ATHENES (AFP) - Le président de la Fédération grecque d'athlétisme (Segas), Vassilis Sevastis a estimé que la Grèce est "un entrepôt de substances interdites" et que l'accès à ces substances est "facile", lors de la réunion d'une commission parlementaire diffusée jeudi en différé par une chaîne grecque.

"Le grand problème en Grèce est qu'il n'y a pas de contrôle. Tous les athlètes, du premier au dernier, peuvent avoir accès à des substances interdites et à des suppléments", a indiqué Sevastis lors de cette réunion qui avait eu lieu mardi.

L'acquittement vendredi dernier des sprinteurs grecs Costas Kenteris et Ekatérini Thanou par la commission disciplinaire de la Segas suite à des accusations de violations des règles antidopage lors des Jeux olympiques d'Athènes, en août dernier, avait surpris la Fédération internationale (IAAF).

"La Grèce est un entrepôt de substances interdites (...). Il faut que l'Etat prenne des mesures préventives, qu'il fasse une campagne sur ce sujet et renforce les contrôles sur l'importation et la commercialisation de ces substances", a souligné M. Sevastis.

Toutefois M. Sevastis a estimé que la Segas avait été l'une de premières fédérations du pays à effectuer des contrôles antidopage depuis dix ans et la première quant au nombre de contrôles. "Il y a des fédérations qui ne font aucun contrôle" en Grèce, a-t-il ajouté.

Répondant aux critiques sur l'acquittement des deux athlètes par la commission de discipline de sa fédération, M. Sevastis a estimé que "les accusations de l'IAAF étaient très lourdes, mais (que) le dossier envoyé n'était pas complet et ne comprenait pas toutes les preuves" adéquates pour fonder ces accusations.

L'Agence mondiale antidopage (AMA) avait indiqué lundi qu'elle était prête à interjeter appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), si l'IAAF ne le faisait pas. M. Sevastis a estimé qu'indépendamment de la décision du TAS "le tort sur leur image a été porté". "Je crois que les deux athlètes ne pourront plus faire d'athlétisme", a-t-il dit.

Kenteris, 31 ans, et Thanou, 30 ans, qui ont toujours clamé leur innocence, risquaient une suspension pouvant aller jusqu'à deux ans qui aurait signifié la fin effective de leur carrière.