TOKYO - Le comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo a annoncé plusieurs mesures « d'austérité » vendredi en vue de l'événement de l'an prochain, mais bien peu qui soient significatives d'un point de vue financier.

La rationalisation des coûts des Jeux de Tokyo fut une promesse formulée par le Comité international olympique (CIO) et le comité organisateur à la suite du report de l'événement il y a six mois en raison de la pandémie de coronavirus. Au Japon, des observateurs estiment que le report entraînera des frais supplémentaires de plusieurs milliards de dollars, qui seront épongés essentiellement par les contribuables locaux.

« Il faut voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide », a expliqué en japonais Yoshiro Mori, le président du comité organisateur, à la conclusion de deux journées de rencontres virtuelles avec les représentants du CIO.

Certains voient ces mesures de rationalisation d'un bon oeil, alors que d'autres sont restés sur leur faim, a résumé Mori.

Ces décisions sont relativement mineures, comparativement aux mesures qui devront être adoptées au cours des prochains mois pour endiguer la pandémie de COVID-19. Parmi celles-ci se trouvent celles relatives à l'arrivée des athlètes au pays, la présence des spectateurs dans les gradins, l'imposition d'une quarantaine obligatoire et la disponibilité d'un vaccin contre le virus.

Tout ça reste en suspens, peut-être même jusqu'à l'an prochain.

Mori a laissé entendre que certains s'attendaient à des mesures de rationalisation plus drastiques, mais il a rappelé que celles-ci étaient difficiles à effectuer puisque le CIO doit respecter ses ententes commerciales avec les télédiffuseurs nationaux et certains partenaires d'affaires. Le comité organisateur avait ciblé environ 200 items pouvant être abolis; il s'est contenté de 50.

« Peut-être que nous aurions pu prendre des mesures plus spectaculaires ou audacieuses », a convenu Mori.

Le président et directeur des opérations du comité organisateur, Toshiro Muto, a été questionné sur la valeur totale des mesures d'austérité adoptées.

« Nous n'avons aucun chiffre à vous fournir en ce moment », a-t-il dit, en ajoutant qu'il espérait avoir une idée plus précise des économies réalisées lors de la prochaine rencontre du comité exécutif du CIO en octobre.

Un rapport diffusé plus tôt cette semaine dans le quotidien japonais Mainichi indiquait que les économies avoisineraient les 1 ou 2 pour cent du coût total d'opération des JO, qui est estimé à 12,6 milliards $.

Cependant, une enquête du vérificateur général prétend que le coût réel des JO atteindra le double de ce montant, et plus tôt ce mois-ci l'Université d'Oxford a publié une étude dans laquelle elle prétend que Tokyo 2021 sera les Jeux olympiques d'été les plus coûteux de l'histoire.

Parmi les mesures de rationalisation adoptées vendredi se trouvent la réduction de la « délégation de partenaires d'affaires » d'environ 10 à 15 pour cent, l'annulation d'une partie de la rencontre du CIO qui doit se dérouler avant les JO, la réduction du temps d'utilisation du centre des médias de huit jours, la révision du transport pour les partenaires d'affaires, l'annulation de la cérémonie d'ouverture du village des athlètes, l'apparence générale plus sobre des installations et du village des athlètes et la réduction de l'espace réservé aux bureaux d'environ 14 pour cent.

Les dirigeants ont répété qu'aucune mesure n'affectera les athlètes, ils sont 11 000 pour les JO et 4400 pour les Jeux paralympiques, ni le nombre d'épreuves.

Parmi les autres items qui pourraient subir le couperet se trouve le relais de la flamme, qui doit s'étaler sur 121 jours. Les cérémonies d'ouverture et de clôture des JO, très populaires auprès des télédiffuseurs, devraient cependant demeurer intactes, mais l'ambiance sera plus sobre à cause de la pandémie.