Les moments de rédemption d'Eric Lamaze et de domination de Chantal Petitclerc auront permis, en 2008, d'ajouter de fort jolies pages à l'histoire de l'olympisme canadien.

A ses débuts olympiques après une attente de plus de dix ans, Lamaze a réalisé trois manches parfaites et il a récolté la médaille d'or dans l'épreuve des sauts d'obstacles individuel à Pékin, produisant de ce fait la meilleure performance canadienne aux Jeux d'été.

Le cavalier originaire de Montréal est ainsi devenu le premier médaillé d'or de l'histoire du Canada en compétitions équestres individuelles et le seul porte-couleurs de la délégation canadienne à récolter au moins deux médailles, puisqu'il a aussi mérité l'argent lors de la compétition par équipe.

Ces deux podiums lui auront permis de faire oublier les deux épisodes de dopage qui lui ont coûté sa place au sein des délégations canadiennes de 1996 à Atlanta et de 2000 à Sydney.

Les athlètes canadiens sont revenus de Pékin avec 18 médailles, la deuxième meilleure récolte de leur histoire lors de jeux sans boycott, ce qui laisse présager de belles choses en vue du rendez-vous de 2012 à Londres.

Moins d'un mois plus tard, toujours à Pékin, Petitclerc a monopolisé l'attention dans le Nid d'Oiseau et mis la main sur rien de moins que cinq médailles d'or. Alors qu'elle s'approchait de la ligne d'arrivée lors du 1500 mètres, sa dernière épreuve des Jeux paralympiques, l'athlète montréalaise a brandi ses poings dans les airs - ajoutant un point d'exclamation à une remarquable carrière au cours de laquelle elle a raflé 14 médailles d'or en cinq participations à ces jeux.

Mais les exploits de Petitclerc ne changeront rien au fait que le Canada n'a plus la mainmise sur le "p'tit cousin" des Jeux olympiques. En fait, les athlètes paralympiques du pays se sont contentés du septième rang au chapitre des médailles d'or, avec 19, et du dixième échelon en ce qui a trait au classement général des médailles, avec 50.

Aussi, et ce sera ainsi partout dans le monde, les Jeux de Pékin resteront gravés dans la mémoire collective pour leur côté grandiose. Les sites de compétitions étaient de toute beauté et certaines des performances qui y ont été réalisées se sont classées parmi les meilleures de l'histoire. Et après avoir passé sept jours à espérer une première médaille, les athlètes canadiens se sont mis en marche et offert de solides performances pendant la deuxième semaine de compétitions.

Parmi les nombreuses images positives qui resteront de Pékin, on se souviendra du huit de pointe masculin qui aura effacé le revers crève-coeur subi quatre ans plus tôt pour ramener l'or en terre canadienne; d'une Carol Huynh, souriante et juchée sur les épaules de ses entraîneurs après avoir gagné l'or et permis au Canada d'effacer le zéro qui occupait la colonne réservée au nombre total de médailles; et de la plongeuse québécoise Emilie Heymans, debout et fière sur la deuxième marche du podium.

Alexandre Despatie a également mérité l'argent à Pékin, bien qu'à ses yeux, elle était sans doute teintée d'or alors qu'il s'est relevé d'une fracture d'un os d'un pied survenue seulement quatre mois plus tôt. Le kayakiste Adam Van Koeverden a été le porte-drapeau canadien lors des cérémonies d'ouverture, un moment de fierté qui a été suivi d'une médaille d'argent lors de l'épreuve du 500 mètres. Karen Cockburn, une spécialiste de la trampoline, a employé le trajet inverse, remportant une médaille d'argent avant d'être nommée porte-drapeau en vue des cérémonies de clôture.

Et que dire de l'incroyable détermination du triathlète Simon Whitfield qui s'est accroché et a ajouté l'argent à la médaille d'or qu'il avait remportée huit ans plus tôt, à Sydney.

Les Jeux de Pékin auront aussi permis au Canada de mettre fin à de longues disettes. Ce fut le cas en athlétisme alors que Priscilla Lopes-Schliep a obtenu le bronze au 100 mètres haies, donnant au Canada une première médaille sur la piste en 12 ans. En natation, Ryan Cochrane a lui aussi remporté une médaille de bronze, au 1500 mètres style libre, et il est devenu le premier nageur canadien, tous genres confondus, à monter sur le podium en huit ans.

Finalement, toutes ces médailles olympiques auront renfloué les goussets des athlètes du pays puisque le Comité olympique canadien avait décidé de les récompenser en leur remettant 20 000$ pour l'or, 15 000$ pour l'argent et 10 000$ pour le bronze.