Des fondeurs engagés Pyeongchang soupçonnés de dopage dans le passé
Jeux olympiques dimanche, 4 févr. 2018. 08:24 samedi, 14 déc. 2024. 22:10BERLIN, Allemagne - Plus de 50 skieurs de fond engagés aux Jeux olympiques de Pyeongchang (9-25 février) ont présenté dans leur carrière au moins une fois des données sanguines suspectes, selon une enquête de la chaîne allemande ARD révélée dimanche.
« Ceci suggère qu'ils ont triché par le passé mais n'ont pas été sanctionnés », conclut ARD, qui dit avoir eu accès à une banque de données de plus de 10 000 tests sanguins de 2000 athlètes de sports d'hiver, sur la période 2001-2010.
Selon la chaîne, ces données laissent soupçonner un dopage généralisé dans la première décennie du siècle : « 46% des médailles distribuées en ski de fond aux Mondiaux et aux Jeux olympiques entre 2001 et 2017 - soit 313 médailles - ont été gagnées par des athlètes dont les valeurs sanguines ont présenté une ou plusieurs fois des anomalies », dit ARD.
La chaîne ne dispose pas de données après 2010, mais prend en compte les médaillés de la période 2010-2017 qui ont présenté des valeurs suspectes lors des années précédentes.
« Selon des experts, la probabilité que ces données sanguines soient dues à autre chose qu'au dopage est de 1% », assène la chaîne publique, qui a révélé plusieurs affaires de dopage ces dernières années, et a enquêté cette fois avec le journal britannique Sunday Times, la télévision suédoise SVT et le magazine en ligne suisse Republik.
Parmi les fondeurs qui n'ont pas été médaillés, la proportion d'anomalies dans les tests sanguins « est nettement inférieure », poursuit ARD, sans donner de chiffres.
La chaîne s'appuie notamment sur l'avis du médecin américain James Stray-Gundersen, qui a collaboré par le passé avec la FIS (Fédération internationale de ski) : « Il y a un nombre considérable de médaillés qui présentent des profils sanguins inhabituels ou très fortement inhabituels. Ceci indique un usage très répandu du dopage dans le ski de fond », dit cet expert.
« La plus grande partie des athlètes dont les valeurs sont suspectes viennent de Russie, mais d'autres grandes nations de ski de fond sont également dans la liste, dont la Norvège, la Suède, l'Autriche et l'Allemagne », indique encore ARD, qui ne donne aucun nom.
L'étude révèle que la nation la plus touchée est la Russie, avec 51 fondeurs aux données sanguines anormales. Suivent l'Allemagne (20 athlètes), la France (18), l'Autriche (16), la Norvège (16), la Finlande (15), l'Italie (12), la Suède (12), les États-Unis (12), la Suisse (11) et le Canada (11).