Laurence St-Germain et ses coéquipières de l'équipe canadienne de ski alpin s'attendaient à de grandes choses au slalom des Jeux olympiques de Pékin. Déçues par leurs résultats, les quatre skieuses retirent tout de même une certaine fierté de ce qu'elles ont accompli.

St-Germain, Erin Mielzynski, Ali Nullmeyer et Amelia Smart se sont toutes qualifiées pour la deuxième manche, mais elles ont toutes été exclues du top-15 de cette épreuve présentée sur la piste IceRiver du Centre national de ski alpin de Yanqing. Elles avaient toutes de plus grandes attentes.

« Nous aurions toutes pu avoir une chance d'accéder au podium ou de terminer parmi les cinq meilleures, a dit Mielzynski, meilleure Canadienne avec une 16e place. C'est ce que nous visions, nous ne venions pas ici pour participer. Nous étions des prétendantes. C'est pourquoi c'est si décevant pour moi. »

« C'est sûr que sur papier, je ne suis pas tellement fière du résultat, surtout d'avoir moins bien fait qu'à PyeongChang, a ajouté St-Germain, 17e, à plus de deux secondes et demie de la gagnante, la Slovaque Petra Vlhova. Je suis contente, car mon but pour arriver à la médaille que je visais était d'arriver confiante et d'attaquer, ce que j'ai fait. »

« Je n'ai pas de regret à avoir sur ma préparation des derniers jours depuis que nous sommes arrivées en Chine ou mon attitude dans le parcours pour l'inspection. Tout était en place. J'en suis vraiment contente et ça me donne confiance pour mes prochaines courses. (...) J'ai beaucoup appris aujourd'hui même si je n'ai pas eu le résultat que je voulais. »

Nullmeyer a terminé 21e, tandis que Smart a inscrit le 27e temps.

Des erreurs coûteuses

St-Germain estime que son niveau de ski était suffisant pour faire la lutte aux meilleures ce mercredi, mais que trois graves erreurs, dont deux en première manche, lui ont été fatales.

« En haut du mur, je crois avoir pilé sur mes skis et je suis allée vraiment très large. Ça a coûté très cher. Je regardais mes intervalles et j'en avais un qui était plus rapide que Lena (Duerr, de l'Allemagne), qui a terminé première de la manche. Mon ski était donc bon, ce sont les erreurs qui m'ont coulée. »

Sans chercher d'excuses, elle a également noté que les conditions de la piste ont laissé peu de marges d'erreur aux skieuses.

« La neige est bizarre pour le ski alpin. Les erreurs sur une neige comme ça, agressive, ça coûte cher. Quand la neige est très sèche en altitude, comme au Colorado, c'est ton aiguisage que tu dois ajuster. Ici, elle est à mi-chemin entre de la glace et de la neige très sèche, alors tes skis doivent être très bien aiguisés. Sauf que dès que tu commets une erreur, ils répondent trop et on a vu plusieurs filles être déportées. »

La plupart des skieuses - y compris les Canadiennes, qui ont toutes amélioré leur sort - ont été en mesure d'apporter les ajustements nécessaires en vue de la deuxième manche. Mais aucune autant que Vlhova.

La médaillée d'argent de la discipline aux derniers Mondiaux a offert à la Slovaquie la première médaille olympique en ski alpin de son histoire de brillante façon, survolant le parcours en 52,09 secondes lors de la deuxième manche pour terminer avec un temps combiné d'une minute, 44,98 secondes.

« C'était très difficile de rester calme et de me concentrer sur mon ski (après la première manche), a déclaré la gagnante en conférence de presse. Mais j'ai reçu un puissant appui de mon équipe. Ils m'ont fait confiance, ont cru en moi et n'ont pas arrêté de me répéter que j'étais forte, de skier librement et d'apprécier le moment. »

« J'ai tout donné et au final, je suis championne olympique. (...) Il est difficile pour moi de dire ce que ça représente, ce que je ressens. J'ai rêvé toute ma vie de gagner les JO, ou d'y remporter une médaille. »

Elle a devancé l'Autrichienne et championne du monde Katharina Liensberger de huit centièmes de seconde seulement. La Suissesse Wendy Holdener, médaillée d'argent il y a quatre ans à Pyeongchang, a cette fois remporté le bronze, à 12 centièmes de la gagnante.

Après avoir dominé la première manche, Duerr a connu des ennuis dans la dernière section du parcours de sa deuxième descente pour terminer au pied du podium, à sept centièmes d'une médaille.