PÉKIN, Chine – Le niveau de stress est à la baisse pour les athlètes olympiques qui ont passé les dernières semaines à craindre de contracter la COVID-19 avant leur départ pour les Jeux olympiques de Pékin.

Au Centre de glaces de Québec, Antoine Gélinas-Beaulieu et Laurent Dubreuil ont passé le mois de janvier à patiner les deux ensemble en compagnie de leur entraîneur Gregor Jelonek. Ils retournaient ensuite dans une bulle familiale très étanche.

Malgré les nombreuses mesures sanitaires à Pékin, tout est presque de retour à la normale pour les patineurs de vitesse longue piste québécois.

« C'est bien de pouvoir finalement se concentrer presque uniquement sur le patin et ne pas avoir l'impression de s'isoler dans une grotte, a souligné Dubreuil, après un entraînement vendredi. C'est agréable d'être dans un milieu plus familier, de se concentrer sur la performance, sur l'entraînement et la récupération, et de mettre le reste de côté. »

Dubreuil s'est dit impressionner par l'Anneau national de patinage de vitesse de Pékin, seule installation entièrement construite pour les Jeux d'hiver. Sinon, le natif de Lévis ne semble pas être trop atteint de la fièvre olympique.

« Je ne suis pas quelqu'un qui est très "magie des Olympiques", a admis Dubreuil, qui est âgé de 29 ans et qui avait été de l'aventure il y a quatre ans à Pyeongchang. Pour moi, c'est une course comme une autre, même si elle est la plus grosse de l'année.

« C'est la course encerclée sur le calendrier au début de la saison, mais ce n'est pas différent d'un championnat du monde les autres années. C'est plus gros parce que ça arrive une fois aux quatre ans. Mais en matière de performance sportive, ça reste la même chose. »

Moment magique pour Gélinas-Beaulieu

Il ne faut toutefois pas dire ça à Gélinas-Beaulieu. Le natif de Sherbrooke vit l'aventure olympique pour une première fois à l'âge de 29 ans. Après avoir d'abord opté pour le courte piste dans son cheminement sportif, Gélinas-Beaulieu a pris une pause du sport pendant quatre ans. Il a finalement repris le collier en longue piste en 2015.

« C'est incroyable. C'est rempli de belles émotions. Chaque fois que je viens à l'anneau, c'est un moment magique, a raconté Gélinas-Beaulieu. L'ambiance dans la tour du Canada, c'est spécial. Il y a des étages dédiés aux athlètes. Quand on se croise, on se salue.

« J'ai fait les Jeux du Québec et les Jeux du Canada. Les Jeux olympiques, c'est un autre niveau. C'est tellement énorme ici. Faire tout ça pour nos sports; je me rends compte de la chance que j'ai d'être ici. C'est le travail d'une vie. J'ai hâte aux compétitions, oui, mais le simple fait d'être ici, de pouvoir prendre du recul après les compétitions et de voir tout le chemin parcouru? C'est le rêve accompli qui vient me donner de belles émotions. »

Gélinas-Beaulieu avait particulièrement hâte à la cérémonie d'ouverture, quelques heures plus tard, vendredi.

« Je pense que c'est là que ça va me frapper, avait-il indiqué. Ce sera dans un gros stade avec les yeux du monde entier rivés sur nous. »

Sa famille prévoyait se lever tôt pour regarder la cérémonie à la télévision, quitte à ce que ses neveux et nièces arrivent en retard à l'école.

Programme chargé

Les compétitions de patinage de vitesse longue piste commencent samedi, avec la présentation du 3000 mètres féminin.

Gélinas-Beaulieu aura un horaire chargé pendant la quinzaine olympique. Il participera aux épreuves de 500, 1000 et 1500 mètres, ainsi qu'au départ groupé. Pour sa part, Dubreuil devra attendre jusqu'au 12 février pour s'exécuter une première fois, lors du 500 mètres. Il sera l'un des favoris, après être monté sur le podium à huit reprises en autant de courses sur le circuit de la Coupe du monde cet automne.

« Il a tellement une belle attitude. C'est inspirant à voir, a dit Gélinas-Beaulieu au sujet de Dubreuil. C'est tellement difficile de créer des attentes, puis d'avoir le poids des attentes sur les épaules. Lui, il ne se met aucun poids sur les épaules. Il est ici pour courir, pour avoir du plaisir.

« En même temps, il est confiant. Il sait qu'il peut gagner, mais sans avoir un poids malsain sur les épaules. Le Laurent qu'on va voir sera le Laurent que nous avons vu en Coupe du monde cet automne. Il va tout faire pour aller chercher une médaille. »

D'ici là, Dubreuil prévoit passer le temps en suivant les exploits des athlètes canadiens sur le petit écran. Il a aussi promis de parler chaque jour à sa conjointe Andréanne et à leur fille Rose. D'ailleurs, Rose, deux ans, semble partager la même attitude terre-à-terre de son père au sujet des Jeux olympiques.

« Avant que je parte, on lui disait que je partais pour les Jeux olympiques, a raconté Dubreuil. Évidemment, ça ne veut rien dire pour elle, mais elle a dit "J'aime pas les Jeux olympiques moi. Papa parti".

« Je pense quand même qu'elle va aimer ça quand ça va commencer, parce qu'elle aime beaucoup les courses de patin! »

Les athlètes sont arrivés à Pékin. La table est mise. Que les Jeux commencent!