TOKYO - La ministre japonaise responsable des Jeux olympiques Seiko Hashimoto a déclaré au Parlement cette semaine que l'événement pourrait être repoussé de quelques mois par rapport à la date prévue du 24 juillet pour la cérémonie d'ouverture, sans rompre l'entente conclue avec le Comité international olympique.

Toutefois, la situation n'est pas aussi simple, et semble hautement improbable.

Le CIO a répété à maintes reprises que les JO auront lieu aux dates prévues, dans un peu moins de cinq mois, en dépit de l'éclosion du coronavirus en Chine ainsi que sa propagation dans plus de 70 pays.

Ainsi, plus de 3100 personnes sont mortes, dont 12 au Japon, qui a annoncé la fermeture des écoles, l'interdiction des rassemblements, et l'annulation de nombreuses épreuves tests en vue des JO. Les matchs préparatoires de baseball se déroulent à huis clos, tout comme un prestigieux tournoi printanier de sumo, tandis que les affrontements de la Ligue de soccer japonaise sont annulés au moins jusqu'au 18 mars.

« L'entente avec la ville-hôte », un document de 81 pages ratifié en 2013 par le CIO, la ville de Tokyo et le Comité organisateur japonais, offre au CIO toute la latitude nécessaire pour annuler les JO.

Hashimoto a lu une déclaration à cet effet mardi : « Le CIO se réserve le droit d'annuler les JO seulement s'ils ne peuvent être tenus en 2020. Ainsi, ce texte signifie que les JO peuvent être repoussés tant et aussi longtemps qu'ils se déroulent au cours de la même année ».

Mercredi, les organisateurs ont annulé une rencontre servant à annoncer toute mesure pour limiter les rassemblements pendant le relais de la flamme, qui se mettra en branle le 26 mars dans la préfecture de Fukushima, à environ 250 km au nord-est de Tokyo.

Le président du comité organisateur, Yoshiro Mori, et le directeur des opérations, Toshiro Muto, ont discuté avec le comité exécutif du CIO par l'entremise d'une conférence téléphonique. Ils ont précisé qu'ils n'avaient pas discuté de la possibilité de repousser ou d'annuler les JO.

« Les mots "annulation" et "remis" n'ont jamais été évoqués », a assuré le président du CIO Thomas Bach lors d'une conférence de presse mercredi, à l'issue de la deuxième journée de réunion du comité exécutif à Lausanne, en Suisse.

Quant à savoir pourquoi il était aussi certain que les JO se dérouleraient tel que prévu du 24 juillet au 9 août, Bach a répondu : « Parce que nous consultons des experts ».

« Nous sommes une organisation sportive et nous suivons les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) », a ajouté Bach, en référence à l'agence des Nations Unies dont les quartiers généraux sont établis à 60 km de là, à Genève.

Bach a précisé qu'il avait été rassuré par sa rencontre avec le directeur général de l'OMS et d'autres dirigeants de l'organisation, vendredi dernier. De plus, un comité formé des dirigeants de l'OMS, du CIO, des différentes fédérations sportives japonaises et des gouvernements locaux travaille sur cet enjeu depuis environ trois semaines.

Entre-temps, à Tokyo, des dirigeants ont renseigné les membres des médias, dont certains portaient les masques chirurgicaux.

Par voie de communiqué, les organisateurs ont dit qu'ils « feront tout le nécessaire afin d'empêcher la propagation du virus parmi les coureurs, les spectateurs et le personnel de soutien » pendant le relais de la flamme.

Tout changement à la date de la cérémonie d'ouverture du 24 juillet devra être approuvé par les télédiffuseurs internationaux. Tokyo a dépensé environ 12,6 milliards $US pour l'organisation des JO, mais un exercice comptable du gouvernement a révélé que ce serait le double.

« Je ne sais pas, je ne suis pas Dieu », a répliqué Mori lorsqu'on lui a demandé à quel moment une décision finale serait prise pour les JO.

Le coronavirus a affecté la présentation de nombreuses épreuves de qualifications pour les 33 disciplines inscrites au programme des JO de Tokyo. Certaines ont été remises et d'autres ont dû être déplacées, tandis que des athlètes provenant de la Chine et d'autres pays affectés par le virus éprouvaient des ennuis à se déplacer.

« C'est un défi, oui, a convenu Bach, mais je tiens à dire que je suis assez fier du mouvement olympique, de sa solidarité et de sa flexibilité jusqu'ici. »