PARIS (AFP) - Visiteurs, bénévoles, athlètes: plus d'un million de personnes vont se croiser lors des Jeux olympiques d'Athènes (13-29 août) représentant autant de risques que le comité d'organisation grec s'emploie depuis plusieurs mois à assurer avec un budget de 19.3 millions de dollars.

A moins de cinq mois de la cérémonie d'ouverture, le comité d'organisation grec (ATHOC) boucle les derniers contrats afin d'assurer ses installations et les participants: 45 000 bénévoles, 15 000 athlètes, 20 000 délégués officiels et invités, 1,5 million de spectateurs (5,4 millions de billets) s'ajoutant aux 4 millions d'Athéniens.

Les contrats les plus importants portent sur la responsabilité civile, c'est-à-dire les dommages causés aux tiers dans le cadre des activités ou par les véhicules du comité d'organisation. L'assurance des biens du comité (équipement des installations, locaux loués) constitue également un poste onéreux.

En revanche, les installations sportives ne sont pas assurées par le comité d'organisation, confie une porte-parole de l'ATHOC.

Gestion des risques...

Le budget de la section Gestion des risques s'élève à 19.3 millions, dont 13.1 millions en primes d'assurance. Le solde a rémunéré des prestataires de services et a financé un système électronique de communication en cas de sinistre pendant les Jeux.

Si le comité d'organisation a géré lui-même les appels d'offres européens pour sélectionner ses assureurs -seul celui sur l'assurance des actifs du comité est toujours en cours-, il a néanmoins eu recours à deux courtiers pour des missions de conseil.

Le Français Gras Savoye a conçu les programmes d'assurance: identification des risques du montage au démantèlement des infrastructures, évaluation des sommes à assurer, rédaction des polices en vue des appels d'offres.

Le courtier est désormais dans une "phase de veille". "Nous suivons la vie des contrats: avenants lorsque le risque se modifie, information régulière sur les réassureurs, veille juridique", explique Richard Terzan, directeur Sports, événements et risques spéciaux chez Gras Savoye.

Une mission qui a rapporté 750 000 dollars, plus "quelques primes périphériques additionnelles".

... et des aléas

De son côté, l'Américain Marsh a obtenu une mission de "contingency planning", c'est-à-dire de traitement de l'aléa. Il a engrangé une prime de 1,6 million.

Il s'agit surtout "de dresser la liste des risques qui peuvent subvenir avant et pendant les jeux", précise Patrick Vajda, responsable mondial événements de Marsh.

Ce registre comporte pour l'heure entre 750 et 800 risques potentiels, dont 200 "qu'il faut absolument traiter comme la détection incendie dans les cuisines, l'installation de portes blindées, le respect de la chaîne du froid, etc", indique-t-il.

"Les assurances, c'est une solution d'après-sinistre. Notre rôle est d'éviter les accidents", ajoute-t-il.

Le Comité international olympique (CIO) a choisi, comme à son habitude, de ne pas souscrire de garantie annulation mais étudie l'éventualité de couvrir de manière forfaitaire auprès d'un assureur l'ensemble des éditions des JO, selon un porte-parole.

En cas d'annulation, le CIO pourra puiser dans la réserve constituée par la Fondation olympique pour indemniser parraineurs, télévisions, etc. Elle est estimé aujourd'hui à 200 millions.

La situation géographique (zone sismique) et le contexte géopolitique (rivalité avec la Turquie, proximité du Proche-Orient, terrorisme) n'ont pas généré de couverture spécifique.

Côté sécurité, le gouvernement grec a sorti le grand jeu avec un budget total de 750 millions et une coopération des polices européennes, américaines et israéliennes.