LAUSANNE, Suisse - Frank Fredericks a démissionné de son poste de superviseur des candidatures à l'obtention des Jeux olympiques de 2024 après qu'il eut été révélé qu'il a accepté un versement de quelque 300 000 $ US d'un dirigeant d'athlétisme banni.

Le Suisse Patrick Baumann, secrétaire général de la Fédération internationale, de basketball (FIBA), le remplacera.

« Paris et Los Angeles ont présenté deux candidatures fantastiques et je ne veux pas devenir une distraction dans ce processus », a déclaré par communniqué le Namibien quatre fois médaillé d'argent des JO, mardi.

Fredericks, membre du Comité international olympique (CIO), a ajouté que de démissionner de son poste de président de la commission d'évaluation du CIO était la meilleure décision « dans l'intérêt du processus de candidature ».

Il aurait normalement dû diriger une visite d'évaluation de la commission à Los Angeles, du 23 au 25 avril. Paris sera quant à elle évalué par un comité du CIO du 14 au 16 mai.

« Il est essentiel que l'important travail accompli par mes collègues soit considéré comme mené de façon juste et impartiale », a déclaré Fredericks, qui a ajouté qu'il renoncera à son droit de vote au scrutin de septembre prochain.

Fredericks ratera également les rencontres olympiques de Lausanne, en juillet, étape clé dans le processus d'attribution.

L'homme de 49 ans a nié avoir commis tout acte répréhensible que ce soit après que son intégrité - et le vote d'attribution des Jeux olympiques d'été de 2016 - eurent été remis en question par le quotidien français Le Monde, vendredi dernier.

Fredericks a indiqué avoir contacté la commission d'éthique du CIO avant que Le Monde ne rapporte qu'une compagnie qui lui est liée ait reçu un versement de 299 300 $ le 2 octobre 2009, le jour où Rio de Janeiro a obtenu les Jeux olympiques d'été 2016.

La somme a été transférée par Papa Massata Diack, le fils de Lamine Diack, l'ex-président de l'IAAF et ex-membre du CIO suspendu. Lamine Diack fait l'objet d'une enquête des autorités françaises pour corruption alléguée à l'IAAF. Son fils, suspendu à vie par l'IAAF, évite toutes questions et il serait terré dans son Sénégal natal.

Le Monde a rapporté que la compagnie de marketing de Papa Massata Diack a reçu 1,5 million $ d'un homme d'affaires brésilien quelques jours avant que Rio ne gagne la lutte à quatre pour les JO 2016. Fredericks, dirigeant senior de l'IAAF, a déclaré avoir signé un contrat de marketing avec l'agence de Papa Massata Diack, Pamodzi Sports Consulting, pour les années 2007 à 2011.

« Je répète que je n'ai jamais été impliqué dans une quelconque manipulation de votes ou commis quelque geste inapproprié ou illégal que ce soit, a indiqué Fredericks, qui s'est joint au CIO en 2004 à titre de représentant des athlètes. Cet article ne me cible pas uniquement, il cible aussi l'intégrité des processus de candidature et d'élection du CIO. C'est pourquoi j'ai collaboré et que je collabore toujours avec la comission d'éthique du CIO, afin qu'elle mène une enquête rigoureuse et indépendante. »

Le CIO a indiqué mardi que son comité exécutif « mettait l'accent sur la présomption d'innocence ».

L'organisme olympique coopère avec les autorités françaises à titre de partie civile dans leur enquête touchant Diack. Des allégations d'extorsions de fonds par des dirigeants de l'IAAF auprès d'athlètes russes pour camoufler des cas de dopage sont à l'origine de cette enquête.

Lundi, Fredericks s'est vu retiré d'un panel de cinq membres mis sur pied par l'IAAF chargé de superviser la réintégration de l'athlétisme russe, suspendue par la fédération internationale en novembre 2015.