Les athlètes approchent les limites du corps humain
Jeux olympiques vendredi, 27 août 2004. 07:56 samedi, 14 déc. 2024. 20:45
STOCKHOLM (AFP) - Les meilleurs athlètes d'aujourd'hui approchent les limites des performances du corps humain, selon des spécialistes. "Si nous n'acceptons pas le dopage, nous approchons beaucoup de la limite des aptitudes physiques dans la performance", a relevé le professeur de physiologie clinique à l'université de Nottingham (Grande-Bretagne) Michael Rennie, jeudi lors d'une réunion de scientifiques à Stockholm.
Pour des disciplines olympiques telles que les lancers du poids, du disque ou du marteau, les athlètes pourraient déjà avoir atteint ces limites, selon lui.
"Il n'y a pratiquement pas eu de changement dans les records du monde depuis environ 1989. (Ces disciplines) requièrent beaucoup de masse musculaire et il est possible que les athlètes d'aujourd'hui aient atteint le rapport puissance/poids maximum", a noté le professeur Rennie.
Chercheur au Centre de recherche sur le muscle de Copenhague, Bengt Saltin partage la même opinion. Mais il estime que les performances des disciplines d'endurance telles que la natation ou la course à pied pourront être encore améliorées de 10% dans les quinze prochaines années.
Grappiller
Par exemple, les marathoniens devraient pouvoir grappiller quelques minutes s'ils apprennent à s'économiser et à améliorer leur capacité aérobique. "Je pense qu'ils pourront courir (le marathon) en 1 heure 55, contre environ 2 heures 06 aujourd'hui", a-t-il avancé.
La compétition sportive au plus haut niveau est de plus en plus devenue une discipline scientifique, les athlètes contrôlant méticuleusement leurs techniques d'entraînement et leur alimentation, et travaillant en collaboration étroite avec des laboratoires afin de tirer au mieux profit de leur force... et dans certains cas de se doper avec des substances illicites.
Et pour Bengt Saltin, les athlètes ont "encore un long chemin à parcourir".
"Nous approchons des techniques d'entraînement optimales. Ce qui manque, c'est d'atteindre un équilibre optimal entre entraînement et alimentation", a-t-il expliqué.
Stefan Holm, un Suédois qui a remporté dimanche une médaille d'or au saut en hauteur aux Olympiques d'Athènes, est un parfait exemple.
Joint au téléphone depuis la capitale grecque à l'EuroScience Open Forum de Stockholm, il a expliqué qu'il avait consacré beaucoup de temps à l'étude biomécanique de ses sauts, utilisant des vidéos pour améliorer ses départs. Mais il ne s'intéresse qu'assez peu aux recherches scientifiques de pointe en la matière, a-t-il reconnu.
Equipement
Interrogé par le professeur Saltin sur un quelconque régime spécial, l'athlète suédois répond: "Non, j'essaie juste de manger de la nourriture normale."
Pour Lennart Kaijser, de l'Institut Karolinska de
Stockholm, la plupart des athlètes de haut niveau viennent actuellement d'Occident et de quelques pays africains, mais "vont être recrutés à l'avenir dans un vivier plus important", dans lequel il ne faudra pas oublier "les milliards de Chinois".
"Si nous avons un réservoir de talents plus grand (...), nous allons inévitablement progresser jusqu'à un niveau donné. Mais nous n'y sommes pas encore", a-t-il souligné.
Et ces progrès, de même que les améliorations à attendre du côté des équipements --par exemple, les surface des pistes-- ou des chaussures, permettent d'attendre de nouveaux records du monde à l'avenir, selon le chercheur suédois.
Pour des disciplines olympiques telles que les lancers du poids, du disque ou du marteau, les athlètes pourraient déjà avoir atteint ces limites, selon lui.
"Il n'y a pratiquement pas eu de changement dans les records du monde depuis environ 1989. (Ces disciplines) requièrent beaucoup de masse musculaire et il est possible que les athlètes d'aujourd'hui aient atteint le rapport puissance/poids maximum", a noté le professeur Rennie.
Chercheur au Centre de recherche sur le muscle de Copenhague, Bengt Saltin partage la même opinion. Mais il estime que les performances des disciplines d'endurance telles que la natation ou la course à pied pourront être encore améliorées de 10% dans les quinze prochaines années.
Grappiller
Par exemple, les marathoniens devraient pouvoir grappiller quelques minutes s'ils apprennent à s'économiser et à améliorer leur capacité aérobique. "Je pense qu'ils pourront courir (le marathon) en 1 heure 55, contre environ 2 heures 06 aujourd'hui", a-t-il avancé.
La compétition sportive au plus haut niveau est de plus en plus devenue une discipline scientifique, les athlètes contrôlant méticuleusement leurs techniques d'entraînement et leur alimentation, et travaillant en collaboration étroite avec des laboratoires afin de tirer au mieux profit de leur force... et dans certains cas de se doper avec des substances illicites.
Et pour Bengt Saltin, les athlètes ont "encore un long chemin à parcourir".
"Nous approchons des techniques d'entraînement optimales. Ce qui manque, c'est d'atteindre un équilibre optimal entre entraînement et alimentation", a-t-il expliqué.
Stefan Holm, un Suédois qui a remporté dimanche une médaille d'or au saut en hauteur aux Olympiques d'Athènes, est un parfait exemple.
Joint au téléphone depuis la capitale grecque à l'EuroScience Open Forum de Stockholm, il a expliqué qu'il avait consacré beaucoup de temps à l'étude biomécanique de ses sauts, utilisant des vidéos pour améliorer ses départs. Mais il ne s'intéresse qu'assez peu aux recherches scientifiques de pointe en la matière, a-t-il reconnu.
Equipement
Interrogé par le professeur Saltin sur un quelconque régime spécial, l'athlète suédois répond: "Non, j'essaie juste de manger de la nourriture normale."
Pour Lennart Kaijser, de l'Institut Karolinska de
Stockholm, la plupart des athlètes de haut niveau viennent actuellement d'Occident et de quelques pays africains, mais "vont être recrutés à l'avenir dans un vivier plus important", dans lequel il ne faudra pas oublier "les milliards de Chinois".
"Si nous avons un réservoir de talents plus grand (...), nous allons inévitablement progresser jusqu'à un niveau donné. Mais nous n'y sommes pas encore", a-t-il souligné.
Et ces progrès, de même que les améliorations à attendre du côté des équipements --par exemple, les surface des pistes-- ou des chaussures, permettent d'attendre de nouveaux records du monde à l'avenir, selon le chercheur suédois.