En marquant à 8:10 de la période de prolongation, Marie-Philip Poulin a mené le Canada à la conquête de la médaille d’or dans le tournoi de hockey féminin des Jeux olympiques de Sotchi.

Il s’agissait d’un quatrième sacre consécutif pour les hockeyeuses canadiennes, après ceux de Salt Lake City en 2002, Turin en 2006 et Vancouver en 2010. À la suite des rebondissements vécus par cette équipe au cours des derniers mois, le triomphe a une saveur particulière.

L’entraîneur-chef Dan Church avait abruptement quitté son poste à peine deux mois avant le début des Jeux, tandis que les Canadiennes avaient perdu leurs quatre derniers affrontements contre leurs éternelles rivales américaines avant le rendez-vous olympique. Tout un défi.

« C’était un changement qui était souhaité par la plupart des joueuses, mais chapeau au (nouvel entraîneur-chef) Kevin Dineen d’avoir été capable de ramener cette équipe-là », a louangé l’analyste des matchs de hockey féminin à RDS Danièle Sauvageau. « Dans le sport comme en entreprise, lorsqu’il y a un changement, il y a toujours une période d’adaptation qui suit. »

« Cette équipe-là avait assez d’expérience pour s’en sortir. La preuve, c’est que c’est le même trio - Poulin, Caroline Ouellette et Jayna Hefford - qui s’était illustré à Vancouver qui s’est distingué à Sotchi. Et il faut rappeler que le Canada n’a pas perdu un match dans le tournoi. »

Malgré les nombreux rebondissements survenus pendant la finale, celle qui a mené le Canada à la médaille d’or à Salt Lake City en 2002 est convaincue que les Canadiennes ont jeté les bases de leur victoire d’aujourd’hui en remportant la rencontre de ronde préliminaire disputée plus tôt dans la compétition.

« Cette victoire signifiait que le match suivant pouvait aller d’un côté comme de l’autre », a ajouté Sauvageau. « À partir du moment où les joueuses sont aux Jeux, c’est une autre saison. On le voit lorsque les séries éliminatoires de la Coupe Stanley commencent! »

Même si les Jeux de Sotchi signifieront vraisemblablement le chant du cygne pour plusieurs des piliers de l’équipe, les amateurs n’ont pas à craindre pour la suite des choses.

« Il y a beaucoup de relève », a expliqué Sauvageau. « Il y a 100 000 filles qui jouent au hockey à travers le Canada. Avec ce qui s’est passé aujourd’hui, ce nombre risque fort d’augmenter. C’était passé de 20 000 à 30 000 en 1998 et au-delà de 80 000 dans les années suivant 2002. »

Les Américaines et les Canadiennes se sont affrontées en finale pour la quatrième fois en cinq Jeux, sauf que le niveau de jeu paraît plus compétitif que jamais aux yeux de l’analyste.

« Si je regarde les pointages dans l’ensemble, la parité est là », a continué Sauvageau. « Il y a eu des surprises comme la Suisse qui est revenue de l’arrière pour battre la Suède. Chose certaine, les autres pays devront trouver une façon de financer le sport comme au Canada et aux États-Unis. »