L'Espagnole Sandra Sanchez Jaime a remporté jeudi à Tokyo le titre olympique en kata, la première médaille d'or olympique de l'histoire du karaté, inscrit au programme des JO pour la première fois cette année mais qui n'y figurera plus en 2024 à Paris.

La Japonaise Kiyou Shimizu a décroché la médaille d'argent et les deux médailles de bronze sont revenues à la Hongkongaise Mo Sheung Grace Lau et à l'Italienne Viviana Bottaro.

Sandra Sanchez Jaime, 39 ans, a été sacrée cinq fois championne d'Europe et une fois championne du monde en 2018, en battant déjà en finale la Japonaise Shimizu.

Les kata sont des enchaînements récités et codifiés de mouvements visant un adversaire virtuel. Les sportifs sont notés sur leur performance technique et sur l'aspect athlétique de leur démonstration.

Steven Da Costa est lui devenu le premier champion olympique masculin de l'histoire du karaté en s'imposant en finale de la catégorie des -67 kg. 

Da Costa, no 1 mondial dans sa catégorie et déjà champion du monde en 2018, a battu en finale le Turc Eray Samdan 5-0. 

Avant sa finale, Da Costa (24 ans) avait battu en demi-finale le Kazakh Darkhan Assadilov 5-2. 

Assadilov est no 1 mondial dans la catégorie des -60 kg, alors que Da Costa occupe la même position en -67 kg, deux catégories réunies aux JO. Samdan, le médaillé d'argent, combat lui aussi habituellement en -60 kg. 

Toujours en karaté, la Bulgare Ivet Goranova a été sacrée championne de karaté dans la catégorie des -55 kg en battant en finale l'Ukrainienne Anzhelika Terliuga, médaillée d'argent.

Les médailles de bronze sont revenues à l'Autrichienne Bettina Plank et à la Taïwanaise Tzuyun Wen.

Victoire historique de Gines Lopez en escalade

L'Espagnol Alberto Gines Lopez est devenu le premier champion olympique d'escalade de l'histoire, en triomphant d'un combiné de trois épreuves étouffant de suspense pour les débuts de cette discipline aux Jeux de Tokyo.

Déjouant les pronostics, le grimpeur de 18 ans s'est imposé devant l'Américain Nathaniel Coleman et l'Autrichien Jakob Schubert.

La légende tchèque Adam Ondra, connu pour ses réalisations extrêmes en falaise, tenait la médaille d'argent jusqu'aux derniers gestes de Jakob Schubert, qui l'a fait dégringoler au 6e rang du général.

Pur spécialiste de la difficulté, Alberto Gines Lopez a contre toute attente construit sa victoire en remportant l'épreuve de vitesse, bien aidé par une série de concours de circonstances.

D'ordinaire plus rapide, son premier adversaire Colin Duffy a été sanctionné pour un faux départ. Puis il a rencontré Adam Ondra au lieu du Français Bassa Mawem, meilleur sprinter du plateau mais forfait pour une grave blessure au bras, avant que le Japonais Tomoa Narasaki ne glisse pendant leur duel final.

Le grimpeur d'Estrémadure a ensuite pris la dernière place du bloc et la quatrième de l'épreuve de difficulté. Mais le mode de calcul, conçu pour récompenser les victoires plutôt que les scores moyens partout, lui a permis de s'imposer.

La logique est respectée au 400 m pour Gardiner

Le Bahaméen Steven Gardiner, champion du monde en titre et invaincu depuis 2017, est devenu champion olympique du 400 m pour la première fois de sa carrière.

En 43 sec 85, il a devancé le Colombien Anthony Jose Zambrano (44.08) et le Grenadien Kirani James (44,19), qui monte sur le podium olympique du tour de piste pour la troisième fois consécutive.

Crouser triomphe une deuxième fois de suite

L'Américain Ryan Crouser est devenu champion olympique du lancer du poids pour la deuxième fois consécutive en réussissant le deuxième meilleur jet de l'histoire (23,30 m) à sept centimètres de son record du monde.

Le podium est exactement le même qu'il y a cinq ans à Rio, avec l'Américain Joe Kovacs, 2e (22,65 m) et le Néo-Zélandais Tomas Walsh, 3e (22,47 m).

Les trois mêmes lanceurs occupaient aussi le podium des Mondiaux de Doha en 2019, sauf que Kovacs avait alors devancé Crouser et Walsh pour un centimètre au terme d'un concours mémorable.

Ryan CrouserDepuis, Ryan Crouser (28 ans) a assis sa domination sur la discipline et n'a plus perdu, série de 23 victoires en cours.

Il est devenu en juin recordman du monde en battant avec 23,37 m la référence de son compatriote Randy Barnes (23,12 m), vieille de 31 ans.

Crouser a bien failli récidiver au 6e essai, propulsant le poids à 23,30 m, le titre olympique déjà en poche.

Il est le 4e homme à remporter deux ors olympiques dans la discipline après ses compatriotes Ralph Rose (1904 et 1908) et Parry O'Brien (1952 et 1956) et le Polonais Tomasz Majewski (2008 et 2012).

Jeudi, par une chaleur suffocante, il a écrasé le concours dès le premier jet avec 22,83 m. Il a dédié sa victoire à son grand-père avec un message sur papier montré à la caméra : « Grand-père, on l'a fait, champion olympique 2020 ».

Pichardo sacré au triple saut

Le Portugais Pedro Pichardo a été sacré pour la première fois de sa carrière champion olympique du triple saut. 

Pichardo a été impressionnant avec un bond à 17,98 m à son troisième essai, remportant l'or devant le Chinois Zhu Yaming (17,57 m) et le Burkinabé Hugues-Fabrice Zango (17,47).     

En l'absence du patron de la discipline, le double champion olympique et quadruple champion du monde Christian Taylor, blessé, Pichardo a réussi à gagner son premier grand titre. 

Né à La Havane et naturalisé portugais en 2017, Pichardo est le 4e meilleur performeur de tous les temps (18,08 m) et a été double médaillé d'argent aux Mondiaux (2013, 2015).

Zango est lui entraîné par l'ancien champion du monde français Teddy Tamgho et vit dans le nord de la France. Étudiant en génie électrique, il est depuis janvier le premier homme à plus de 18 m en salle au triple saut (18,07 m) et avait récolté la médaille de bronze aux Mondiaux de Doha en 2019.

Parchment gagne le 110 m haies

Hansle Parchment a été sacré à la surprise générale champion olympique du 110 m haies devant le grand favori américain Grant Holloway.

Parchment (13 sec 04) a devancé le champion du monde Holloway (13 sec 09) et un autre Jamaïcain Ronald Levy (13 sec 10). 

 Massimo Stano sacré champion olympique du 20 km marche à Sapporo
           
L'Italien Massimo Stano (29 ans) a été sacré champion olympique du 20 km marche, devant deux Japonais, Koki Ikeda et Toshikazo Yamanishi, le champion du monde en titre à Sapporo, dans le nord du Japon.

Le 20 km marche messieurs est la première des cinq épreuves délocalisées à Sapporo, à un millier de kilomètres au nord de Tokyo, à la recherche de conditions météo plus clémentes. Une vague de chaleur touchant néanmoins actuellement l'île d'Hokkaido, la course s'est toutefois déroulée sous une trentaine de degrés et un taux d'humidité dépassant les 60%.

Quelques degrés de moins qu'à Tokyo au même moment, mais une humidité plus élevée, selon les bulletins météo communiqués par les organisateurs.

Sur une boucle de 1 km largement à l'ombre des buildings du centre-ville, Stano s'est imposé en 1 h 21 min 05 sec après avoir déposé ses deux rivaux nippons dans les deux derniers kilomètres, Yamanishi d'abord, Ikeda ensuite.

Avant que ce trio ne s'échappe après le 17e kilomètre, un groupe de sept s'était reformé à l'approche du 14e kilomètre.

Auparavant, le Chinois Wang Kaihua avait occupé la tête de la course pendant une dizaine de kilomètres, mais jamais avec plus d'une dizaine de secondes de marge sur ses poursuivants.

Après ce 20 km messieurs, Sapporo va accueillir le 50 km marche messieurs et le 20 km marche dames vendredi, puis les deux marathons, féminin samedi et masculin dimanche, tous les deux dès sept heures du matin (minuit heure française).

C'est le Comité international olympique (CIO) qui avait pris la décision à l'automne 2019 de délocaliser les épreuves hors stade, ce que Tokyo avait accepté à contre-coeur, non sans avoir exprimé son désaccord.

L'instance olympique avait expliqué son choix par la volonté de "protéger les athlètes" face au cocktail étouffant température élevée et forte humidité de l'été tokyoïte.

La décision était intervenue dans la foulée des Mondiaux d'athlétisme organisés à Doha, où les épreuves de marche et les marathons avaient, malgré des départs donnés en pleine nuit, été marqués par des malaises et des abandons en série. Dont celui du champion du monde sortant du 50 km marche, le Français Yohann Diniz.

L'athlétisme italien, lui, est décidément à la fête : avec Stano, il s'offre sa troisième médaille d'or olympique des Jeux de Tokyo, après celles de Lamont Marcell Jacobs sur 100 m et de Gianmarco Tamberi au saut en hauteur.

Hockey sur gazon: l'Inde renoue avec le podium après une disette de 41 ans
            
L'Inde a terminé à la 3e place du tournoi masculin de hockey sur gazon en battant l'Allemagne 5 à 4 pour s'offrir sa première médaille olympique depuis 41 ans, à Tokyo.

L'Inde était menée 3 à 1 par l'Allemagne, avant de renverser la vapeur pour mener 5 à 3 avant le début du dernier quart-temps.

La dernière médaille indienne aux JO remontait à 1980 à Moscou où les Indiens s'étaient imposés face aux Espagnols pour remporter leur huitième titre olympique.

La médaille de bronze des JO-2020 a été saluée par le président indien Narendra Modi: "Historique! C'est un jour qui restera gravé dans la mémoire de tous les Indiens", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

L'équipe féminine indienne peut également décrocher une médaille de bronze: elle dispute vendredi le match pour la 3e place contre la Grande-Bretagne.

Le titre masculin se jouera entre l'Australie et la Belgique jeudi dans le soirée à Tokyo.

Batyrgaziev médaillé d'or chez les poids plumes

L'athlète du Comité olympique russe (COR) Albert Batyrgaziev a remporté la médaille d'or en boxe chez les poids plumes (52-57 kg) en défaisant l'Américain Duke Ragan dans un duel opposant deux combattants professionnels.

Batyrgaziev l'a remporté 3-2. Trois des cinq juges lui ont accordé l'avantage lors des deux premiers rounds. Il a connu un bon départ contre Ragan, qui a mis plus de temps à trouver ses repères.

Batyrgaziev et Ragan ont tous deux profité du report des Jeux olympiques pour faire le saut chez les professionnels.

Les Chinoises dominent au tennis de table

L'équipe féminine de Chine a été sacrée championne de tennis de table en battant le Japon 3-0, tandis que Hong Kong a décroché le bronze.

La Chine, notamment emmenée par la paire Chen Meng-Wang Manyu, dont la première a été médaillée en simple une semaine auparavant, n'a fait qu'une bouchée des Japonaises pour remporter la troisième médaille d'or de la Chine dans la discipline sur ces Jeux.

Plus tôt dans la journée, Hong Kong a de son côté battu l'Allemagne 3-1 et récupère le bronze. Les Allemandes Xiaona Shan et Petrissa Solja ont remporté le premier match avant que les Hong-Kongaises ne renversent la tendance, avec notamment deux dernières rencontres gagnées largement 3-0. 

Cette médaille de bronze s'ajoute aux quatre médailles déjà remportées par Hong-Kong à Tokyo.

Handball : une revanche France-Danemark en finale

Les handballeurs français affronteront en finale le Danemark, champion olympique en titre, pour une revanche cinq ans après la défaite des Bleus à Rio.

En demi-finale, le Danemark, double champion du monde en titre (2019 et 2021) a dominé l'Espagne, double championne d'Europe en titre (2018 et 2020) 27 à 23, alors que les Français ont validé leur quatrième finale olympique consécutive contre l'Égypte sur le même score.

C'est même la première fois qu'une équipe masculine de handball dispute quatre finales olympiques consécutives, les Bleus ont gagné les deux premières (2008 et 2012) et perdu la troisième (2016).

Dans la première demi-finale de la journée, les Français ont péniblement disposé des Égyptiens, ne parvenant à se détacher qu'au début de la deuxième période (16-14, 36e).

Très attendu après des performances en demi-teinte dans les matches-clés ces dernières années, le gardien Vincent Gérard a porté les Bleus. Auteur de 17 arrêts, à 44 % de réussite, il a repoussé les assauts égyptiens.

Offensivement, ce sont Dika Mem (5 buts, 50 %) et surtout le revenant Hugo Descat, blessé aux adducteurs lors du dernier match de groupe et très efficace jeudi (5 buts, 100 %) qui ont permis aux Bleus de l'emporter.

Un peu plus tard, le Danemark, grand favori de la compétition, a dominé l'Espagne plus tranquillement. Les Danois ont pris l'avantage au score très tôt dans le match (deux buts d'avance à la 5e minute puis quatre à la pause) dans le sillage de leur vedette Mikkel Hansen.

Inarrêtable, l'arrière gauche a inscrit 12 buts (75 %), réalisant presque un sans-faute sur penalties (5/6). Les Danois se sont également appuyés sur une défense solide, incarnée par leur gardien Niklas Landin (12 arrêts).