NEW DELHI - Les autorités indiennes ont bouclé jeudi le centre de la capitale, New Delhi, pour accueillir la flamme olympique et maintenir à distance les manifestants tibétains. Un massif dispositif de sécurité avait été déployé pour éviter tout incident dans ce pays qui abrite la plus importante communauté tibétaine du monde, et le chef spirituel des bouddhistes tibétains, le Dalaï Lama.

Plusieurs véhicules remplis de policiers ont suivi les coureurs portant la flamme, dont Leander Paes, star de la Coupe Davis, et Saif Ali Khan, idole de Bollywood, le long d'un parcours de trois kilomètres, sans incident.

La torche partait dans la soirée pour la Thaïlande, où elle est attendue vendredi matin. A Bangkok, les autorités thaïlandaises ont prévenu que tout étranger qui participerait à des actions destinées à perturber le relais samedi dans la capitale risquait d'être expulsé.

Jeudi, une grande partie du centre de New Delhi avait été fermée au trafic et aux piétons par quelque 15 000 policiers. Les rues avaient été bouclées par blocs le long de la route, permettant aux 70 coureurs de courir pendant quelques secondes avant de transmettre la flamme à la personne suivante.

Le public n'était autorisé à aucun endroit près du parcours, et seuls quelques centaines de jeunes étaient présents, assis sur des gradins et portant des T-shirts d'un sponsor des Jeux olympiques, Coca-Cola, ainsi que plusieurs centaines de membres de la communauté chinoise d'Inde.

Après des décennies de relations tendues, l'Inde tente de se rapprocher de la Chine et souhaitait éviter à tout prix les incidents qui ont émaillé le passage de la flamme olympique dans des villes comme Londres, Paris ou San Francisco.

Une vingtaine d'exilés tibétains criaient des slogans antichinois et protestaient le long d'une route très fréquentée jeudi matin, après l'arrivée de la flamme à l'aéroport de New Delhi. Certains ont été arrêtés.

Dans la capitale économique du pays, Mumbai (ex-Bombay), la police a interpellé 25 Tibétains qui tentaient de forcer les barrières érigées autour du consulat de Chine. Les manifestants scandaient `Tibet libre' tandis qu'ils étaient traînés jusqu'aux fourgons de la police.

Les manifestations ont même atteint la région himalayenne du Ladakh, qui borde le Tibet, où au moins 5000 exilés tibétains et bouddhistes ont manifesté, alors qu'un appel à la grève a entraîné la fermeture de tous les magasins et écoles, a affirmé M.K. Bhandari, un responsable local.

La communauté de Tibétains en exil, qui compte environ 100 000 personnes, a organisé presque quotidiennement à New Delhi des manifestations depuis le début des violences au Tibet le mois dernier.