TOKYO - Le Comité international olympique et le comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo se sont donné au moins cinq mois - soit jusqu'au printemps dans l'hémisphère nord - pour finaliser leur plan pour accueillir 11 000 athlètes et des dizaines de milliers d'arbitres, de juges, de journalistes, de dignitaires et de commanditaires.

Les Jeux de Tokyo ont été reportés tôt ce printemps, après avoir été incapables de trouver des solutions pour contourner la pandémie de coronavirus, et la cérémonie d'ouverture doit maintenant se dérouler le 23 juillet 2021.

« L'anxiété des spectateurs provenant du fait qu'ils ignorent s'ils pourront assister aux compétitions est compréhensible, a dit le directeur des opérations du comité organisateur Toshiro Muto. Nous tentons de prendre les spectateurs en compte autant que possible, alors que nous tentons d'élaborer des directives sécuritaires afin d'en accueillir le plus grand nombre. »

Le président du CIO, Thomas Bach, a confirmé mercredi lors d'un entretien en Suisse qu'il se rendra à Tokyo la semaine prochaine –  ce sera sa première visite depuis l'annonce du report des JO de 2020. Quant à savoir s'il prévoyait tenir des discussions avec le comité organisateur sur une éventuelle annulation des JO, Bach a sèchement répondu : « non ».

Bach devrait rencontrer le nouveau premier ministre japonais Yoshihide Suga, et discuter avec la gouverneure de Tokyo Yuriko Koike, ainsi que le président du comité organisateur Yoshiro Mori, de même qu'avec d'autres acteurs impliqués dans la présentation des JO.

Muto a été interrogé à savoir si les spectateurs étrangers qui visiteront le Japon suivront les directives. Le Japon a été assez efficace dans sa gestion de la pandémie, puisqu'il n'a rapporté qu'environ 1800 décès attribuables à la COVID-19.

« Ce sera difficile de contrôler leurs déplacements et leur comportement », a avancé un journaliste japonais, dans sa langue natale.

Muto a reconnu ce fait. Pratiquement tout le monde porte le masque au Japon – et partout.

« Après être entrés au Japon, nous ne pourrons suivre pas à pas les spectateurs et les autres touristes comme c'est le cas avec les athlètes, donc que devrions-nous faire?, a questionné Muto. Nous devrons nous assurer que nos tests de dépistage à l'entrée sur le territoire soient efficaces. C'est la clé. »

Il a ajouté que le comité organisateur proposera des façons de retracer les spectateurs étrangers, en élaborant notamment un centre d'appels et d'autres mesures semblables. Il a aussi souligné que les trajets entre les stations de métro et les installations olympiques seraient placardés de panneaux rappelant les directives sanitaires en vigueur.

« Nous ne pourrons suivre à la trace les spectateurs à partir du moment où ils poseront le pied au Japon », a reconnu Muto.

Il a mentionné qu'aucune décision n'a encore été prise quant au nombre de spectateurs qui seront accueillis dans les installations olympiques. Plusieurs stades de baseball ont effectué des essais à 80 pour cent de leur capacité.

« Que nous choisissions ou non de présenter les épreuves devant des salles combles, la décision n'a pas été prise, car de nombreuses expériences sont encore en cours », a rappelé Muto.

Il a cependant prévenu que le silence risque d'être assourdissant dans certains stades.

« Il se peut que nous demandions aux spectateurs de ne pas crier ou discuter à voix haute. Mais nous n'avons pas encore pris de décision à ce sujet », a-t-il confié.