Les Canadiens Brady Leman et Christopher Del Bosco, coéquipiers de longue date en ski cross, n'ont pas l'habitude de s'asseoir pour discuter de leurs plans avant les courses. Ils ne regardent pas beaucoup de vidéos ensemble, se parlent peu et vont souvent inspecter les parcours chacun de leur côté.

Ils sont les pierres d'assise d'une équipe masculine qui vise une médaille olympique. Et ils ont un style de communication bien à eux.

« Nous faisons beaucoup de ces trucs sans nous parler, bizarrement, a admis Leman. Mais c'est comme ça. Il faut apprendre à lire l'autre personne, surtout lorsque vous essayez tous les deux d'être numéro 1.

« C'est un type différent de relation, c'est certain, mais nous nous comprenons, je crois. »

Comme l'explique Leman, la communication peut se faire aussi simplement qu'en jetant un regard vers l'autre s'il est sur une pente et qu'on voit qu'un élément semble un peu différent. Ou on montre rapidement du doigt si on remarque autre chose.

C'est ce qui se produit lorsque l'on se trouve dans cette étrange position, à la fois coéquipier et rival. C'est la norme en ski cross, alors que les athlètes affrontent les pentes et les autres skieurs en même temps.

« C'est cool. Nous avons évidemment eu nos différends au fil des ans, mais nous sommes toujours arrivés à travailler ensemble sur la pente, a déclaré Leman lors d'une récente entrevue. Nous sommes chanceux d'avoir tous les deux connu beaucoup de succès pendant plusieurs années. »

Bien que leurs styles diffèrent tant sur les pentes qu'à l'extérieur, ils ont aussi plusieurs choses en commun.

Leman, le plus extraverti des deux, est un mélange agressif de puissance et de plaisir. Plus discret, Del Bosco est un vétéran à la vision remarquable.

Les deux skieurs ont une longue expérience avec l'élite de leur sport. Et les deux ont connu l'amère déception d'une quatrième place aux Jeux d'hiver.

Del Bosco, un Montréalais d'origine américaine, a atteint la finale lorsque son sport a fait son entrée aux Olympiques, aux Jeux de Vancouver en 2010, tandis que Leman a été le seul skieur canadien à atteindre la finale quatre ans plus tard, à Sotchi. Des chutes en fin de parcours leur ont fait rater le podium dans les deux cas.

« J'ai hâte d'avoir une autre chance, a confié Del Bosco. La troisième fois sera la bonne, j'espère. »

L'équipe masculine canadienne est également composée du Torontois Kevin Drury et du vétéran Dave Duncan de London, en Ontario, qui ont aussi des chances de podium. Le Suisse Marc Bischofberger est le leader en Coupe du monde et fait partie des favoris à Pyeongchang, tout comme le champion olympique en titre, le Français Jean Frédéric Chapuis.

Del Bosco est le seul Canadien à avoir savouré la victoire en Coupe du monde cette saison, mais ses trois coéquipiers ont connu de bons résultats également.

Les résultats de ski cross sont difficiles à prévoir, étant donnée la nature de la compétition. Quatre skieurs prennent le départ au même moment et la moindre pause ou erreur de jugement peut faire la différence entre l'élimination et la qualification pour la ronde suivante.

« Peu importe si je rate mon départ ou quelque chose, je me battrai jusqu'à la fin, a assuré Del Bosco, champion du monde de 2011. Je l'ai montré à Vancouver et je le fais encore aujourd'hui et ça me réussit bien. »

La compétition masculine de ski cross est prévue pour mercredi au parc à neige Phoenix.