Douloureuse, la fermeture d'une porte a mené l'ouverture d'une autre insoupçonnée, pour Willie Desjardins.

Congédié en avril dernier après trois saisons à la barre des Canucks, Desjardins discutait avec un club et un autre, cet été, quand on lui a offert la chance de diriger le Canada lors des Jeux olympiques qui approchent, en Corée du Sud.

« C'est une opportunité qui se présente une fois dans une vie, a confié Desjardins, qui a obtenu ce mandat olympique en juillet. J'ai été chanceux. J'ai été entraîneur-chef dans plusieurs ligues, j'ai pu l'être dans la Ligue nationale. Mais avoir ce rôle-là aux Jeux olympiques, ç'a toujours été un de mes rêves. »

Natif de Climax en Saskatchewan, près de la frontière avec le Montana, Desjardins a vu les Canucks mériter 101 points en 2014-15, pour toutefois s'incliner au premier tour.

Le mouvement jeunesse s'accentuant, l'équipe n'a fini que 28e la saison suivante, puis 29e en 2016-17. Son sort était décidé.

« Quand vous entamez une carrière dans le hockey, c'est parce que le sport lui-même vous plait, a dit Desjardins, qui aura 61 ans le 11 février. C'est quelque chose que vous souhaitez faire, mais ça ne prend pas toujours la tournure voulue. »

« Pour une raison ou pour une autre, ça n'a pas fonctionné (avec les Canucks). Cela dit, il me fallait regarder ailleurs. J'avais d'autres opportunités, mais celle de travailler avec l'équipe canadienne était très spéciale. »

Avant d'obtenir le poste à Vancouver, Desjardins a oeuvré dans le hockey universitaire, la Ligue de l'Ouest et la Ligue américaine, ainsi que comme adjoint dans la LNH.

Et avant tout ça, dans les années 1980, il a joué et occupé pendant cinq saisons un poste d'entraîneur en Asie, une partie du monde avec laquelle il a bien hâte de renouer.

« Ç'a été une très belle expérience, mentionne Desjardins, qui a mené l'unifolié à la médaille d'argent en 2010, au championnat mondial junior. C'est une culture intéressante, j'ai aimé plusieurs aspects. Et nous avions de bonnes équipes. »

Sa femme et leurs trois enfants vont l'accompagner en Corée du Sud. Le tournoi olympique va débuter le 15 février, contre la Suisse.

Le Canada a triomphé en 2010 et 2014, mais cela était avec des joueurs de la Ligue nationale. Le groupe de 25 joueurs assemblé par le d.g. Sean Burke inclut tout de même des anciens du circuit Bettman comme Maxim Lapierre, Chris Kelly, Derek Roy, Rene Bourque, Mason Raymond et Wojtek Wolski.

La troupe s'entraîne à Riga en Lettonie à l'approche de matches préparatoires, dimanche et mardi.

Desjardins s'attend à déployer un club fonceur.

« Nous voulons être agressifs mais disciplinés, confie Desjardins, entraîneur de l'année pour 2012-13 dans la LAH, avec les Stars du Texas. Je favorise toujours un tempo rapide, et je pense que nous avons le groupe pour aller dans ce sens-là. »

Il a bien hâte au début des Jeux.

« Je n'aurais jamais pensé faire partie d'une équipe olympique, a dit Desjardins. Mais quand vous avez la chance de représenter votre pays, c'est une grande source de fierté. »