IZU, Japon - À ses premiers Jeux olympiques en carrière, la Québécoise Lauriane Genest a causé la surprise en remportant la médaille de bronze au keirin féminin en cyclisme sur piste, jeudi à Tokyo.

L'athlète de 23 ans qui pratique le vélo sur piste depuis qu'elle en a 17 a surpris de nombreux observateurs avec sa performance, elle la première.

« C'est une surprise d'une certaine façon, a affirmé Genest. Je pense qu'aux Olympiques, tout le monde a sa chance. Aujourd'hui, je suis restée bien concentrée ronde après ronde, une étape à la fois et ça a rapporté. Je suis vraiment heureuse. »

Genest s'est détachée avec le peloton de tête lors du dernier tour de piste au Vélodrome d'Izu. Elle a complété l'épreuve à 0,148 seconde de la première position et à 0,061 seconde du deuxième rang.

La Néerlandaise Shanne Braspennincx a remporté l'or, tout juste devant la Néo-Zélandaise Ellesse Andrews.

« C'est l'accomplissement d'une vie, a souligné Genest. On s'entraîne tellement fort. C'est incroyable de voir que tous mes efforts sont récompensés. »

Il s'agissait de la 17e médaille du Canada au Japon et de la première du pays au vélodrome.

L'Albertaine Kelsey Mitchell a amorcé les tours rapides en force lors de la finale, mais elle a été rattrapée vers la fin de l'épreuve et a dû se contenter du cinquième rang.

La situation a été toute autre pour Genest, qui a patienté en fond de grille jusqu'à ce qu'une occasion se présente pour attaquer. Au son de la cloche qui signalait le dernier tour de l'épreuve, la cycliste de Lévis a doublé deux adversaires par l'extérieur, avant de passer à la droite de sa compatriote et de s'échapper avec Braspennincx et Andrews jusqu'au fil d'arrivée.

« Je suis encore sous le choc, a avoué la Québécoise. Je ne suis pas venue ici pour gagner. Je savais que je pourrais bien faire, donc je suis très heureuse du résultat et je commence à peine à le réaliser.

« Peut-être que je le réalise un peu plus maintenant, mais quand j'ai franchi le fil d'arrivée, je n'avais aucune idée de ce que je venais d'accomplir. »

Elle a confié avoir dû patienter de voir son nom s'afficher au tableau officiel pour réellement prendre conscience du moment. C'est ensuite en sautant dans les bras de son entraîneur Frank Durivaux qu'elle a réalisé qu'elle venait de décrocher une médaille olympique.

Jamais avant elle une cycliste canadienne n'était montée sur le podium de cette épreuve aux Jeux olympiques. Lori-Ann Muenzer est la seule autre Canadienne à avoir décroché une médaille à une épreuve individuelle en cyclisme sur piste, quand elle avait remporté l'or au sprint en 2004.

Genest avait terminé 13e au keirin lors des Championnats du monde en 2020. Elle avait remporté l'argent à cette épreuve aux championnats panaméricains en 2018 et l'or l'année suivante.

Lors des premières rondes, Genest a admis avoir dû combattre un niveau de nervosité élevé. Comme la pandémie l'a privée de prendre part à des courses depuis un ans et demi, elle devait affronter l'inconnu.

« On a travaillé tellement fort la dernière année, mais on ne sait pas trop où on se situe, a-t-elle expliqué. De gagner la ronde, ça m'a mis en confiance. Aujourd'hui, j'avais des objectifs et tu sais de quoi tu es capable. »

En finale, la Québécoise dit s'être concentrée sur l'exécution tout au long de sa course.

Le keirin, qui a vu le jour au Japon, est une course de six tours sur une piste de 250 mètres.

Les cyclistes sprintent pour la victoire après un départ contrôlé derrière un meneur qui dicte le rythme lors des trois premiers tours.

La vitesse augmente graduellement au cours des trois premiers tours jusqu'à environ 50 kilomètres par heure, puis s'accélère jusqu'au sprint pour les trois derniers.

Genest et Mitchell participeront aussi à l'épreuve de sprint qui s'amorcera vendredi avec les qualifications. La finale aura lieu dimanche.

Mitchell, âgé de 27 ans, détient le record du monde de 10,154 secondes à cette épreuve. Elle a établi cette marque en Bolivie en 2019.