SOTCHI, Russie - Tandis que les membres des médias entouraient Zdeno Chara pendant la portion anglophone de sa conférence de presse, un journaliste étranger a accidentellement fait tomber un petit drapeau slovaque qui se trouvait sur la table devant lui. Chara l'a immédiatement fusillé du regard, avant de retrouver son sang-froid une fois qu'il a été remis à sa place.

Le drapeau slovaque est de toute évidence précieux pour Chara, qui a été le porte-drapeau de son pays lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Sotchi vendredi soir. Et c'était suffisamment important pour que le capitaine des Bruins de Boston rate les deux derniers matchs des siens afin d'arriver plus tôt à Sotchi.

«Je ne peux pas vraiment décrire ce que je ressens, il faut que je prenne du recul, a admis Chara de la station de train Adler vendredi. C'est quelque chose qu'on ne vit pas souvent, comme athlète. Je suis très chanceux et m'estime privilégié de pouvoir le faire.»

Chara a pu accepter cette tâche seulement après avoir obtenu la permission des Bruins. Il a discuté avec l'entraîneur-chef Claude Julien et le directeur général Peter Chiarelli avant d'aller rencontrer le propriétaire Jeremy Jacobs, qui a donné son accord pour «réaliser un des rêves» de Chara.

«Ils m'ont dit: 'Nous allons t'appuyer. Tu es au sein de l'organisation depuis un bon moment déjà, et tu as apporté de bons changements', a relaté Chara. Je ne sais pas comment les remercier.»

Tout comme ses coéquipiers et ses entraîneurs slovaques, qui ont beaucoup de respect envers lui.

«Il est très respecté dans le pays, a confié l'entraîneur-adjoint et ex-coéquipier de Chara chez les Islanders de New York Vladimir Orszagh. Pas seulement des jeunes joueurs, mais aussi des vétérans parce qu'ils savent ce qu'il a accompli pour devenir un grand joueur.»

C'est difficile de décrire ce que Chara représente pour l'équipe slovaque, et son pays en général. Il est devenu le premier capitaine originaire de la Slovaquie à remporter la Coupe Stanley en 2011 avec les Bruins, et il pourrait très bien occuper des fonctions similaires lorsqu'il revêtera l'uniforme slovaque lors du tournoi olympique.

«Quand il parle, tout le monde écoute, a dit l'attaquant Branko Radivojevic. Quand il parle dans le vestiaire, même les entraîneurs, je crois, l'écoutent.»

Chara est l'un des deux seuls joueurs de hockey à porter le drapeau de son pays avec Sandis Ozolinsh, l'ex-défenseur de la LNH qui représente la Lettonie. Chara le fait toutefois en étant un héros national.

«Il a de nouveau démontré sa volonté de jouer pour l'équipe nationale, a relaté Orszagh. Il transporte notre esprit d'équipe, notre drapeau, pour notre pays à la cérémonie d'ouverture. Il est à ce point important pour notre équipe.»