Le CIO doit répondre à l'inquiétude sur les JO de Tokyo
Jeux olympiques mardi, 26 janv. 2021. 07:22 dimanche, 15 déc. 2024. 07:27LAUSANNE, Suisse - Confronté aux craintes d'annulation des JO de Tokyo, le CIO doit convaincre mercredi qu'il peut organiser des Jeux « sûrs », alors que l'évolution de la pandémie et l'accès à la vaccination échappent à son contrôle.
« Pas de plan B »: avant même son point presse attendu à 17 h 30 (16 H 30 GMT), après la commission exécutive de l'instance, son patron, l'Allemand Thomas Bach, a dû marteler la semaine dernière que l'événement se tiendrait bien du 23 juillet au 8 août prochain.
Car le ciel olympique s'est nettement assombri depuis la dernière réunion du cénacle de Lausanne, début décembre: on fêtait alors l'arrivée des premiers vaccins, venus conforter un monde sportif déjà satisfait d'avoir pu reprendre ses compétitions.
Mais dans l'intervalle, plusieurs mutations du COVID-19 ont été détectées, poussant nombre de pays à durcir leurs mesures de restriction pour éviter la propagation de variants soupçonnés d'être beaucoup plus contagieux.
À six mois de la cérémonie d'ouverture, le Japon a décrété l'état d'urgence, et son opinion publique se montre de plus en plus hostile à l'idée d'accueillir ce gigantesque foyer épidémique en puissance.
Disparité vaccinale
Dans ce climat houleux, organisateurs japonais et CIO ne peuvent que répéter leur « détermination » à maintenir le plus grand rassemblement pacifique au monde, d'autant qu'ils ont toujours dit qu'il n'y aurait pas de deuxième report: c'est cet été ou jamais.
Contrairement à l'hiver 2020, lorsque les comités olympiques canadien et australien avaient refusé d'envoyer leurs athlètes à Tokyo et poussé le CIO à annoncer le report des Jeux, Thomas Bach peut au moins compter sur l'unité du monde olympique.
Mais la partie reste délicate pour l'instance, qui n'a aucune prise directe sur l'évolution de la situation sanitaire, les restrictions de circulation, les avancées de la recherche et la politique vaccinale.
Sur ce sujet crucial, le CIO a précisé mardi qu'il ne soumettrait pas la participation aux Jeux au fait d'être vacciné, et qu'il ne réclamerait pas non plus un accès prioritaire aux vaccins pour les sportifs.
Déjà difficile à envisager sur le plan pratique, une telle « priorisation » aurait été douteuse sur le plan éthique, alors qu'il n'y a actuellement « pas assez de vaccins pour les personnes à risques », rappelait lundi l'Organisation mondiale de la santé.
Le CIO encourage néanmoins les sportifs à se faire vacciner d'ici l'été, une fois les doses accessibles à « un public plus large », pour leur sécurité comme « par respect pour le peuple japonais ».
Huis clos
Car les organisateurs japonais, comme le CIO, sont prêts à tout pour sécuriser les Jeux en temps de pandémie, quand bien même il faudrait renoncer à l'atmosphère de fête jusque là indissociable de l'expérience olympique.
« Il ne peut y avoir de tabou pour garantir des Jeux sûrs », soulignait vendredi Thomas Bach dans un message vidéo.
« Cela va des règles d'immigration aux règles de quarantaine, en passant par la distanciation sociale dans le village olympique, les tests rapides, la vaccination et la question des spectateurs », a-t-il énuméré.
« Combien? Et pourra-t-il y avoir des spectateurs? », a lancé le dirigeant allemand, évoquant clairement l'hypothèse d'un huis clos, alors que les revenus des Jeux tiennent essentiellement à leur retransmission TV bien plus qu'à l'affluence dans les stades.
Dans le monde olympique, au sein duquel les sportifs préparent tant bien que mal l'une des échéances majeures de leur carrière et où nombre de fédérations jouent leur survie financière, la perspective de Jeux sous cloche semble déjà intégrée.
« J'adorerais avoir des fans, bruyants et passionnés », reconnaissait vendredi Sebastian Coe, patron de la Fédération internationale olympique, auprès de la BBC.
« Mais si le seul moyen d'organiser les Jeux est d'en fermer les portes, alors je crois que tout le monde l'acceptera. »