Le comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo a indiqué qu'il tentera de rationaliser ses coûts d'opération au cours des prochains mois, afin de limiter les conséquences financières du report d'un an provoqué par la pandémie de coronavirus.

Des experts japonais estiment que la décision de reporter les JO à 2021 coûtera entre deux et six milliards $ aux contribuables du pays.

Quant à savoir quelles mesures de rationalisation seront adoptées, et leur ampleur, tout ça reste à déterminer. De plus, le CIO ne prévoit pas présenter de plan concret avant l'automne, puisque le comité organisateur s'attend à ce que la communauté scientifique comprenne alors un peu mieux le comportement du coronavirus et sache quelles mesures sanitaires devront être appliquées à Tokyo en 2021.

« En partenariat avec le CIO, nous avons entamé l'analyse des divers services que nous comptions offrir initialement. Nous analysons présentement environ 200 éléments qui pourraient faire l'objet d'une rationalisation », a expliqué le directeur des opérations du comité organisateur, Toshiro Muto, mercredi lors d'une vidéoconférence de Tokyo en compagnie du comité exécutif du Comité international olympique (CIO), réuni à Lausanne.

Parmi les éléments étudiés se trouvent les services aux spectateurs - « peut-on éliminer la construction d'un stationnement pour favoriser des débarcadères? », a donné en exemple le directeur général des Jeux olympiques au CIO, Christophe Dubi -, l'offre alimentaire, les activités, les opérations du comité organisateur ainsi que celles des divers stades.

Des rumeurs ont aussi circulé à propos de la rationalisation du budget du relais de la flamme, ainsi que de ceux pour les cérémonies d'ouverture et de clôture.

Cependant, comme c'est le cas depuis un peu plus de deux mois, Muto n'a offert aucun détail précis concerant ce qui pourrait être aboli.

« Notre idée n'est toujours pas faite de la manière de simplifier les JO », a évoqué Muto.

Muto, un ex-gouverneur adjoint de la Banque du Japon, a aussi refusé d'offrir des chiffres quant aux coûts associés au report, et sur la manière dont il compte s'y prendre pour les réduire.

« Je ne crois pas que nous soyons présentement dans une situation qui nous permette de vous fournir des chiffres exacts - quel est le budget et quelle portion de celui-ci pourrons-nous rationaliser », a-t-il dit.

Il a cependant assuré que le programme sportif des JO - le coeur de l'événement - ne serait pas touché.

« En ce moment, je ne peux pas vour dire à quoi ressembleront les JO dans leur forme finale, a confié Yoshiro Mori, le président du comité organisateur et ex-premier ministre du Japon. Ce que je crois, c'est que dès maintenant nous allons écouter, analyser et discuter de la forme que prendront les JO. Ce à quoi ils devraient ressembler. »

Mori a aussi été questionné quant aux spectateurs. Seront-ils autorisés sur les sites de compétitions, en nombre restreint, ou encore seront-ils carrément absents?

« Les spectateurs sont très importants, a-t-il assuré. Comment ferons-nous pour limiter les risques associés à la COVID-19? Nous devrons prendre cet aspect en compte, également. »

Une chose semble toutefois certaine; les Jeux olympiques de Tokyo doivent avoir lieu du 23 juillet au 8 août 2021.

Pas de manifestation conflictuelle, dit Bach

D'autre part, la mort tragique de George Floyd à Minneapolis il y a un peu plus de deux semaines a trouvé écho dans les commentaires du CIO mercredi.

Ainsi, à l'issue de la vidéoconférence, le CIO a émis un communiqué dans lequel il a indiqué vouloir condamner le racisme « avec la plus grande fermeté ».

« Les Jeux olympiques sont, à l'échelle mondiale, une manifestation extrêmement puissante contre le racisme et pour l'inclusion. Ils célèbrent l'unité de l'humanité dans toute sa diversité », pouvait-on lire dans le document.

Quant à savoir comment, concrètement, cela pourrait se manifester pendant les Jeux olympiques de Tokyo de 2021, cela reste à préciser.

Il y a cinq mois, le CIO avait étoffé son règlement contre les messages à connotation politique, et en spécifiant que des gestes comme poser un genou au sol ou encore lever le poing au ciel sur un podium ne seraient pas tolérés.

Le CIO a cependant indiqué qu'il était en discussion avec la commission des athlètes « pour explorer les différentes manières dont les athlètes olympiques peuvent exprimer leur appui aux principes inscrits dans la charte olympique, y compris au moment des Jeux olympiques et dans le respect de l'esprit olympique ».

Bach a toutefois laissé entendre que le CIO ne tolérerait aucune manifestation conflictuelle de la part des athlètes.

« En participant aux Jeux olympiques, les athlètes témoignent de ce principe de non-discrimination absolue. Le respect qu'ils affichent tous les uns envers les autres nous donne un aperçu de la manière dont l'humanité entière pourrait vivre ensemble dans la paix et le respect », a-t-il résumé.

Présentement, des athlètes qui imiteraient les célèbres gestes des sprinters américains Tommie Smith et John Carlos, qui ont levé le poing au ciel lors des Jeux olympiques de Mexico en 1968, pourraient être bannis des Jeux olympiques. Ils pourraient aussi faire face à des mesures disciplinaires de leur équipe nationale, de leur comité olympique national, et du CIO.

On ignore si les présents pourparlers pourraient paver la voie à une plus grande ouverture pour ce genre de gestes à l'avenir. Bach a répété à deux reprises qu'il n'écartait pas la possibilité de tolérer des gestes qui sont faits « avec goût », mais n'a pas précisé ce qu'il souhaitait voir émaner des discussions actuelles.