La Chine prévoit connaître des difficultés aux JO
Jeux olympiques vendredi, 2 févr. 2018. 07:52 jeudi, 12 déc. 2024. 00:50SHANGHAI, Chine - La Chine débarque sur la pointe des pieds aux JO de Pyeongchang, prévenant qu'elle aura besoin de « chance » pour ne pas repartir sans titre, une hypothèse embarrassante avant l'organisation dans quatre ans de ses premiers Jeux d'hiver.
Les hauts responsables chinois semblent en effet résignés à considérer l'événement comme un simple tremplin avant les JO 2022 de Pékin, où une débâcle à domicile serait pour le coup inconcevable. Si la délégation du géant asiatique est en hausse par rapport aux Jeux de Sotchi (82 sportifs contre 66 en 2014), elle reste largement plus réduite que celles des plus grandes nations des sports d'hiver (242 pour les États-Unis)
Mais Sun Yuanfu, un haut responsable de l'Administration chinoise des sports en charge des disciplines d'hiver, a déjà prévenu : il ne faudra pas s'attendre à une moisson de titres, les sports d'hiver en Chine souffrant de « fondations précaires ».
« Si on a de la chance, on obtiendra quelques médailles d'or. Sinon, on pourrait bien n'en obtenir aucune », a-t-il déclaré à l'agence officielle Chine nouvelle.
« Nous devons faire le maximum et être prêts à affronter de réelles difficultés », a résumé M. Sun, sur un ton inhabituellement pessimiste pour un dirigeant chinois.
Le pays asiatique se retrouve habituellement tout en haut du classement des médailles aux Jeux olympiques d'été : premier à Pékin 2008, deuxième à Londres 2012 ou encore troisième aux Jeux de Rio en 2016.
La croissance des revenus en Chine, couplée à une politique très volontariste des autorités, a permis un boom des sports d'hiver dans le pays.
Mais le phénomène tarde à se traduire par des résultats dans les grandes compétitions. Aux JO de Sotchi 2014, la Chine n'avait récolté que trois médailles d'or, toutes en patinage de vitesse.
« Dans l'ensemble, il n'y a pas de progrès fulgurant et la Chine doit toujours se reposer sur les sports d'hiver où elle est traditionnellement forte », résume Sun Yuanfu.
Parmi elles, le patinage de vitesse short-track (piste courte), le patinage artistique et le ski acrobatique.
« En tant qu'organisateurs des prochains JO d'hiver, la Chine et sa délégation devront enregistrer une progression lors des Jeux de Pyeongchang », a-t-il cependant averti.
« Jusqu'à présent, celle-ci n'est pas flagrante, ce qui montre la base précaire sur laquelle reposent les sports d'hiver chinois. »
Objectif 2022
La Chine est toutefois loin de s'avouer vaincue d'avance. Ses plus grosses chances de médailles: les relais femmes (3 000 m) et hommes (5 000 m) en courte piste, où le quadruple champion du monde Dajing Wu, 23 ans, espère bien battre ses rivaux sud-coréens devant leur public.
« Le titre par équipes est pour nous le plus convoité, car il représente notre force collective », explique Wu, médaillé d'argent aux JO 2014 sur le 500 mètres.
« Battre l'équipe du pays hôte et gagner l'or chez eux, ce serait une satisfaction énorme. »
La Chine dispose également d'autres chances de titres à Pyeongchang, notamment en ski acrobatique chez les hommes et les femmes.
Sans oublier le patinage artistique, où le couple champion du monde en titre, Sui Wenjing et son partenaire Han Cong, sont les grands favoris pour l'or olympique.
Le public chinois retiendra également son souffle lors des épreuves de snowboard, où Liu Jiayu (chez les femmes) et Zhang Yiwei (chez les hommes) tenteront de décrocher une médaille en half-pipe.
La Chine a étoffé sa délégation pour la Corée du Sud, avec l'espoir d'aguerrir ses athlètes dans davantage de disciplines. Toujours avec Pékin-2022 en tête.
À Pyeongchang, Chang Xinyue deviendra ainsi la première sauteuse à ski chinoise à participer à des Jeux olympiques.
La discipline n'était arrivée aux JO que lors de la précédente édition à Sotchi.