TOKYO - La langue française a été presque invisible pendant les préparatifs des Jeux olympiques de Tokyo, qui se tiendront l'an prochain.

Les conférences de presse à Tokyo se déroulent en japonais ou en anglais, ou avec un interprète anglais. Les affiches autour des bureaux du comité organisateur sont en japonais et en anglais. Les documents imprimés sont en grande partie en japonais et en anglais.

Le français est rarement vu ou entendu.

L'Organisation internationale de la Francophonie a signé jeudi un accord avec les organisateurs dans le but de changer les choses. L'organisme représente des pays et des régions où le français est utilisé ou des régions où la culture est représentée.

« Je suis particulièrement heureuse de cette collaboration concrète en faveur de la langue française et du rayonnement de la Francophonie », a déclaré Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'organisation, dans un communiqué.

« Cet engagement est le reflet de notre vision partagée pour un monde respectueux de la diversité linguistique et culturelle (...) et de la mobilisation de la Francophonie pour faire des prochaines Olympiades un événement incontournable dans lequel les 300 millions de francophones se reconnaîtront. »

La Francophonie a même un surveillant, appelé le Grand Témoin, chargé de garder un oeil sur l'utilisation du français.

Les organisateurs ont déclaré que l'accord visait à encourager l'utilisation du français «par la création d'un site web officiel de Tokyo 2020 en français et la promotion de la culture française.»

L'article 23 de la Charte olympique précise que le français et l'anglais sont les langues officielles des jeux. La charte suggère même que le français a préséance sur l'anglais.

C'est l'héritage de Pierre de Coubertin, fondateur des Jeux olympiques modernes.

« En cas de divergence entre le texte français et le texte anglais de la Charte olympique et de tout autre document du CIO, le texte français fera foi sauf disposition expresse écrite contraire », indique le document.

La réalité est toutefois bien différente.

L'usage du français a diminué au cours des derniers Jeux olympiques. Il semblait avoir complètement disparu il y a trois ans à Rio de Janeiro. Le français était absent de l'affichage, mais il faut dire que le comité organisateur avait à peine les moyens de placer des affiches en portugais ou en anglais.

Dans une déclaration à l'Associated Press, le Comité olympique canadien a refusé d'évaluer «l'utilisation des langues officielles du CIO par le comité organisateur».

« Nous pouvons confirmer que toutes les communications du Comité olympique canadien aux JO seront disponibles et menées dans les langues officielles du Canada : le français et l'anglais. »

Des interprètes pour les athlètes et pour les conférences de presse des Jeux olympiques de Tokyo seront offerts en japonais, anglais, français et dans huit autres langues : espagnol, allemand, russe, italien, arabe, chinois, coréen et portugais.

Les cérémonies d'ouverture et de clôture se dérouleront en français, anglais et japonais, tout comme la plupart des annonces sur les sites.

Cependant, il est peu probable que des affiches en français soient posées, et peu de bénévoles parleront le français.

Mais la bonne nouvelle pour le français est que la tendance devrait changer lorsque Paris organisera les Jeux olympiques d'été de 2024.

Denis Masseglia, responsable du Comité olympique français, a déclaré à l'AP qu'il n'était au courant d'aucun problème avec Tokyo.

« Pour nous, il semble que ces Jeux ne seront pas différents des autres », a-t-il déclaré.

Ce qui veut dire qu'il n'y aura pas beaucoup de français.