Les Canadiennes sont prêtes à défendre leur titre
Hockey vendredi, 7 févr. 2014. 15:54 dimanche, 15 déc. 2024. 05:39
SOTCHI, Russie - Reconnaître ses joueuses s'est révélé une tâche ardue tant d'un point de vue physique que moral, et en conséquence Kevin Dineen a présenté sa carte de crédit. L'attaquante Jayna Hefford l'a saisie au vol.
La seule condition de Dineen en ce soir de janvier à St-Poelten, en Autriche, consistait à ce que chacune de ses 21 joueuses soient impliquées dans la facture qu'elles allaient lui refiler.
«Il a dit 'un verre', a commenté Hefford, sourire en coin. Il n'a pas précisé la taille de ce verre.»
En conséquence, les Canadiennes ont commencé à faire le plein en prévision des Jeux d'hiver de 2014 à Sotchi, en Russie.
Le Canada entamera la défense de son troisième titre olympique consécutif en hockey féminin samedi contre la Suisse. Les Canadiennes affronteront ensuite la Finlande lundi avant de conclure le tournoi à la ronde en croisant le fer avec les championnes du monde, les Américaines, le 12 février.
Les représentantes de l'unifolié ont disputé près de 50 matchs depuis qu'elles ont repris l'entraînement à temps plein en août à Calgary.
Les trois dernières semaines de préparation se sont révélées être encore plus difficiles afin de les endurcir en prévision du tournoi olympique. Des matchs ont même été insérés entre des séances d'entraînement dans des endroits désertiques.
Lors de leur dernier week-end au Canada avant de s'envoler pour l'Autriche, les femmes se sont inclinées devant un club de midget AAA le 17 janvier. Le lendemain, elles ont fait du vélo stationnaire pendant une heure après leur séance d'entraînement quotidienne et ont disposé de moins de 24 heures pour récupérer avant un match présenté en après-midi le 19.
Les joueuses étaient épuisées après ce dernier match.
«On dirait qu'un camion nous avait passé sur le corps», s'est souvenue la défenseuse Meaghan Mikkelson.
«Je me souviens que j'étais sur un vélo ce samedi là et que je me disais 'Je n'ai jamais été aussi épuisée de toute ma vie', même si je me suis toujours entraînée à fond de train. En fait, je m'entraîne trop. Je n'avais jamais été poussée aussi loin.»
Même si les Canadiennes se sont entraînées d'une façon semblable à l'aube des Jeux de Turin en 2006 et de Vancouver en 2010, elles ont été soumises à des facteurs de stress supplémentaires cette fois-ci.
Le départ inattendu de Dan Church le 12 décembre signifiait que le Canada n'avait plus d'entraîneur-chef à moins de deux mois de la cérémonie d'ouverture des JO.
Elles ont dû s'ajuster rapidement à Dineen, un ex-joueur de la LNH qui avait été congédié de son poste d'entraîneur-chef des Panthers de la Floride en novembre.
Après être arrivées à St-Poelten, les Canadiennes, encore affectées par le décalage horaire, se sont inclinées 5-4 devant une équipe de hockey masculin de moins de 18 ans. C'est à ce moment que Dineen a décidé d'offrir deux journées de congé à ses ouailles et de sortir sa carte de crédit.
«Pourquoi est-ce que j'ai donné ma carte de crédit à Jayna?», a dit Dineen.
«À ce stade-là, je sentais qu'elles avaient peut-être l'impression que le programme qu'elles suivaient n'avait peut-être pas beaucoup d'impact sur le nombre de victoires et de défaites. Ça ne me préoccupait pas. Je savais qu'elles étaient préparées, qu'elles étaient prêtes. Je sais que ça n'a pas toujours été très amusant pour nous, mais l'opportunité de sortir dans un autre pays et de prendre une bouteille de boisson gazeuse avec l'une de tes coéquipières rend toujours les choses plus intéressantes.»
«Peut-être que je les ai un peu gâtées. Tu fréquentes des gens dans un contexte différent et parfois ça change la dynamique des conversations.»
Une simple soirée et quelques verres ont marqué le début du sprint final à l'approche des Jeux de Sotchi, et ç'a bien été accueilli. Les femmes ont gagné leur match suivant 8-1 contre un club de hockey masculin de moins de 20 ans pour offrir une première victoire à Dineen.
«À ce moment-là, j'ai eu l'impression que nous devenions une équipe et que nous avions franchi cette étape, a relaté Mikkelson. Nous sommes sorties et avons passé du temps ensemble à l'extérieur de la patinoire — comme un groupe de filles.
«C'est là que j'ai ressenti que nous nous trouvions du bon côté de la clôture, là où le gazon est plus vert.»