GENEVE - Le Comité international olympique (CIO) a indiqué mercredi attendre des éclaircissements de Monaco après des accusations d'un Américain assurant que Albert II aurait reçu des cadeaux de la Russie dans le cadre de l'attribution des JO d'hiver 2014, ce que le palais princier dément.

Dans une lettre destinée au président du CIO Jacques Rogge et publiée sur internet, l'avocat de l'Américain Robert Eringer assure qu'il a des preuves selon lesquelles le Prince Albert, membre du CIO, aurait reçu des présents du président russe de l'époque, Vladimir Poutine, avant et après le vote ayant désigné la ville de Sotchi pour accueillir les Jeux Olympiques d'hiver 2014.

À l'issue de ce vote, lors d'un congrès du CIO à Guatemala City en juillet 2007, la cité balnéaire russe avait remporté la mise, battant la station sud-coréenne de Pyeongchang par 51 votes contre 47.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole du CIO, Emmanuelle Moreau, a confirmé que l'organisation avait bien reçu la lettre en question. "Nous attendons actuellement des éclaircissements de la part de Monaco" sur le sujet, a-t-elle ajouté.

La lettre, écrite par Brigham Ricks, l'avocat du ressortissant américain, fait notamment état d'une liste de cadeaux et avantages que le Prince Albert aurait reçus de la Russie.

Me Ricks assure que le souverain monégasque a de fait voté en faveur de Sotchi, une information qui n'a pas pu être confirmée.

Selon l'avocat, ces présents "sont la démonstration des violations effrontées et gigantesques du code d'éthique du CIO et des règles sur les conflits d'intérêts commises par le Prince Albert".

Mercredi soir, le Palais princier de Monaco a démenti "catégoriquement les fausses allégations de M. Eringer portées à l'encontre de S.A.S. le Prince Albert II". "Membre du CIO depuis plus de 25 ans, le souverain n'a eu de cesse de s'investir pour promouvoir le sport partout dans le monde et de défendre ses valeurs", précise le palais dans un communiqué transmis à l'AFP.

Robert Eringer a déjà un contentieux avec le chef de la Principauté qui a engagé contre lui une procédure judiciaire aux États-Unis en 2009 pour diffamation.

Dans une interview publiée en novembre 2009 par Paris-Match, M. Eringer affirmait avoir organisé à la demande du prince Albert une agence d'espionnage baptisée "Monaco Intelligence Service" qui ne rendait compte qu'au souverain monégasque.

Il assurait également avoir enquêté sur "beaucoup de gens qui travaillaient autour de lui", notamment un homme d'affaires réputé, un haut fonctionnaire, un promoteur immobilier, et avoir effectué un "travail d'infiltration" dans la presse.

Le Palais Princier avait réagi en ouvrant une plainte et affirmant que ces déclarations étaient "mensongères et diffamatoires" et salissaient l'image du Prince et "le renom de la Principauté de Monaco".