Le décalage horaire nuit aux bars sportifs
Jeux Sotchi 2014 lundi, 17 févr. 2014. 16:51 jeudi, 12 déc. 2024. 06:43
TORONTO - Les écrans géants ont beau retransmettre les dernières nouvelles de Sotchi, la bière a beau être prête à couler des fûts: les bars qui espéraient une affluence de clients pour les Olympiques doivent faire face à un décalage horaire assassin, qui fait en sorte que les Canadiens sont bien plus nombreux à encourager leurs athlètes à la maison ou au travail.
Pour un certain nombre de bars sportifs, les foules attirées par les Jeux dépendent de la région du pays où ces établissements sont situés. Ainsi, les affaires semblent bonnes à Halifax où, malgré les huit heures de décalage avec Sotchi, les clients sont nombreux à se rendre au bar sportif Bubba Ray, par exemple, pour leur dose quotidienne de sports olympiques.
Selon Woody Menear, gérant de l'établissement, la clientèle du soir, qui regarde des reprises des Jeux, permet d'engranger des ventes moyennes, mais les événements en direct, le jour - particulièrement le hockey -, ont attiré des foules similaires à celles des Jeux d'hiver de Vancouver en 2010.
À Toronto, par contre, où le décalage est de neuf heures, les bars ne sont pas aussi fréquentés qu'à l'époque de Vancouver, mais les Jeux attirent tout de même une certaine clientèle.
Au bar sportif Wayne Gretzky, par exemple, les événements présentés en direct durant les heures de bureau ont attiré bon nombre de mordus, indique la gérante Adrienne Barnhardt. Selon elle, plusieurs clients prennent «de longues pauses-repas». Il s'agirait de gens travaillant dans des bureaux «qui peuvent modifier leur horaire pour venir encourager l'équipe canadienne».
Ce bar situé dans le centre-ville de Toronto, et qui possède 37 écrans haute définition, prévoir aussi ouvrir plus tôt qu'à l'habitude si les deux équipes nationales de hockey se rendent en finale à Sotchi. «Cela ne fait rien si le match débute à 7 h du matin, je crois que les gens seront excités», dit Mme Barnhardt, avant d'ajouter que le bar prévoit servir de la nourriture et des boissons non alcoolisées.
En Colombie-Britannique, cependant, les 12 heures de décalage semblent faire particulièrement mal. Cette différence signifie que la plupart des principaux événements sont terminés avant même que la majorité des habitants de la côte Ouest ne soient levés. La finale du hockey masculin, par exemple, débutera à 4 h dimanche matin à Vancouver.
«C'est très difficile, honnêtement, de convaincre des gens de se rendre où que ce soit à 4 h 30. Il y a de fortes chances que les amateurs se lèveront simplement pour allumer la télévision dans leur chambre», reconnaît Ian Baillie, directeur exécutif de l'Alliance des bars de la Colombie-Britannique.