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PÉKIN, Chine – Jeremy Colliton a accidentellement tiré une rondelle sur le banc lors d'un exercice, obligeant ses joueurs à se pencher rapidement pour esquiver.

Après quelques plaisanteries, l'entraîneur de l'équipe canadienne de hockey masculin et ses joueurs se sont remis au travail.

« Ça donne le ton », a lancé Colliton pince-sans-rire.

Le troisième entraîneur-chef de l'équipe depuis décembre, après la décision de la LNH de faire l'impasse sur les JO en raison de la COVID-19, a ainsi mis l'accent sur le moment.

Agir de cette façon – en plus d'imposer le rythme dès le départ – est ce que le Canada cherchera à faire contre l'Allemagne lors de son match d'ouverture du tournoi, jeudi.

« Les gars sont prêts à jouer, a affirmé Colliton à l'issue de la cinquième séance sur glace de l'équipe en Chine. Ils ne veulent plus s'entraîner. Tout le monde est excité. »

« Il était temps, a ajouté le défenseur Jason Demers. Nous sommes prêts à commencer. »

Un autre groupe de joueurs canadiens n'était pas dans le même état d'esprit il y a quatre ans contre le même adversaire en demi-finale olympique, tirant de l'arrière 3-0 avant de finalement s'incliner 4-3 pour voir les espoirs de médaille d'or du pays s'envoler.

Les enjeux ne sont pas aussi grands en lever de rideau du groupe A, mais avec 10 joueurs de retour au sein d'une formation allemande bien disciplinée, bon nombre des dures leçons apprises en 2018 sont toujours d'actualité.

« Ils jouent en misant sur la patience, a analysé le capitaine canadien Eric Staal. Nous allons nous assurer de demeurer patients nous aussi, mais en étant également tenaces, agressifs. »

Contrairement à 2018, le tournoi masculin de 2022 se déroule sur une patinoire aux dimensions nord-américaines. Cela pourrait faire l'affaire de l'Allemagne avec moins de territoire à défendre contre une équipe canadienne qui, malgré l'absence des vedettes de la LNH, mise néanmoins sur beaucoup de talent à l'attaque.

Colliton le voit toutefois autrement.

« Nous sommes faits pour cette patinoire, a déclaré l'entraîneur de 37 ans, qui a été promu au poste lorsque Claude Julien s'est fracturé des côtes lors d'un camp d'entraînement en Suisse et n'a pas pu faire le voyage. Nous voulons être ceux qui vont dicter l'allure du match.

« Nous avons le sentiment que nous pouvons dicter les choses avec notre profondeur et la façon dont nous voulons jouer. »

Le Canada donne le coup d'envoi à son tournoi olympique au Centre sportif de Wukesang, à 21 h 10, heure locale jeudi (8 h 10 HE) avant d'affronter les États-Unis, samedi, et la Chine, dimanche.

Équipe-Canada aurait fait figure de grande favorite avec les joueurs de la LNH à Pékin. Mais les attentes à propos de ce groupe sont nettement moins élevées de l'extérieur, la Russie, la Finlande et la Suède étant perçues comme misant des équipes plus fortes.

Cette étiquette convient parfaitement à ce groupe de joueurs.

« Nous sommes des négligés, a dit Demers, qui a disputé 12 saisons dans la LNH avant de signer un contrat dans la KHL en décembre. Nous sommes ravis d'avoir ce rôle et de surprendre certaines personnes chez nous. »

« C'est incroyable d'être de retour ici, a reconnu son coéquipier Mat Robinson, l'un des trois joueurs de retour de l'équipe de 2018 et un vétéran de neuf saisons dans la KHL. Tout aussi excité cette fois. »

Le Canada a remporté l'or en 2002, 2010 et 2014 avec ses vedettes de la LNH, mais n'a pas réussi à s'imposer en l'absence de ses meilleurs représentants depuis 1952.

« Soyons honnêtes, le Canada sans joueurs de la LNH? c'est compliqué, c'est un défi, a avoué Colliton. Mais nous sommes toujours dans la course.

« Et nous sommes passés proches. »

Et après un camp d'entraînement, un long vol, une présence à la cérémonie d'ouverture et une série de séances d'entraînements, les joueurs de Colliton sont impatients de voir ce qui arrivera, jeudi.

« Nous sommes à la hauteur de la tâche, a-t-il déclaré. L'attente est terminée. »