le programme court, Valieva était la dernière patineuse à s'élancer pour le programme libre. Elle a réussi son premier quadruple saut, mais a ensuite chuté deux fois.

Sa routine, sous les airs de la chanson « Bolero », a été parsemée d'erreurs. L'athlète de 15 ans était en sanglots lorsque son résultat, une quatrième place, a été annoncé. Elle a finalement obtenu un score de 224,09.

Anna Shcherbakova a effectué un programme libre presque parfait et obtenu un total de 255,95 pour gagner l'or.

« Je n'ai toujours pas réalisé que mes Jeux olympiques sont terminés. Tout ce que je sais, c'est que j'ai patiné proprement. Je suis tellement heureuse que je ne réalise pas ce qui est en train de se passer », a affirmé Shcherbakova, qui est âgée de 17 ans.

Alexandra Trusova, une autre porte-couleurs du ROC, a écrit une page d'histoire en devenant la première patineuse à réussir cinq quadruples sauts au cours de sa routine. Sa note de 251,73 lui a permis d'obtenir l'argent.

La Japonaise Kaori Sakamoto a complété le podium avec une note finale de 233,13 points, tandis que la Canadienne Madeline Schizas a connu une routine difficile lors du programme libre et a terminé au 19e rang avec un score de 175,56.

Malgré les bonnes performances de ses rivales, c'est la routine de Valieva dont on se souviendra.

L'adolescente est devenue la première femme de l'histoire olympique à réussir un quadruple saut plus tôt lors des Jeux, aidant le ROC à remporter l'épreuve par équipe.

Le lendemain, il a été annoncé qu'elle avait été contrôlée positive à un médicament cardiaque interdit en décembre, ce qui a remis en question la validité de la médaille du ROC à l'épreuve mixte ainsi que la participation de la patineuse au volet individuel.

Valieva a été autorisée à concourir plus tôt cette semaine par le Tribunal arbitral du sport, qui a notamment tranché qu'elle bénéficiait d'un statut protégé en tant que mineure.

Du soutien de partout dans le monde

Une fois l'épreuve terminée, une vague d'amour s'est déclenchée sur les réseaux sociaux en soutien à Valieva. Plusieurs internautes se sont demandé si cette routine, et tout le contexte l'entourant, pourrait avoir un impact négatif sur la confiance en elle de la patineuse.

Selon une traduction de ce qui a été entendu à la télévision russe, les premiers commentaires de l'entraîneur de Valieva, Eteri Tutberidze, à sa jeune patineuse auraient été : « Pourquoi as-tu abandonné? Explique-moi pourquoi. Pourquoi as-tu arrêté de te battre? Tu as abandonné après cet axel. Pourquoi? »

Les patineurs canadiens font partie de ceux qui ont défendu Valieva.

« Je ne veux plus jamais croiser Eteri », a écrit Kaitlyn Weaver, qui a représenté le Canada lors de trois Jeux olympiques.

Meagan Duhamel, deux fois championne du monde en couple, a soutenu que « CHAQUE athlète mérite d'avoir un entraîneur qui l'encourage, qui le soutien et qui l'aime. CHAQUE athlète mérite d'avoir un entraîneur qui le respecte et qui veut faire de lui une meilleure personne, pas seulement une machine à gagner des médailles.

« Aux athlètes, si vous avez un entraîneur qui fait tout ça, vous avez gagné le gros lot. Ne le laissez jamais partir. »

Schizas au 19e rang

Schizas, qui avait connu une bonne routine pour aider le Canada à terminer quatrième au programme par équipe, a eu un programme chancelant sur les airs de « Madame Butterfly » de Puccini. Elle a terminé 19e dans le groupe de 25 athlètes en simple.

La native d'Oakville, en Ontario, qui a eu 19 ans le jour de la Saint-Valentin, est tombée sur sa triple boucle et a dû effectuer deux sauts moins difficiles que ceux préparés, obtenant une note de 175,56.

Schizas a expliqué qu'il avait été difficile d'ignorer les projecteurs qui ont suivi les patineuses cette semaine.

« Il y a toujours des drames. La première semaine, c'était la COVID-19. Et puis, surprise! Un autre drame cette semaine, a-t-elle déclaré.

« C'est toujours un peu difficile de faire abstraction de tout ça. Chaque fois que je sortais de l'entraînement, les médias m'attendaient. C'était difficile de m'entraîner en sachant que je j'allais devoir répondre à des questions concernant une situation sur laquelle je n'ai aucun contrôle. »

Malgré tout, Schizas n'a pas utilisé le scandale de Valieva comme excuse pour son résultat.

« Ce n'est pas ce qui est arrivé à l'extérieur de la patinoire qui explique ma performance d'aujourd'hui, a assuré la Canadienne. J'ai fait des erreurs au cours de la semaine de pause. Ce n'est la faute de personne d'autre que moi. »