LAUSANNE, (AFP) - Cinq capitales (La Havane, Londres, Madrid, Moscou et Paris) et trois métropoles considérées comme le centre économique de leur pays (Rio, New York et Istanbul) forment avec Leipzig (Allemagne) le lot prestigieux des prétendantes officielles à l'organisation des jeux Olympiques (JO) d'été 2012.

Les inscriptions désormais closes, la course est lancée. Paris, Londres et New York font généralement figure de favorites même si le pronostic est bien aléatoire. Une longue période probatoire semée de multiples examens attend en effet les concurrentes d'ici au vote décisif du Comité international olympique (CIO) programmé pour le 6 juillet 2005 à Singapour.

La liste des "villes requérantes" - appellation officielle du CIO - publiée mercredi est sans précédent sur le plan qualitatif. Trois d'entre elles, Paris (1904 et 1924), Londres (1908 et 1948) et Moscou (1980) ont déjà accueilli les Jeux.

Pour la quantité, elle ne se compare qu'aux Jeux de 1956, attribués à Melbourne (Australie), pour lesquels il y avait également neuf postulantes, et à ceux de 2004, qui seront organisés par Athènes, brigués initialement par onze villes dont deux avaient rapidement renoncé.


Contribuable

Le président du CIO, le Belge Jacques Rogge, s'est réjoui "de la compétition passionnante qui s'annonce". "Nous sommes ravis d'annoncer une si longue liste de villes aussi prestigieuses", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Pour Gilbert Felli, le "Monsieur J.O." du CIO, cet engouement tient au fait que, désormais, il y a tout à gagner à organiser les Jeux et "pas de risque pour le contribuable".

"Une ville sait qu'elle va tirer profit d'une candidature par la publicité que cela va lui faire pendant plusieurs années. Et, si elle est finalement choisie, cela va lui permettre de se doter d'infrastructures qu'elle n'aurait pas eues ou aurait eues plus tard", a-t-il expliqué. Selon lui, "l'attribution des Jeux permet aux villes de prendre 20 à 25 ans d'avance sur leur calendrier d'équipements".

Depuis les JO de 1984 à Los Angeles l'organisation des Jeux (infrastructures exceptées) ne coûte plus un sou au contribuable du fait, notamment, que le CIO la finance largement par la redistribution des revenus TV et marketing. Pour Athènes-2004, sa contribution s'élève ainsi à 960 millions de dollars (861,5 millions d'euros), soit 60% du budget de fonctionnement du comité d'organisation.

Evaluation

Les neuf villes "requérantes" ont accompagné leur dossier d'un chèque de 100.000 dollars (88.250 euros), somme fixée par le CIO pour avoir le droit de concourir. Elles vont maintenant recevoir un questionnaire d'évaluation de leur potentiel et de leur engagement par rapport au cahier des charges qu'elle devront retourner au plus tard le 15 janvier 2004 au CIO.

Quatre mois plus tard, la Commission exécutive de l'institution olympique désignera celles qui, désormais officiellement "candidates", seront autorisées à rester en lice. La Commission peut aussi bien en éliminer certaines que les conserver toutes.

Celles qui seront reçues à cet examen devront verser un second chèque, de 500.000 dollars (441.220 euros) cette fois, pour prendre part à l'ultime étape. Elles auront jusqu'au 15 novembre 2004 pour peaufiner leur dossier de candidature.

Début 2005, toutes recevront la visite d'une commission d'évaluation du CIO qui, en mai, publiera un rapport dans lequel seront détaillés les principaux points, les forces et les faiblesses éventuelles de chacun des projets.

C'est sur la base de ce document que, le 6 juillet, la famille olympique sera appelée à voter pour attribuer les JO-2012.