Les planchistes devront négocier un parcours très exigeant en descente acrobatique
Jeux olympiques vendredi, 4 févr. 2022. 08:15 mercredi, 11 déc. 2024. 21:41ZHANGJIAKOU, Chine – Le parcours de descente acrobatique des Jeux olympiques de Pékin du Parc de neige de Genting à Zhangjiakou s'annonçait déjà exigeant. Les forts vents qui balaient les montagnes chinoises pourraient toutefois le rendre carrément dangereux.
C'est un peu ce qui a retenu l'attention des athlètes canadiens au terme de la troisième journée d'entraînement sur ce parcours, vendredi, à la veille des qualifications chez les dames.
« C'est de plus en plus venteux chaque jour, a indiqué Maxence Parrot, médaillé d'argent de la discipline il y a quatre ans. Les deux derniers jours, ce n'était pas si pire : on a quand même eu de bonnes séances d'entraînement.
« En partant, c'est un parcours très challengeant. Ce n'est pas un parcours commun, avec de gros sauts, de gros rails. Le vent rend le tout extrêmement dangereux : on ne voit plus personne (vendredi) qui fait de gros sauts. C'est difficile de juger la vitesse qu'on doit prendre. Le vent a aussi retiré toute la neige dans les zones d'atterrissage et nos carres ont moins une bonne emprise. »
« C'est ce qui ressort des discussions que j'ai avec un peu tout le monde : c'est un parcours difficile, a renchéri Elliott Catton, l'un des entraîneurs nationaux de descente acrobatique. Les sauts sont gros, l'approche des modules demande une adaptation à ce qu'on fait habituellement. De compléter une bonne descente dans ce parcours est exigeant. »
Un plateau relevé
Parrot n'est toutefois pas surpris de la difficulté du parcours, la norme pour les JO selon lui.
« Je pense qu'ils font exprès de rendre le parcours difficile, a-t-il estimé. Sotchi, c'était un gros parcours. Pyeongchang, les sauts n'étaient pas gros, mais les rails étaient très difficiles à manoeuvrer. Les sauts angulés comme il y a en haut, on ne voit jamais ça ailleurs qu'aux Jeux. Ça rend ça difficile. La dernière fois que j'ai pris des sauts comme ça, c'est aux Jeux, il y a quatre ans. Mais en bout de ligne, je pense qu'un bon "rider" est une personne capable de s'ajuster et est capable de faire ce qu'il a à faire. »
Des propos qui ont trouvé écho auprès de Jean-François Rapatel, directeur de la haute performance à Canada Snowboard.
« Pyeongchang les conditions étaient difficiles, mais ce sont les meilleurs athlètes qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu, a-t-il rappelé. Ces athlètes supérieurs, ça fait partie de leurs principales qualités de pouvoir s'adapter et de performer. »
Il ne s'attend d'ailleurs pas à de grandes surprises en Chine.
« On ne sait jamais, mais la plupart du temps, c'est la crème qui remonte à la surface. »
Plusieurs athlètes canadiens font partie de cette élite mondiale. Outre Parrot, qui a terminé cinquième en descente acrobatique à Sotchi et neuvième au grand saut en Corée du Sud, on y retrouve aussi Laurie Blouin, médaillée d'argent du slopestyle en 2018 et championne du monde au grand saut en 2021, Sébastien Toutant, champion olympique en titre au grand saut, ainsi que Mark McMorris, qui a terminé deux fois sur la troisième marche du podium olympique en descente acrobatique.
« Il y a beaucoup de planchistes de très grands talents sur la planète et c'est certain que les Canadiens sont vus comme de gros joueurs sur le circuit. Mais nous ne sommes que quelques-uns parmi tant d'autres, a temporisé Catton.
« L'équipe semble en grande forme. Après avoir vu leurs rondes d'entraînement sur ce parcours difficile, je dirais qu'on a un groupe très en confiance, a-t-il poursuivi. (...) C'est bon d'avoir eu une troisième journée d'entraînement. Ça leur a permis justement de mettre plus de temps sur les portions plus difficiles, plus particulières à ce parcours. »
« On ne planifie pas en fonction des objectifs de médailles, a pour sa part indiqué Rapatel. Toute notre énergie et notre attention sont mises à donner tout le confort et le soutien dont nos athlètes ont besoin. On a une idée de ce que ça pourrait donner (en matière de performances), mais on ne met pas toute notre attention là-dessus. »
La descente acrobatique sera présentée du 5 au 7 février. La compétition de grand saut aura ensuite lieu les 14 et 15 février sur le site de Shougang, tout juste à l'extérieur de Pékin.