TOKYO – Le successeur de Yoshiro Mori à la présidence du comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo devrait être nommé très rapidement. L'ancien premier ministre de 83 ans a été contraint de démissionner la semaine dernière après avoir fait des remarques méprisantes au sujet des femmes.

Essentiellement, il a dit qu'elles parlaient trop.

Il y a des pressions pour nommer une femme pour remplacer Mori. Mais ne pariez pas là-dessus avec l'ouverture des Jeux olympiques dans un peu plus de cinq mois. Mori a tenté la semaine dernière de travailler en coulisses pour nommer Saburo Kawabuchi, âgé de 84 ans, l'ancien chef de l'instance dirigeante du football japonais. L'opinion publique et les médias sociaux se sont rapidement opposés à cette décision et Kawabuchi a retiré sa candidature.

Selon certains reportages au Japon, le favori pourrait être Yasuhiro Yamashita, âgé de 63 ans, président du Comité olympique japonais et médaillé d'or en judo aux Jeux olympiques de 1984.

Yamashita a repris la tête de l'organisme olympique japonais après que son prédécesseur, Tsunekazu Takeda, ait été contraint de démissionner en 2019 à la suite d'un scandale de corruption. Yamashita est également membre du Comité international olympique en raison de sa position au Japon.

Un comité pour choisir le remplaçant de Mori, mis en place par le comité organisateur, s'est réuni mardi. Il doit se réunir à nouveau mercredi et présenter une liste de candidats. On ne sait pas quand le choix sera annoncé. Le comité est dirigé par Fujio Mitarai, âgé de 85 ans, président de la société Canon. Les organisateurs ont promis la transparence. Cependant, à l'exception de Mitarai, les autres membres n'ont pas été annoncés. Il doit s'agir d'une répartition 50-50 d'hommes et de femmes avec moins de 10 membres.

Q : Des candidatures de femmes qualifiées ont-elles été suggérées pour le poste?

R : Les médias japonais ont répertorié près d'une douzaine de femmes – la plupart dans la cinquantaine – qui semblent remplir les exigences. Beaucoup sont d'anciennes olympiennes et médaillées. Le Japon se classe 121e sur 153 en matière d'égalité des sexes dans un rapport du Forum économique mondial, et le « réseau des vieux garçons » reste plus fort au Japon que dans la plupart des pays développés.

Q : Quelles sont les candidates possibles?

R : Le nom de Seiko Hashimoto, l'actuelle ministre olympique du gouvernement du premier ministre Yoshihide Suga, a été fréquemment mentionné. Elle a remporté une médaille de bronze en patinage de vitesse en 1992. Les rapports mardi ont indiqué qu'elle hésitait à accepter le poste. Il y a beaucoup d'autres médaillées olympiques, mais on se questionne sur leur intérêt pour le poste: Yuko Arimori (argent 1992, bronze 1996, marathon); Mikako Kotani (2 bronze 1988, nage synchronisée); Naoko Takahashi (médaillée d'or 2000, marathon); Yuko Mitsuya (bronze 1984, volleyball); Kaori Yamaguchi (bronze 1988, judo). L'ancienne ministre olympique Tamayo Marukawa et la femme d'affaires Tomoko Namba ont également été mentionnées.

En plus de Yamashita, les noms de certains hommes ont également été mentionnés. Parmi eux figurent l'ancien premier ministre Shinzo Abe, le nageur médaillé d'or olympique Daichi Suzuki et Koji Murofushi, qui a remporté l'or et le bronze au lancer du marteau.

Q : Les commentaires de Mori ont-ils vraiment nui à l'image des Jeux olympiques?

R : En qui concerne le fonctionnement, probablement pas. Mori a sûrement aidé à conclure de nombreux accords politiques pour faire accepter le financement. Les coûts officiels sont maintenant de 15,4 milliards $ US, bien que la vérification du gouvernement suggère qu'ils pourraient être le double. Mais maintenant, les Jeux olympiques reportés sont entre les mains de la pandémie.

Mais la réputation du Japon et des Jeux olympiques en a pris un coup. Le Comité international olympique s'est vanté des progrès accomplis en matière d'égalité entre les sexes au cours des deux dernières décennies – sur le terrain et au sein de ses conseils d'administration. Il en va autrement au Japon. Cela n'a pas aidé l'opinion publique. Un peu plus de 80 pour cent des sondages au Japon disent que les Jeux olympiques devraient être annulés ou reportés à nouveau.

« Le Japon est toujours gouverné par un club de vieillards », a écrit Koichi Nakano, un professeur en politique à l'Université Sophia, dans un courriel. « Ils continuent de choisir ces vieillards afin de faire taire toute dissidence possible et de continuer à mettre les femmes à leur place. Les normes sociales changent, cependant, et une nette majorité de Japonais a trouvé les commentaires de Mori inacceptables. »

Q : Quel est l'équilibre entre les sexes au sein du comité organisateur de Tokyo?

R : Pas bon. Le conseil exécutif et le conseil se sont réunis vendredi pour accepter la démission de Mori. Sur les 38 membres du conseil exécutif, huit sont des femmes (21 pour cent). Aucun des vice-présidents n'est une femme. Sur les six membres du conseil exécutif, une est une femme (16,7 pour cent). La direction au jour le jour est également presque entièrement masculine, dirigée par Toshiro Muto, âgé de 77 ans, PDG et ancien gouverneur adjoint de la Banque du Japon.